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Europe - Page 10

  • Cinq idées vraies et fausses sur la crise grecque

     

    Frantz DURUPT- Libération

     

    DÉCRYPTAGE

    Des Grecs «fainéants», un gouvernement de coalition avec l'extrême droite, une dette qui pèse 650 euros par Français... Ces dernières semaines, dans les débats sur la Grèce, les idées reçues ont beaucoup circulé.

     

    Athènes a accepté vendredi la quasi-totalité des mesures proposées par ses créanciers et promis d’honorer ses dettes. Le parlement grec doit voter dans la journée ce qui, en cas de oui, ouvrirait la voie à de nouvelles négociations. A cette occasion, retour sur les nombreuses idées reçues ayant émaillé les débats sur la crise de la dette grecque.

    Les Grecs ne travaillent pas assez

    Celle-ci, on l’a entendue, jusque dans la bouche d’un ancien président de la République : «Le problème c’est qu’on ne travaille pas assez en Grèce», a ainsi expliqué Nicolas Sarkozy au JT de 20 heures de TF1, le 8 juillet.

    C’est faux, répond le site alterecoplus (affilié au magazine Alternatives économiques) : selon l’enquête trimestrielle menée par Eurostat, en 2014, les travailleurs Grecs faisaient 40,6 heures par semaine en moyenne, soit plus que tous les autres pays de l’Union européenne. A titre de comparaison, les Français étaient à 35,7 heures en moyenne, et les Allemands à 35,3 heures.

    Les Grecs n’ont pas fait assez d’efforts

    Que cela ait été dit franchement ou simplement sous-entendu, elle s’est très bien installée, l’idée que les Grecs n’auraient pas «fait assez d’efforts» et que donc, un petit coup d’austérité en plus ne serait que justice. Exemple avec Nathalie Kosciusko-Morizet.

    Plusieurs médias ont également joué le jeu du «pourquoi les Grecs ne feraient pas ce que d’autres ont fait ?». Par exemple France 2, qui a réalisé un reportage en Slovaquie pour montrer à la Grèce le bon exemple des pays (pauvres) qui font des réformes «difficiles» et s’en sortent.

    C’est très injuste. «Mon pays a été le laboratoire de l’austérité», a dit Aléxis Tsípras mercredi devant le Parlement européen. Et pour cause : les programmes d’austérité en Grèce ont commencé il y a déjà sept ans, en 2009. Et ils ont été sacrément sévères. Comme le relevait cette semaine un article du Monde, sur la période 2009-2014, la Grèce a fait passer son déficit public de 15,2% du PIB à 2,7%. Sur la même période, elle a réduit ses dépenses publiques de 9,7 points, passant de 53,9% à 44,2% du PIB. En variation, c’est moins que l’Irlande (dont les dépenses publiques sont passées de 47,6% à 36,1%, soit 11,5 points), mais numériquement, c’est beaucoup plus : 47 milliards d’euros d’économies annuelles, contre 10 milliards pour l’Irlande.

    La contrepartie de ces efforts, c’est un PIB qui s’est rétracté de 25%, et surtout un peuple qui s’est considérablement appauvri : le salaire minimum a baissé de 100 euros, à 580 euros. Le taux de chômage est monté à 25% de la population active. Le financement du système de santé, lui, a été radicalement réduit. Conséquence logique : certaines maladies disparues, comme le paludisme, ont fait leur retour, et les contaminations au VIH ont explosé.

    Un défaut de la Grèce coûterait 40 milliards d’euros à l’Etat soit 650 euros par Français

    Oui… la France a bien prêté l’équivalent de 42,4 milliards d’euros à la Grèce (11 milliards directement, dans le cadre de prêts bilatéraux, et 31 milliards en garantissant des prêts du Fonds Européen de Solidarité – FESF), mais il est un peu rapide et facile de dire, comme certains journalistes à la télévision, qu’un défaut de paiement de la Grèce coûterait 650€ par Français. Résultat : même des responsables politiques croient que les Français «payent des impôts pour les Grecs».

    Ce n’est pas le cas. D’abord car pour perdre ces 42 milliards d’euros, il faudrait que la Grèce fasse défaut sur l’intégralité des sommes dues. Ensuite, et surtout, parce que les sommes prêtées par la France à la Grèce ne l’ont pas été grâce à un prélèvement sur l’impôt, mais dans le cadre du circuit habituel de l’endettement des Etats : en empruntant sur les marchés. Bref, les contribuables français n’ont jamais payé d’impôts pour la Grèce, et personne ne touchera 650€ si le pays rembourse ce qu’il doit. Nous sommes désolés pour votre nouvel iPhone.

