Europe - Page 6
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Le Grand SoirJournal Militant d'Information AlternativeCette semaineDepuis trop longtemps, le Peuple a cessé de donner de la voix...LantifaL’armée a pris dans les rues la place du Peuple – interdit de manifs – et le Front de la Haine de classe est aux portes du pouvoir... l’heure est grave. Elle l’est assurément, elle l’est depuis longtemps hélas. Il n’est plus temps de se lamenter et de se draper dans des habits étriqués de Jean Moulin de pacotille. Les sombres nuées de la réaction la plus dure courent sur le pays depuis trop d’années déjà, et qui peut penser que les gesticulations xénophobes de Sarkozy ou que coups de mentons patronaux (...) Lire la suite »Après la leçon des urnes dimanche...Jean-Marc GARDESEt voilà en ce second tour, où toutes les formations politiques viennent une fois de plus nous affirmer – la main sur le cœur – qu’elles ont entendu le message des électeurs, qu’elles vont faire autrement, etc. ; que se dessine, ou plutôt se poursuit, le dessin du « deux = un ». (1) À écouter certaines déclarations faites dimanche soir sur les plateaux de télévisions, les grosses formations politiques traditionnelles, U.M.P. aujourd’hui L.R., et P.S., pourraient envisager de se rapprocher encore un peu (...) Lire la suite »Les 2 500 perquisitions n’ont provoqué l’ouverture que de 2 enquêtes, sans garde à vue.Gilles DEVERSDis François, pourquoi tu tousses ? Avec l’état d’urgence, les malfrats ne font plus les malins, et surtout ceux susceptibles de récupérer du fric permettant de financer des réseaux. La police gouverne, nous sommes tranquilles... Sauf qu’à l’évidence, l’état d’urgence, ça ne marche pas. Du côté du droit, le so comic Conseil d’Etat, pour faire genre, fait semblant de s’interroger sur la loi, alors qu’il l’a validée. Mais l’essentiel vient du terrain : toutes les informations montrent qu’en réalité, le bilan (...) Lire la suite »Karim MOHSENLe phénomène dit « terrorisme islamiste » est devenu le fléau d’un début de troisième millénaire calamiteux. Le qualificatif a été vite donné à la nouvelle barbarie taxée, à tort, de « terrorisme islamiste ». L’adjectif « islamiste » est superfétatoire et ne renferme qu’une parcelle de vérité qui n’est pas la vérité. En effet, si ces tueurs se réclament de « l’islam », ils le font par défaut et en rapport tant avec les besoins de leur mentor et sponsor pour l’un que des objectifs stratégiques et géopolitiques pour (...) Lire la suite »Réimpulser la Révolution BolivarienneErnesto BUSTOSLa Révolution Bolivarienne, le chavisme c’est beaucoup plus que l’exploit d’avoir gagné 18 des 20 élections sur 16 ans. Les victoires et défaites électorales sont un marqueur, le reflet d’un sentiment national à un moment précis, instable dans le temps comme les variations de la température du froid et du chaud. « Les » partis d’opposition assoiffés de pouvoir qu’ils n’exercent plus depuis le commencement de la révolution, prêts à se dévorer entre eux pour la Présidence de l’Assemblé Nationale ou autres (...) Lire la suite »Un revers électoral important pour le Front de Gauche, pour le PCFPierre LAURENTLes résultats du second tour des élections régionales sont marqués par le sursaut de mobilisation des électrices et des électeurs, avec près de 9 % de participation supplémentaire. Manifestement, les votants ont ressenti comme un grave danger pour la démocratie, l’élection du Front national à la présidence de régions. Ils ont empêché cette menace de se concrétiser. Le Parti communiste, qui avait appelé à battre le FN dès dimanche soir, pousse un ouf de soulagement. Ce sera un atout dans la bataille à venir (...) Lire la suite »Jean-Luc MELENCHONCe soir s’achève la campagne électorale la plus étrange, la plus démoralisante, la plus glauque que nous ayons connu depuis bien longtemps. Elle s’est entièrement déroulée dans une ambiance de peur et de méfiance. Elle a été dominée de bout en bout par l’extrême droite dont le thème, le style, le ton ont dominé et défiguré les paroles et même les stratégies de tous les partis de gouvernement. Ce soir une catastrophe a été évité de justesse, il faut en remercier les millions de personnes qui ont voté avec des (...) Lire la suite »Un rêve PS d’une future grande coalition avec la droite libérale ?Patrick Apel-MullerLe Front national n’est pas parvenu à l’emporter dans les régions qu’il convoitait. La mobilisation d’une proportion assez importante des abstentionnistes a fait la différence. Là où seuls demeuraient des candidats de droite face à l’extrême droite, la majorité des électeurs de gauche a choisi de faire barrage à la famille Le Pen, le choix du moindre risque, un vote au goût amer. Le cénacle qui gravite autour de l’Élysée espérait que l’essor du FN, les configurations triangulaires au second tour (...) Lire la suite »David PESTIEAUPour comprendre les causes profondes de la percée du Front national, nous devons toucher aux politiques appliquées par les partis traditionnels en France et en Europe. Nous devons aussi voir pourquoi l’Union européenne est responsable de la montée du FN et comment la remise en cause fondamentale de la politique de l’UE est aussi la seule manière de contrer le FN. C’était il y a un an, à la veille du Nouvel An, avant les attentats et la crise des réfugiés. Le célèbre économiste Thomas Piketty signait (...) Lire la suite »Chien Guevara2002, élection présidentielle : Le PS est éliminé dès le premier tour. Le choix est basique pour le second : soit la droite, soit l’extrême droite. (Soit dit en passant, la droite de l’époque, celle de Jacques Chirac, était beaucoup moins à droite que celle de Nicolas Sarkozy et son parti républicain actuel). Donc le choix est simple pour tout le monde : le FN revote pour lui, et tous les autres votent contre lui. Et c’est ce qui s’est passé. Résultat : le FN passe de 4,8 millions de voix au premier (...) Lire la suite »La criminalité financière s’est emparée de l’économie et de la financePierre VERHASCes trois dernières semaines ont été marquées par les massacres de l’Etat islamique à Paris et leurs conséquences sur les libertés fondamentales. Le juge d’instruction belge Michel Claise n’hésite pas à affirmer dans un entretien à la Libre Belgique du 5 décembre : « Le blanchiment d’argent et la corruption représentent 6 % du PIB mondial, soit des milliers de milliards d’euros. Sans criminalité financière, il n’y a pas de massacre au Bataclan. Tout est imbriqué. Ce qui s’est passé à Paris est un (...) Lire la suite »José Manuel Martín MedemQuand Felipe Gonzalez dit que le Venezuela vit sous un régime tyrannique, personne ne demande à l’ancien chef du gouvernement espagnol qu’il expose ses arguments qui soutiendraient un mensonge aussi éhonté. Et lui de rajouter que le Chili de Pinochet respectait plus les droits de l’homme que le Venezuela de Maduro. Par contre quiconque voudrait lui répondre se verrait obligé d’apporter milles et une preuve, lesquelles n’auraient de toute façon aucun effet contre la mauvaise foi. Le Venezuela n’est (...) Lire la suite »Entrevue accordée par le Président Bachar al-Assad à la télévision tchèque le 1er décembre 2015 [Texte intégral]Bachar al-AssadQuestion 1 : Permettez-moi de commencer par une question personnelle. Vous êtes médecin. En 2011, vous avez dit, et je vous cite, que vous avez choisi la chirurgie ophtalmologique, car c’est une spécialité qui se pratique rarement en situation d’urgence avec peu de saignement. Cette même année 2011, la guerre syrienne a éclaté ; le conflit le plus meurtrier dans le monde et une grande urgence. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Président al-Assad : Si vous cherchez à établir une relation entre ce (...) Lire la suite »Il n’y a pas de fascisme « à visage humain »Jean ORTIZCes jours-ci nous mesurons une fois de plus le fort rejet du « système » par des millions d’exploités, le carton rouge aux comportements politiques frelatés. Combien de fois, nous communistes, l’avons dit et répété : le fascisme -appelons un facho un facho- cela peut commencer par un sourire convenu, un programme faussement « social », une victoire électorale, des frustrations populaires… Et nous savons que cela termine toujours à Buchenwald (pour faire court). « Comment est-ce possible ? », « en (...) 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La « peste brune » à nos portes ?, la CIA fabrique des informations, Langues régionales ou minoritaires...
Le Grand SoirJournal Militant d'Information AlternativelegrandsoirVotre site vous suggère deux cadeaux utiles, informatifs, alternatifs, militants et agréables à vous offrir ou à offrir à vos proches : Le DVD du documentaire « Revolucionarios » de Vincent Delbalat, sur une idée de Viktor Dedaj. En vente à www.artmurprod.fr 20 € (15€ + 5€ frais de port par chèque bancaire à l’ordre de : association Art’Mur production – 3 rue de la Poste – 22650 Ploubalay, Le polar historique de Maxime Vivas : « Rouges, les collines de Caracas ». Editions Arcane 17. 22 euros, 275 (...) Lire la suite »Cette semaineJosé Manuel Martín MedemQuand Felipe Gonzalez dit que le Venezuela vit sous un régime tyrannique, personne ne demande à l’ancien chef du gouvernement espagnol qu’il expose ses arguments qui soutiendraient un mensonge aussi éhonté. Et lui de rajouter que le Chili de Pinochet respectait plus les droits de l’homme que le Venezuela de Maduro. Par contre quiconque voudrait lui répondre se verrait obligé d’apporter milles et une preuve, lesquelles n’auraient de toute façon aucun effet contre la mauvaise foi. Le Venezuela n’est (...) Lire la suite »Entrevue accordée par le Président Bachar al-Assad à la télévision tchèque le 1er décembre 2015 [Texte intégral]Bachar al-AssadQuestion 1 : Permettez-moi de commencer par une question personnelle. Vous êtes médecin. En 2011, vous avez dit, et je vous cite, que vous avez choisi la chirurgie ophtalmologique, car c’est une spécialité qui se pratique rarement en situation d’urgence avec peu de saignement. Cette même année 2011, la guerre syrienne a éclaté ; le conflit le plus meurtrier dans le monde et une grande urgence. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Président al-Assad : Si vous cherchez à établir une relation entre ce (...) 