    L’Allemagne ne peut pas donner de leçons sur le remboursement des dettes

    L’idée n’est pas neuve – en campagne, Syriza se servait déjà de cet exemple – mais elle a eu un regain de popularité aux alentours du référendum du 5 juillet : l’Allemagne, qui refuse bec et ongles le moindre début de discussion sur une restructuration de la dette grecque, ne serait pas en mesure de donner des leçons. C’est l’économiste Thomas Piketty, auteur du best-seller Le Capital au XXIe siècle, qui a livré la version définitive de cette idée dans une interview à un quotidien allemandDie Zeit : «Ce qui m’a frappé pendant que j’écrivais, c’est que l’Allemagne est vraiment le meilleur exemple d’un pays qui, au cours de l’histoire, n’a jamais remboursé sa dette extérieure, ni après la Première, ni après la Seconde Guerre mondiale. […] L’Allemagne est LE pays qui n’a jamais remboursé ses dettes. Elle n’est pas légitime pour faire la leçon aux autres nations.»

    Oui, mais… En 1953 notamment, l’Allemagne a bénéficié de la solidarité européenne : pour se reconstruire, elle a vu 60% de sa dette effacée. Et ça a marché : elle est aujourd’hui la première puissance économique du continent (ce qui tient, aussi, à de nombreux autres éléments). Mais les deux situations sont-elles vraiment comparables ? Non, selon un politologue américain, William Kindred Winecoff, qui explique, cité et traduit par Slate.fr : «La dette allemande avait été effacée en 1953 à condition que l’Allemagne maintienne une balance commerciale positive et un excédent budgétaire, ce qui garantissait des exportations subventionnées vers les pays européens, qui manquaient de capacités industrielles juste après la guerre. C’est ce qu’on demande maintenant à la Grèce mais le gouvernement refuse.»

    Syriza gouverne avec l’extrême droite (et est comparable au FN en France)

    C’est un argument récurrent, notamment à droite, car il permet de réactiver le vieux cliché des «extrêmes qui se rejoignent». Syriza, mouvement d'«extrême gauche», gouvernerait la Grèce avec un «parti d’extrême droite», en l’occurrence Anel, le parti des Grecs indépendants. Et, en France, le mouvement d’Aléxis Tsípras serait comparable au Front national.

    Oui, mais non. Le parti Anel, qui figure bien au gouvernement dirigé par Aléxis Tsípras, est indubitablement un parti très à droite. Son président, Panos Kammenos, est capable de saillies racistes (comme lorsqu’il a affirmé que les Juifs et les bouddhistes étaient exemptés d’impôts, contrairement à l’Eglise orthodoxe) ou complotistes (il a dit que la Grèce était victime d’une attaque chimique par les traces que laissent les avions dans le ciel, les «chemtrails» dénoncés par les adeptes de cette théorie). Mais il s’agit aussi du seul autre parti grec à rejeter l’austérité. Le Premier ministre a reconnu qu’il s’agissait d’une alliance contre-nature, mais à l’issue d’élections législatives où ne lui manquaient que deux sièges au Parlement pour avoir la majorité absolue, il a choisi de ne pas se priver de cet allié. Lequel n’a récolté qu’un ministère.

    A lire aussi : Gauche radicale et droite nationaliste : accord et à cris

    On pourra souligner aussi que certaines des personnes poussant des cris d’orfraie aujourd’hui devant cette alliance étaient moins gênées, les dernières années, lorsque des partis équivalents au PS ou à l’UMP gouvernaient eux aussi le pays avec l’extrême droite.

    Concernant, enfin la proximité idéologique entre Syriza et le FN, suggérée au plus haut sommet de l’Etat par le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron (qui a ensuite tenté de se justifier), elle est inexistante. Contrairement au FN, Syriza défend entre autres la naturalisation facilitée et le droit de vote des immigrés et le regroupement familial. Quant à la récupération que tente de faire le Front national des victoires de Syriza, le mouvement a réaffirmé, il y a quelques mois, que ses «partenaires et soutiens français […] sont de gauche».

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  • La démocratie est-elle un acte terroriste ?

     

    par MS21

    Comme dans une tragédie grecque, le voile se déchire et la vérité apparaît dans toute sa nudité monstrueuse : la démocratie est incompatible avec les institutions européennes.