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Le pays semble rentrer dans l’ordre néo-libéral, on reconnaît que la « dictature » est une démocratie, on félicite les perdants pour leur reconnaissance immédiate des résultats. Mais pourquoi Caracas, au lendemain du scrutin, était-elle si triste ? Pourquoi une telle victoire n’a-t-elle déclenché la moindre liesse dans le métro, dans les rues (...) Lire la suite »LuniterreCe Lundi matin, la France se réveille tripartite... Néanmoins, l’abstention reste le premier parti de France, et cela malgré la mise en scène macabre de la terreur comme nouvel arrière plan permanent de la crise... Incapable de surmonter sa crise chronique, le système capitaliste se devait d’engendrer une alternative populiste pour endiguer le mécontentement populaire. Incapable d’étouffer les aspirations à l’indépendance des peuple de son ex-empire colonial et actuelle zone d’influence (...) Lire la suite »Témoignage d’un jeune désabusé et en colèreJean-Baptiste SIMONOn est lundi 7 décembre 2015, et encore une fois, on se réveille avec la gueule de bois. Sauf que celle-ci on ne dira pas qu’on ne l’avait pas vu venir. Ce matin sur les radios, les analyses sont les mêmes qu’à chaque fois, un politique divers est invité pour nous dire combien il a mal à sa république, et combien il faut qu’il y ait un sursaut démocratique qui transcende les clivages, dépasse les logiques partisanes, qui sorte des calculs politiques mesquins. Pour sauver la république. Bien dit ! Du (...) Lire la suite »Ernesto BUSTOSLes résultats du premier tour des élections régionales en France placent le Front National (FN) comme le premier choix des électeurs après l’abstention qui est réllement l’option majoritaire. Mais celle-ci n’est considérée par nos autorités que pour les statistiques, elle ne mérite pas plus de quelques minutes de commentaires dans les médias qui réprouveront ce comportement des insouciants et le manque de civisme. Cependant il est temps de nous remettre en question, le FN s’installe doucement mais (...) Lire la suite »Jean ORTIZIl y a des nuits maudites... Des heures à attendre, inquiet, très inquiet, les résultats des élections législatives au Venezuela bolivarien. 19 millions d’électeurs... 167 députés... A six heures et des poussières, et cinq tasses de café, la télé vénézuélienne nous assomme... Le président Maduro s’adresse au peuple. L’opposition gagne 99 sièges sur 167, soit les deux tiers... Quelques circonscriptions manquent encore à l’appel. Mais la victoire est nette... Le sang ne coule pas dans les rues comme l’avaient (...) Lire la suite »Le FN ne progresse pas en voix, mais fait le plein de ses électeursPôle de Renaissance Communiste en France (PRCF)Dès hier soir, www.initiative-communiste.fr vous donnait les premiers résultats des élections régionales, ainsi que l’analyse du PRCF et ses propositions. Retrouvez ci-après, l'analyse détaillée régions par régions de ce premier tour. Participation : Dans un contexte dramatique, plus de 6 millions de chômeurs, et après deux attaques terroristes à Paris en 2015 au mois de janvier et ce 13 novembre dernier, la participation marque un léger rebond par rapport aux dernières élections régionales, mais (...) Lire la suite »Pierre LEVYOn ne pouvait rêver meilleur prologue. Symboliquement, un mois avant l’ouverture de la dite COP21 – cette grand-messe mondialisée qui démarre ce 30 novembre à Paris et doit préparer les futurs sacrifices offerts au dieu Climat – la France officielle, hôte de l’événement, a puni un mécréant. Fin octobre, Philippe Verdier, chef du service météo de France 2, a été mis à la porte pour avoir publié un ouvrage allant contre les vérités officielles sur le réchauffement de la planète. Une telle sanction, dans un (...) Lire la suite »La politique n’est pas un spectacleFabrice AUBERTPROVOCATION OU REALITE ? S’agit-il d’une provocation d’indiquer que dans la période actuelle mortifère, nous assistons à un spectacle… Cette approche, ce titre sont-ils l’œuvre d’un « gauchiste » ou la réalité matérielle, dès lors que l’on veut bien briser la glace des apparences… et donc nécessairement analyser : « Nous vivons l’heure du terrorisme et nous ignorons son histoire. Pris par la violence des images, la surenchère des menaces, la confusion de l’information « en continu », nous laissons finalement (...) Lire la suite »Jean ORTIZEt si l’état « d’urgence » (en réalité d’exception) perdait son caractère urgent, sans pour autant abandonner son cadre coercitif, et devenait l’état « normal », quotidien, de la société qu’ils voudraient : soumise, surveillée, lobotomisée, manipulable à gré ? Cela ne relève pas d’un cauchemar orwélien mais de scénarios politiciens caressés par certains pour se refaire une santé électorale, perpétuer « l’union sacrée », dépolitiser les enjeux, reléguer les questions sociales, évacuer les antagonismes de classe, (...) Lire la suite »Vers une Europe supranationale, une Europe des régions, des communautés ethniques, des décideurs déliés de tout contrôleFrançoise OLIVIER-UTARDLa question de la ratification de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires devait revenir cet été sur la scène publique, mais le débat a finalement été une fois de plus repoussé. Plus le temps passe, plus cette charte soulève des questions graves, sur lesquelles le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État ont rendu par trois fois un avis défavorable argumenté. La pertinence de la ratification n’apparaît pas, mais le danger d’y procéder. En tout état de cause, la simple lecture (...) Lire la suite »John LaughlandLe Royaume-Uni lance sa campagne de bombardements en Syrie, mais pas principalement pour combattre Daesh, explique l’expert britannique John Laughland. Fin août 2013, la Chambre des Communes à Londres a surpris le monde entier en votant contre le gouvernement de David Cameron qui voulait lancer, avec les Américains, une guerre contre la Syrie. C’était grâce à ce vote que le régime de Bachar al-Assad est toujours au pouvoir. Le fait que David Cameron veuille attaquer tantôt le régime syrien, (...) 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Etaient notamment présents les membres du Conseil de la Fédération, les députés de la Douma, les membres du gouvernement, les chefs des Cours Constitutionnelles et Suprêmes, les gouverneurs régionaux, les chefs des assemblées régionales législatives, les (...) Lire la suite »« PILE JE GAGNE, FACE TU PERDS »Maurice LEMOINELe 6 décembre, les Vénézuéliens voteront pour élire les cent soixante-sept députés de l’Assemblée monocamérale contrôlée par la majorité « chaviste » depuis 1999. Dans ce pays polarisé à l’extrême, ce que d’aucuns redoutaient, prévoyaient ou… espéraient (voire préparaient) s’est enfin produit le mercredi 25 novembre : à Altagracia de Orituco (Etat de Guarico), au terme d’un meeting électoral, Luis Manuel Díaz, secrétaire général local du parti Action démocratique (AD) – membre de la coalition d’opposition Table pour (...) Lire la suite »Le Venezuela vote, dimanche 6 décembreRomain MIGUSEntretien réalisé par Cathy Ceïbe pour l’Humanité du 3 décembre 2015. Alors que des élections législatives fort disputées se tiennent ce dimanche 6 décembre dans la République bolivarienne, Romain Migus, sociologue, revient sur les origines de la crise économique dans ce pays d’Amérique latine. Les élections législatives se déroulent dans un climat tendu sur le plan économique en raison de la chute du cours du pétrole. La baisse du prix des matières premières dont souffre toute l’Amérique latine (...) Lire la suite » -
Référendum danois: le silence des journaux
Par Jacques Sapir · 4 décembre 2015
Le référendum qui s’est tenu au Danemark le jeudi 3 décembre, et qui a vu la victoire du « non » et des eurosceptiques, continue de soulever des interrogations multiples. La première concerne le faible retentissement médiatique de ce référendum. Assurément, nous sommes en campagne électorale en France. Mais, ce quasi-silence des médias est un objet d’étude à lui tout seul. La seconde interrogation porte sur le sens qu’il convient de donner à ce référendum. On voit bien que, dans les rares commentaires à son sujet on parle de « questions techniques ». Techniques, elles l’étaient assurément. Mais il faut être bien naïf, ou bien de mauvaise fois, pour ne pas se rendre compte que, derrière cette dimension « technique » la véritable question portait sur le processus d’intégration européenne.
Le silence des journaux
Un simple test le prouve. Une demande de recherche sur Google actualités ne produit que 170 résultats, dont certains ne concernent pas les médias français. Dans une liste d’environ 150 références des médias français, on trouve une très large part d’articles qui ne sont que des reprises, soit in extenso soit partielle de l’article publié le 3 décembre au soir par l’AFP. La différence avec la presse anglo-saxonne ici saute aux yeux.
Certes, ce n’est pas la première fois que la presse française se comporte de manière plus que désinvolte vis-à-vis d’événements survenant dans un « petit » pays. Cette arrogance de « grande nation » qui ressort spontanément et en dépit de discours pourtant ouvertement européistes n’est pas la moindre des choses qui m’insupportent dans les comportements des journalistes français. A cet égard, il est intéressant de lire les commentaires dans les journaux belges (Le Soir ou La Libre Belgique) ou dans les quotidiens suisses francophones. Ils sont souvent de meilleures qualités que ce que l’on peut lire dans une presse française qui se révèle à la fois partiale et surfaite. Mais, cette arrogance n’est sans doute pas la cause première de ce silence.
Ce relatif silence de la presse française traduit, et trahit, une gêne devant le résultat. Les danois, peuple européens, ont rejeté une proposition de plus grande intégration dans le cadre de l’Union européenne. Ils l’ont rejeté de manière très claire, ce qui a été reconnu par le gouvernement danois. Ils l’ont rejeté aussi dans une alliance entre l’extrême-gauche (et la gauche dite « radicale ») et le parti populiste et souverainiste danois le DPP. On constate une nouvelle fois que, quand peuvent se retrouver sur un terrain commun, des souverainistes de gauche et de droite ont une large majorité. Et ceci gêne sans doute autant, voire plus, les éditorialistes à gages de notre presse nationale. Cela pourrait donner des idées au bon peuple de France. Voici donc une autre raison de ce silence relatif, et il faut le dire bien intéressé. Ce référendum porte en lui une critique de l’européisme. C’est pourquoi il convient de faire silence dessus. Ah, elle est belle la presse libre en France ; elle est belle mais elle est surtout silencieuse quand il convient à ses propriétaires…
Une question technique ?