    Au lendemain de la victoire démocratique de la Coalition Syriza en janvier 2015, Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne,  n'hésitait pas à déclarer que « les choix démocratiques ne pouvaient modifier les traités européens ».

    La nouvelle majorité issue des élections chargeait en février une commission de faire un audit de la dette grecque. Celle-ci rendait le 19 juin son verdict devant le Parlement grec : cette dette est illégale, illégitime, insoutenable et odieuse.

    Après 5 mois de négociations, refusant les "ultimatums" et le "chantage" des créanciers, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a annoncé 27 juin la décision à l’unanimité de son conseil des ministres de soumettre au peuple, par voie de référendum, c'est à dire à la démocratie, les propositions issues de l’Eurogroup.

    Le Président de la Commission européenne, J. Cl. Juncker s'est déclaré « trahi » par Alexis Tsipras et des mesures de représailles sont décidées au niveau de l'Eurogroup.

    A l'émission « Esprit Public » (France Culture, chaque dimanche de 11h à 12h) Jean-Louis Bourlanges, ancien député européen centriste, Professeur à l'Institut d'études politiques assimilait le 28 juin la Grèce à un passager clandestin du bateau « Union européenne » vivant au détriment de ceux qui l'accueille (référence au sketch de l'auto-stoppeur de Coluche). Mais sa déformation de la réalité n'est pas suffisante : par la décision de faire appel au peuple, Alexis Tspiras et son gouvernement ont montré le vrai visage de Syriza, celui caractérisé par une idéologie héritière d'une gauche très dure, marquée par la guerre civile dont la stratégie terroriste révolutionnaire est de faire sauter le bateau [« Union européenne »]. S'opposer aux institutions européennes est assimilé par cet éminent professeur de sciences politiques à un acte terroriste.

    Ce florilège de phrases et de déclarations confirment l'application de cette « clause secrète » (non écrite) du traité de Lisbonne : il n'est plus question de faire appel au peuple en ce qui concerne la politique économique de l'Union européenne.

    Il faut se rendre à l'évidence : la démocratie européenne n'est en réalité qu'une coquille vide

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  • 25 vérités d’Alexis Tsipras sur le chantage du lobby financier international


    par Salim Lamrani (Investig'Action)


    Fidèle au mandat que lui a donné le peuple, le Premier Ministre grec a décidé de soumettre l’ultimatum du Fonds monétaire international, de l’Union européenne et de la Commission européenne à un référendum le 5 juillet 2015 (1).

     



    1. Depuis l’arrivée de Syriza au pouvoir en janvier 2015, la Grèce subit une « asphyxie économique sans précédents » de la part de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international, dans le but de faire plier le gouvernement progressiste et de l’empêcher de « mettre fin à l’austérité et de restaurer la prospérité et la justice sociale ».

    2. Le but des négociations était d’arriver à un accord viable « qui respecterait à la fois la démocratie et les normes européennes » afin de sortir définitivement de la crise.

    3. La Troïka a exigé de la Grèce le respect des accords pris par les gouvernements précédents, dont les politiques économiquement inefficaces et socialement désastreuses ont été majoritairement rejetées par le peuple grec qui a décidé de porter Syriza au pouvoir.

    4. A aucun moment, le gouvernement grec n’a cédé aux menaces des institutions européennes et du FMI.

    5. Après près de six mois de négociations, l’Euro-groupe a présenté « un ultimatum à la République hellénique et au peuple grec ». Cet ultimatum « contrevient aux principes fondateurs et aux valeurs de l’Europe ».

    6. L’Europe a présenté « une proposition qui inclut des nouvelles charges insupportables pour le peuple grec et qui nuit au redressement de la société grecque et de son économie, non seulement en maintenant l’incertitude, mais en accroissant davantage les déséquilibres sociaux ».

    7. Ces mesures imposent « une fragmentation du marché du travail » avec une précarisation accrue des contrats, « une diminution des retraites, de nouvelles réductions de salaires dans le secteur public et une augmentation de la TVA sur les produits alimentaires, les restaurants et le tourisme, avec la suppression des réductions fiscales dans les îles ».

    8. « Ces propositions violent clairement les normes sociales européennes et le droit fondamental au travail, à l’égalité et à la dignité ».

    9. Le but de la troïka et de certains membres de l’Euro-groupe n’est pas « de trouver un accord viable et bénéfique pour les deux parties, mais d’humilier tout le peuple grec ».