Dans les rares articles que les journaux, ou les autres médias français, consacrent aux résultats de ce référendum, on pointe avant tout la nature « technique » de la question posée : fallait-il remettre en cause les clauses dites « d’opting-out » négociées par le Danemark avec l’Union européenne pour permettre une meilleure coopération policière entre ce pays et les instances policières européennes (Europol pour les nommer). Mais, si l’énoncé de la question était assurément technique, il faut beaucoup d’aveuglement, bien de la cécité volontaire, pour ne pas voir que la réponse apportée par les danois fut avant tout politique.
Il convient ici de rappeler que ce référendum a connu une forte participation. Près de 72% des électeurs danois se sont déplacés pour voter, ce qui constitue un record dans des référendums portant sur l’Europe pour le Danemark. C’est bien la preuve que les danois ont compris que, derrière une apparence technique, la question était bien avant tout politique. D’ailleurs, cette dimension politique ressortait bien de la campagne qui se déroula avant ce référendum. Les questions de la suspension des accords de Schengen, de l’intégration européenne, des coopérations multiples, furent en réalité largement débattues.
Cette réponse donc politique que les électeurs danois ont apporté, elle a un sens très net : celui d’un refus de toute nouvelle intégration européenne. Face à des questions essentielles, comme celles concernant la sécurité, les danois ont clairement opté pour le maintien de leur souveraineté et le refus pour une plus grande intégration. Leur réponse traduit le profond désenchantement auquel on assiste quant à la construction européenne. Que ce soit dans le domaine de l’économie ou dans celui de la sécurité, que ce soit sur l’Euro ou les contrôles aux frontières, c’est bien à un échec patent de l’intégration que l’on est confronté. Or, la réponse des européistes à cet échec n’est pas de s’interroger sur ses causes mais de demander, encore et toujours, plus d’intégration. En fait, l’intégration européenne est devenue un dogme, une religion. Et celle-ci n’admet aucune critique, ne souffre aucune contradiction. C’est pourquoi les dirigeants poussent à une surenchère mortelle. Mais, c’est aussi pourquoi les peuples, qui bien souvent ne sont pas dupes d’un discours trop formaté pour être honnête, refusent justement cette surenchère et exigent qu’un bilan honnête et objectif de cette intégration soit fait.
L’heure des bilans
Ces bilans vont se multiplier, que les dirigeants le veuillent ou non. La Grande-Bretagne votera sur son appartenance à l’Union européenne en 2016 et, n’en doutons pas, on y suit de très près les implications du référendum danois. On votera sans doute sur la question de l’Euro en Finlande, en 2016 ou en 2017. Ce vote aura aussi une importante signification. Mais, surtout, c’est dans sa pratique au jour le jour que l’Union européenne sera confrontée à cette demande de bilan.
Car, il est clair que le trop fameux « pragmatisme » européen a engendré des monstres, qu’il s’agisse de l’Eurogroupe, club dépourvu d’existence légale et qui pourtant pèse d’une poids énorme comme on l’a vu lors de la crise grecque de l’été 2015, ou qu’il s’agisse des abus de pouvoir que commet désormais chaque semaine la Commission européenne. On se souvient des déclarations de Jean-Claude Juncker à l’occasion de l’élection grecque de janvier dernier[1]. Leur caractère inouï fut largement débattu. Un autre exemple réside dans la manière dont ces institutions européennes négocient, dans le plus grand secret, le fameux « Traité Transatlantique » ou TAFTA qui aboutira à déshabiller encore plus les Etats et la souveraineté populaire qui s’y exprime. Le comportement de l’Union Européenne tout comme celui des institutions de la zone Euro appellent une réaction d’ensemble parce qu’elles contestent cette liberté qu’est la souveraineté[2].
Il est plus que temps de dresser le bilan de ces actes, d’évaluer la politique poursuivie par les institutions européennes et leurs diverses affidés, de gauche comme de droite, en Europe. On peut comprendre, à voir l’importance de l’investissement politique et symbolique qu’ils ont consenti, que les dirigeants européistes voient avec une certaine angoisse s’avancer l’heure où ils devront rendre des comptes. Mais, à recourir à de quasi-censure, à des méthodes ouvertement anti-démocratiques pour en retarder le moment ils risquent bien de finir par voir leurs tête orner le bout d’un pique.
Notes
[1] Jean-Jacques Mevel in Le Figaro, le 29 janvier 2015, Jean-Claude Juncker : « la Grèce doit respecter l’Europe ». http://www.lefigaro.fr/
international/2015/01/28/ 01003-20150128ARTFIG00490- jean-claude-juncker-la-grece- doit-respecter-l-europe.php Ses déclarations sont largement reprises dans l’hebdomadaire Politis, consultable en ligne : http://www.politis.fr/Juncker- dit-non-a-la-Grece-et,29890. html [2] Evans-Pritchards A., « European ‘alliance of national liberation fronts’ emerges to avenge Greek defeat », The Telegraph, 29 juillet 2015, http://www.telegraph.co.uk/
finance/economics/11768134/ European-allince-of-national- liberation-fronts-emerges-to- avenge-Greek-defeat.html -
Commission Européenne : sécurité d'accord... Mais l'AUSTÉRITÉ D'ABORD !
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BELGIQUE : une vague de résistance sociale a déferlé sur le pays (Vidéo)
Face à la politique du gouvernement de l’élite Michel-De Wever, une vague de résistance sociale a déferlé sur le pays. Les syndicats en sont la colonne vertébrale, renforcés par plus de 1 000 organisations sociales au sein de mouvements citoyens comme Hart Boven Hard et Tout Autre Chose.
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Qui a peur de la souveraineté ?
Comment le mot « souveraineté » est-il devenu péjoratif ou même, dans la bouche de François Hollande, synonyme de déclin ? Comment a-t-il perdu sa valeur émancipatrice, celle qui portait la pensée philosophique il y a deux siècles, celle qui a porté le peuple français vers la Révolution de 1789, celle qui portait plus récemment la Résistance en France ? Par quel cheminement monstrueux deviendrait-il la propriété de l’extrême droite ? Fallait-il, en effet, que ce soit Marine Le Pen qui pose la question de la souveraineté lors de la prestation Angela Merkel/ François Hollande au parlement européen le 7 octobre ? Fallait-il que, de ce fait, ce débat essentiel dérive sur l’attitude à adopter par rapport au Front national ? L’idée de la souveraineté appartiendrait-elle au FN ? NON !
Les récents échanges à Bruxelles à l’occasion de la crise migratoire ont conduit François Hollande à invoquer la « souveraineté européenne ». Ainsi, le débat est posé dans des termes clairs. S’exprimant devant une enceinte internationale (le Parlement européen), le Président de la République française estime que la seule souveraineté est d’ordre européen. Hypothèse absurde car il n’y a pas de peuple européen, hypothèse ridicule lorsqu’elle émane de quelqu’un qui défend un traité transatlantique. Mais c’est une option bien connue que défendent depuis des décennies tous les fédéralistes. Il faut alors être cohérent et supprimer l’article 3 de la Constitution française qui déclare que « la souveraineté nationale appartient au peuple » et amender la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui dispose en son article 3 que « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation ». Il convient tout au moins de demander au peuple français s’il souhaite voir disparaitre sa propre souveraineté, surtout lorsqu’on a la démocratie en permanence à la bouche. Rappelons que la seule fois où une question de cet ordre lui a été posée, c’était en 2005 à l’occasion du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen. La réponse fut non. Les forces politiques françaises dominantes s’arrogèrent le droit de bafouer ce résultat. Et pourtant, la souveraineté porte à la fois la liberté individuelle et la volonté collective. Et la démocratie n’est que l’autre nom de la souveraineté populaire.
La question de la souveraineté est l’impensé du débat politique, le tabou qu’on cherche à ne pas briser. Il devient d’intérêt public de l’aborder clairement et sereinement si l’on ne veut pas voir le débat s’enliser entre l’extrême droite et les européistes obsessionnels. Rappelons-nous le discours de Pierre Mendès-France appelant à voter contre le traité de Rome. Rappelons-nous le débat avorté à l’occasion du traité de Maastricht. Depuis lors, l’affrontement démocratique nécessaire est contenu par des institutions qui nient la contradiction démocratique sur ces questions. Mais il en est, en la matière, comme pour les tremblements de terre. A force d’empêcher les contradictions de s’exprimer démocratiquement, il ne leur restera qu’à se manifester de façon brutale. Faudra-t-il alors et tardivement s’en plaindre ? -
Comment l’Union Européenne organise la crise économique et sociale de la nation française par la dette.
Au MS 21, une de nos priorités est de lutter contre le néo-libéralisme. Cette priorité n’est pas un dogme. Elle est fondée sur une constatation simple et qui apparaît à la lumière des événements récents survenus notamment en Grèce : le néo-libéralisme est un ensemble de règles construites par et pour une classe dirigeante au détriment du peuple. Nous nous proposons ici de montrer comment le mécanisme de la dette est une des armes les plus efficaces dans cette offensive néo-libérale, ou, autrement dit, de voir comment les financiers – s’appuyant sur les institutions européennes - utilisent la dette pour assujettir les peuples et les nations à leur seul profit.
Il faut arrêter d’accorder le moindre crédit aux fables qui sont colportées par la grande majorité des médias sur cette question. Non, en France, la puissance publique ne vit pas au-dessus de ses moyens. Non, les collectivités territoriales n’ont pas trop d’équipements sportifs, de crèches, de centres culturels et de transports scolaires. Non, l’État n’a pas une police trop nombreuse, des écoles trop bien équipées et des services publics pléthoriques. Non, la sécurité sociale n’est pas un luxe pour des sous-citoyens gaspilleurs. C’est même exactement la réalité contraire qui devrait heurter le bon sens de nos concitoyens : des régions entières sont menacées de désertification en matière de santé, d’équipements et de services ; de nombreux collèges n’ont pas suffisamment de personnel pour assurer une éducation de qualité, des pans entiers de l’Université sont laissés dans une absence de moyens criante et – problème central où la question politique rejoint une forme minimale de morale civique – des millions de personnes âgées terminent leur vie dans des mouroirs indignes.