    10. Le but est de « punir une voix différente en l’Europe ».

    11. Le Fonds monétaire international est obsédé par l’austérité et les mesures punitives.

    12. La crise grecque affecte toute l’Europe et menace l’unité continentale.

    13. Yanis Varoufakis, ministre grec des Finances, a été arbitrairement exclu de la réunion de l’Euro-groupe, en violation de la légalité européenne.

    14. « La responsabilité historique en faveur des luttes du peuple hellénique et de la protection de la démocratie et de notre souveraineté nationale. […] nous oblige à répondre à cet ultimatum avec la volonté du peuple grec ».

    15. Un référendum aura donc lieu le 5 juillet 2015 afin que « le peuple grec décide de façon souveraine ». « Face à cet ultimatum et ce chantage, je vous convoque afin que vous décidiez de façon souveraine et avec fierté, comme le dicte l’histoire de la Grèce, au sujet de cette austérité stricte et humiliante, qui n’offre aucune solution ni option qui permette un redressement social et économique ».

    16. « Dans le berceau de la démocratie, nous ne demanderons pas l’autorisation à Monsieur Dijsselbloem [Président de l’Euro-groupe] ni à Monsieur Schaüble [Ministre allemand des finances] » pour célébrer un référendum.

    17. Ce référendum « n’est pas une tentative de scission avec l’Europe mais de scission avec les pratiques qui sont un affront pour l’Europe ».

    18. « Face à cette dure austérité autocratique, nous devons répondre avec démocratie, sérénité et détermination ».

    19. « La Grèce, creuset de la démocratie, doit envoyer un message démocratique claire à l’Europe et à la communauté internationale ».

    20. « Le peuple grec dira un grand non à l’ultimatum mais en même temps un grand oui à l’Europe de la solidarité ».

    21. Au lendemain de ce « non », « la force de négociation du pays sera renforcée ».

    22. Quelle que soit l’issue de la consultation, la volonté du peuple grec sera respectée.

    23. Cette consultation « enverra un message de dignité au monde ».

    24. L’Europe est la maison commune de tous ses peuples. « Il n’a pas de propriétaires et des invités en Europe ».

    25. « La Grèce est et sera une partie intégrante de l’Europe, et l’Europe sera une partie intégrante de la Grèce. Mais une Grèce sans démocratie impliquerait une Europe sans identité et sans boussole ».

    Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim Lamrani est Maître de conférences à l’Université de La Réunion, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis. Son nouvel ouvrage s’intitule Cuba. Les médias face au défi de l’impartialité, Paris, Editions Estrella, 2013 et comporte une préface d’Eduardo Galeano. Contact : lamranisalim@yahoo.fr ; Salim.Lamrani@univ-reunion.fr Page Facebook : https://www.facebook.com/SalimLamra...

    Notes :

    (1) Alexis Tsipras, « Discurso », 27 juin 2015. http://www.legrandsoir.info/allocut... ; Infobae, « Grecia : Tsipras instó a ‘un enfático NO’ en el referéndum sobre la oferta de los acreedores », 27 juin 2015. http://www.infobae.com/2015/06/27/1...

    Source : Al Mayadeen —> http://espanol.almayadeen.net/Study...

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  • Krugman et Stiglitz votent non au plan irresponsable de la troïka

     

      par André

     



    Les créanciers sont les irresponsables !
    Alors qu'il y a une propagande ignoble par les puissants comme en 2005, au moment du TCE, je joins une autre opinion.


    Quand un tel jugement est porté par deux prix Nobel d’économie* récents et modérés, cela doit amener à questionner l’histoire racontée par les euro austéritaires. Paul Krugman pense qu’il vaut mieux que la Grèce quitte l’euro plutôt que de continuer les politiques d’austérité entamées il y a 5 ans. Pour lui, « la dévaluation ne pourrait pas créer beaucoup plus de chaos que ce qui existe déjà et permettrait une éventuelle reprise, comme cela a eu souvent lieu dans bien des endroits », notant que l’histoire ne plaide pas pour un maintien dans la zone euro. Pour lui, « la troïka a sciemment fait à Tsipras une offre qu’il ne pouvait pas accepter. L’ultimatum était en fait un pas pour remplacer le gouvernement ».
     