A l’opposé de cette évolution, nous pensons au MS21 que tout est question de choix politiques et que la puissance publique doit se donner les moyens d’incarner le lien social entre tous les citoyens. Elle représente le pacte républicain avec des principes fondamentaux : des recettes par l'impôt, une redistribution pour l'intérêt général, des investissements pour l'avenir.
Pourquoi cet acharnement ?
Alors, pourquoi un tel acharnement à vouloir appauvrir la puissance publique par l’endettement? La réponse est simple. Dans un espace clos, les grands opérateurs privés ne peuvent maintenir leur profit. Il leur faut donc étendre leur emprise et ils n’ont pour cela que trois solutions :
i. gagner des marchés dans des pays étrangers par le libre-échange généralisé ;
ii. alimenter un espace virtuel où l’argent se multiplie lui-même en financiarisant l’économie et enfin
iii. conquérir en interne des marchés historiquement dévolus à la sphère publique.Et sur ces trois points, pour arriver à leur fin, ces opérateurs privés ont un impérieux besoin de l’endettement de la sphère publique, et ceci pour plusieurs raisons.
En premier lieu, l’appauvrissement des États-nations les rend vulnérables à la prédation économique des multinationales qui pillent leurs ressources humaines, leurs infrastructures et leurs ressources naturelles.
Ensuite, affaiblies par l’endettement, ces mêmes nations se retrouvent incapables de prendre des mesures institutionnelles et juridiques pour limiter les abus de la financiarisation et elles sont même sollicitées – comme lors de la crise financière de 2008 - pour réparer les dégâts qu’elle engendre (plus de 2000 milliards d’euros des États de l'Union européenne vers les banques, excusez du peu…).
Enfin, ces mêmes opérateurs utilisent l’argument du déficit public pour exiger des nations la privatisation des secteurs les plus lucratifs de leur économie.
La dette est donc un outil créé artificiellement pour l’enrichissement d’une oligarchie financière mondiale et de ses serviteurs. Installant dans le pays une politique sociale qui est le plus souvent dégradée (santé, éducation, chômage, retraites, …), la dette provoque en contrecoup l’appauvrissement systématique de tout le reste de la population. Au MS21 nous pensons que ce système destructeur doit maintenant trouver face à lui des citoyens désireux de reprendre en main leur destin en opposant la démocratie et la souveraineté à cette dictature, à peine déguisée, des marchés financiers.Comment se construit une dette ?
Pour construire une bonne dette bien « juteuse », l’oligarchie financière a une recette infaillible. Regardons de plus près comment elle a fonctionné dans un pays comme la France
A- Il faut tarir les recettes publiques
Qui n’a pas entendu le fameux refrain « nous vivons au-dessus de nos moyens ». Tel est le discours tenu aux Français par la quasi totalité des partis politiques complices de l’oligarchie financière. En fait, durant ces dernières années, les dépenses de l’État français n’ont pas augmenté, ce sont les recettes qui ont baissé. Ces pertes sont savamment organisées par des évasions fiscales : de 60 à 80 milliards (Mds) d'euros par an, avec peu de retour car il y a peu d’enquêteurs sur ce type de délit financier, il faut bien faire des économies de personnel !! Par exemple, sur plus de mille entreprises étrangères qui ont leur siège au Luxembourg, celles qui ont leur activité en France ne payent pas les impôts correspondants. Merci à M. Junker, ancien chef du gouvernement luxembourgeois devenu aujourd'hui Président de la Commission de l’Union européenne (UE).
On notera également que les cadeaux fiscaux et les multiples réductions d’impôts décidés depuis dix ans par les gouvernements successifs représentent un manque à gagner pour l’État français de 100 Mds d'euros.
Il faut enfin ajouter la baisse annoncée des dépenses publiques de 50 Mds d'euros demandée par la Commission Européenne, ce qui va entraîner mécaniquement une baisse du PIB d’un coefficient de 1,5 soit 75 Mds d'euros. La conséquence de cette baisse est prévisible : outre une aggravation de la situation des plus pauvres elle conduit mécaniquement à une hausse relative du pourcentage de la dette par rapport au PIB alors que cette même Commission demande une baisse du taux de cette dette. Encore une aberration
B- Il faut privatiser la création monétaire
Tous les mercredis, à Bercy, un fonctionnaire du Ministères des finances choisit sur quel marché financier l’État français va s’adresser pour emprunter les quelques milliards d’euros nécessaires à sa trésorerie pour la semaine en cours. Cette quasi-obligation pour l’État d'emprunter aux marchés financiers (et non plus de « battre » sa propre monnaie) remonte à une Loi de V. Giscard D'Estaing votée en 1973, sous la Présidence de G. Pompidou ; ceci est devenue après Maastricht la règle de l'Union européenne. Ainsi, suite à l’obligation pour l’État d’emprunter avec intérêt aux banques privées, l’État français verse de 45 à 50 Mds d'euros par an en intérêts (ceci est appelé la charge de la dette), soit l’équivalent de la totalité de l’impôt sur le revenu de l’ensemble des français !! Une énorme dépense supplémentaire hors de tout fondement économique. Pourquoi l’État français est-il obligé de passer par des prêteurs privés avec intérêts au lieu d’emprunter directement à une Banque Centrale comme cela s'est pratiqué après la Seconde guerre mondiale pendant la période dite des Trente glorieuses? Nous attendons toujours la réponse.
Sans ces intérêts la dette ne serait – comme le précisait d’ailleurs Michel Rocard fin 2012 - que de 16% du PIB, soit 300 Mds d'euros contre les 2 000 Mds d'euros actuels. Cet endettement de l’État est ainsi provoqué pour le plus grand bonheur des banques privées qui perçoivent une manne financière sans participer en quoi que ce soit à la production de richesses dans notre pays. Ce système, constitutionnalisé par les traités européens est verrouillé par la Banque Centrale Européenne (BCE) qui est indépendante des gouvernements élus. Elle n’a qu’un seul objectif affiché - lutter contre l’inflation - et fait semblant d’ignorer la dimension économique et sociale de ses choix. Elle n’a de compte à rendre à personne et n’est qu’un instrument au service des banques privées et des milieux financiers alors qu’elle devrait être un outil au service de l’économie des États et des citoyens. Chaque citoyen doit maintenant faire cette simple constatation : au-delà du cas français, le fonctionnement actuel de la BCE condamne toute perspective d’Europe sociale à un échec inévitable. Ce choix a été fait délibérément et marque la signature de la construction européenne.
C- Organiser l’obsession de la monnaie forte et la peur de l’inflation
N’ayons pas peur de caractériser le capitalisme financiarisé et les capitalistes. Un capitaliste, dans sa nature même, cherche le profit, c'est à dire amasser, stocker, thésauriser. A partir d'un certain niveau de profits, il aime les coffres en Suisse, les stock-options, les dividendes, les valises de billets et les créances. Mais tous ces équivalents ont un point faible : la valeur de la monnaie. Dans une démocratie souveraine, cette valeur - qui n’est qu’une convention sociale définie politiquement - peut être amenée légitimement pour des raisons conjoncturelles à baisser dans l’économie interne d’un pays (inflation) ou vis à vis d’autres pays (dévaluation). Pour éviter cette éventualité qui menacerait à court terme le capital, c'est à dire les profits, les tenants de ce capital ont une obsession dogmatique : préserver la valeur de leur trésor (le capital) par une monnaie forte et rigide.
Pour cela, ils ont institutionnalisé la concurrence libre et non faussée qui organise la déflation salariale et ils ont instrumentalisé le chômage de masse qui jugule mécaniquement l’inflation. Mais cette baisse générale des prix et des salaires (déflation) est un poison mortel pour l’économie. Car, sur le plan économique global, payer moins est attractif à court terme mais, à moyen terme, rend les classes populaires encore plus pauvres : moins d’activités pour les entreprises entraîne la réduction des investissements, des salaires et des cotisations sociales, puis nouvelle baisse des prix et nouveaux licenciements dans une spirale sans fin qui mène à l’austérité générale que nous connaissons. Une telle situation conduit toujours à l'endettement des caisses de l’État : moins d’argent rentre dans les caisses de l’État et plus doit en sortir pour gérer les dégâts sociaux dont celui du chômage. Ce déséquilibre auto-entretenu oblige l’État à emprunter et à augmenter irréversiblement sa dette (et son poids en intérêts).D- Fixer un cadre institutionnel arbitraire et contraignant en méprisant la souveraineté des peuples
Tout ce dispositif - qui n’a pour seule cohérence que l’intérêt d’une classe dominante - ne peut se maintenir que dans un cadre institutionnel et juridique taillé sur mesure et bétonné par les traités européens. Ainsi le déficit est limité aux 3% du PIB. Le haut fonctionnaire du Ministère des Finances auteur de ce chiffre difficile à établir a reconnu par défaut s’être inspiré de la Trinité ! En fait, lors d’un conseil de l’Europe, voyant que les chefs de gouvernements ne pouvaient définir un chiffre, Pierre Bérégovoy proposa ce pourcentage.
Autre précepte divin : la dette doit être limitée à 60% du PIB pour éviter une crise. Ce ratio fut établi d’après le modèle économique élaboré par deux grands économistes. Mais quelque temps plus tard, il a été démontré que leur programme informatique était erroné.
Que dire enfin des fameux « Stress tests » des banques censés prévenir les nouveaux risques de crise bancaire ? Ils se sont révélés eux aussi non valables, comme avec la banque Daxia qui avait passé tous ses tests haut la main pour se retrouver en quasi faillite quelques mois plus tard et que le service public dut sauver à grands frais. C’était certainement la faute inexcusable du niveau de vie trop élevé des citoyens ….dont le salaire médian est aux alentours de 1500 euros net par mois !!On le voit, toutes ces incohérences ne sont que le camouflage d’une domination violente et les arguments qui ambitionnent de les justifier sont faibles. La compréhension des principes fondamentaux de l’économie par la population est donc un des enjeux majeurs de notre époque. Le MS21 veut s’atteler à cette tâche d’éducation populaire en faisant connaître, en particulier, le torpillage délibéré de notre économie et de notre modèle social hérité du Conseil National de Résistance (CNR) de 1945.
Chers concitoyens, il est temps de sortir de cette austérité générale qui frappe la France et de nombreux pays d’Europe. Il est temps de préparer ensemble un vaste coup de balai pour remplacer nos élus inféodés depuis bien trop longtemps à l’orthodoxie libérale et palier l’inertie coupable de nos partis politiques défaillants.