     

     

    Une condamnation sans appel de l’UE

    Il se demande « pourquoi les dirigeants de l’UE résistent au référendum et refusent même d’étendre de quelques jours le délai du 30 juin pour le paiement au FMI. L’Europe n’est-elle un projet démocratique ? ». Cruel, il poursuit en soulignant que l’euro « n’a jamais été un projet très démocratique ». Franchissant un cap sur l’euro, il note que les Suédois « ont compris que le chômage monterait si la politique monétaire du pays était fixée par une banque centrale ne se préoccupant que d’inflation (et qu’il y aurait également une attention insuffisante sur la stabilité financière ». Joseph Stiglitz dénonce des comportements qui sont « l’antithèse de la démocratie », avant de conclure contre le « oui ».

    Ce énième chapitre de la crise Grecque entamée il y a plus de cinq ans, démontre que cette construction monétaire est tellement dysfonctionnelle que cinq longues années de souffrance d’un pays et des milliards ne permettent pas d’en sortir. Ce faisant, cela pousse des économistes respectés et honorés à devenir de plus en plus critiques sur cette monnaie unique et la forme actuelle du projet européen. Dans son dernier livre, Paul Krugman avait été très critique sur l’euro, mais sans aller jusqu’à recommander d’en sortir, pas qu’il franchit aujourd’hui. Et Joseph Stiglitz tient également des propos de plus en plus dur à l’égard de l’UE, en soulignant notamment son caractère profondément antidémocratique.
     
    Ce qui est intéressant ici, c’est qu’avec le soutien de ces deux prix Nobel d’économie*, cela montre que le camp de la raison est du côté du « non » pour le référendum de dimanche en Grèce. Le plan proposé par la troïka est aussi déraisonnable qu’irresponsable et il faut le refuser.
    ___________________________________

     

    * : prix de la banque royale de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, seul « prix Nobel » qui ne vient pas du testament de ce dernier, mais qui est décerné selon les mêmes règles
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  • Le ministre grec des Finances accuse les créanciers du pays de «terrorisme»

     

    Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a accusé samedi les créanciers du pays de «terrorisme» et de vouloir «humilier les Grecs», qui se prononceront lors du référendum de dimanche sur leurs dernières propositions de réformes.

     

    «Ce qu'ils font avec la Grèce a un nom: terrorisme», accuse Yanis Varoufakis, connu pour sa liberté de ton, dans un entretien au quotidien espagnol El Mundo. «Pourquoi est-ce qu'ils nous ont forcés à fermer les banques ? Pour insuffler la peur aux gens. Et quand il s'agit de répandre la peur, on appelle ce phénomène le terrorisme», développe le ministre en parlant de la politique menée par les créanciers d'Athènes, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale européenne (BCE) et l'Union européenne.

     

    Grèce: Le discours pro-oui de Nikos Aliagas à Athènes divise les Grecs

     

    Le «Oui» pour humilier les Grecs

     

    Faute d'être parvenu à un accord avec les créanciers sur une prolongation d'un programme d'aide financière au-delà du 30 juin, le gouvernement de gauche radicale grec a annoncé la fermeture des banques et le contrôle des capitaux jusqu'au 6 juillet.

     

    Quel que soit le résultat du référendum de dimanche -le Premier ministre Alexis Tsipras appelle à voter non, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker oui- les banques du pays rouvriront et il y aura un accord avec les créanciers, assure Yanis Varoufakis. «Quel que soit le résultat du référendum, le lundi il y aura un accord, j'en suis complètement et absolument convaincu. L'Europe a besoin d'un accord, la Grèce a besoin d'un accord, de sorte que nous arriverons à un accord.»

     

    Pour le ministre des Finances, qui répète qu'en cas de victoire du oui il démissionnera, «aujourd'hui ce que veulent Bruxelles et la troïka, c'est que le oui gagne pour pouvoir ainsi humilier les Grecs».

     

    «La Grèce un exemple pour les autres»

     

    Il accuse aussi ses opposants de vouloir faire de «la Grèce un exemple pour les autres» à l'heure où en Espagne le parti de gauche radicale Podemos, allié du grec Syriza, gagne en force à l'approche d'élections législatives.

    «Je crois que dans toute l'Europe il y a besoin de partis comme Syriza et Podemos, des partis à la fois critiques à l'égard du système mais en même temps pro-européens et démocrates. Ceux qui nous détestent veulent nous faire passer pour anti-européens, mais non, ce n'est pas vrai, nous ne le sommes pas.»

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  • L'OTAN n'a plus raison d'être !

     

    Appel pluraliste pour la dénonciation par la France du traité de l’Atlantique Nord et le retrait de ses Armées du commandement intégré

    Le 21 mai 2015 à l’Assemblée Nationale, lors du colloque intitulé « La France peut-elle retrouver une diplomatie indépendante », un ancien ambassadeur de France et ancien secrétaire général du Quai d’Orsay a déclaré que l’OTAN n’aurait pas dû survivre à la disparition de l’URSS et à la dissolution du Pacte de Varsovie.

    Les initiateurs du présent appel de sensibilités républicaines et patriotiques diverses, ayant dans le passé, approuvé ou non l’existence de l’OTAN affirment unanimement, qu’en effet aujourd’hui, cette organisation n’a plus de raison d’être.

    L’OTAN s’est en réalité élargie en intégrant, contrairement aux engagements pris envers Gorbatchev, nombre de pays anciennement socialistes, avançant ainsi méthodiquement dans un processus d’encerclement de la Russie en multipliant les bases militaires étasuniennes dans ces pays.

    Cette politique ouvertement agressive s’est accompagnée de l’installation d’un bouclier de missiles anti-missiles à proximité de la Russie éventuellement destiné à permettre une première frappe nucléaire sur ce pays, en stérilisant ou en limitant de façon drastique ses possibilités de réplique.

    C’est dans ce contexte géopolitique que l’Ukraine a vécu la « révolution orange », téléguidée par les États-Unis et soutenue par l’UE, qui a permis la mise en place par la force d’un gouvernement hostile à la Russie avec la participation de néonazis notoires. Il est temps que la France se dissocie de cette politique anti-russe provocatrice qui risque de déboucher sur une troisième guerre mondiale éventuellement nucléaire.

    Organisation politique et militaire, l’OTAN est tout à la fois l’instrument diplomatique et le bras armé qu’utilisent les États-Unis avec la complicité des États vassaux au premier rang desquels se trouvent la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne.

    Fort d’une doctrine militaire incluant la guerre préventive et l’usage d’armement nucléaire en premier, doté de plus de 700 bases militaires réparties sur tout le globe, décidé à combattre la menace terroriste sans la volonté d’en rechercher les causes, c’est à une guerre permanente dans un chaos organisé que le gouvernement américain conduit l’OTAN et donc la France à participer au mépris de nos intérêts et de notre propre sécurité. De la Yougoslavie à l’Irak, de la Syrie à la Libye, la France use son potentiel militaire et son crédit diplomatique et oublie les valeurs de son peuple, au profit d’une politique définie à Washington.

    En réalité, les États-Unis mènent avec l’OTAN une politique d’agression et de guerre généralisée qui ne saurait demeurer plus longtemps celle de notre nation. Il est grand temps que la France recouvre la souveraineté de ses décisions et la liberté de choisir ses partenaires en conformité avec sa philosophie et les intérêts du peuple français.

    Nous appelons à la dénonciation par la France de son appartenance au traité de l’Atlantique Nord et au retrait de ses armées du commandement intégré. La France en redevenant libre devra exiger la dissolution de l’OTAN qui n’a plus de raison d’être !

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  • DÉCLARATION DE MS21 AU FORUM INTERNATIONAL D'ATHÈNES

     

    Le Mouvement pour un socialisme du 21e siècle (MS21), ne pourra pas participer au Forum international anti-Union européenne et anti-Euro qui se tiendra à Athènes les 26, 27 et 28 juin 2015.

    Par cette déclaration, le MS21 soutient cette initiative et la résistance du peuple grec aux politiques d'austérité imposées par les institutions libérales que sont la Commission européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International.

    Le MS21 est solidaire du peuple grec et respecte ses choix politiques exprimés en janvier 2015. La souveraineté nationale est un droit intangible et ce droit est nié en Grèce, comme ailleurs, par les institutions européennes et le FMI.

    Le MS21 dénonce la complicité du gouvernement «socialiste» français et de son président François Hollande qui ont pris fait et cause pour le régime d'austérité décrété contre le peuple grec.

    Le soutien sans réserve de MS21 au peuple grec est guidé par des considérations politiques, humanitaires et de solidarité. La légitimité de ce soutien est largement justifiée par le caractère illégal, illégitime, insoutenable et odieux de la dette grecque démontré par le Comité sur la vérité sur la dette publique grecque.La falsification des statistiques a volontairement dramatisé le déficit fiscal public grec et justifié la stratégie de la troïka (FMI, Commission européenne et BCE), stratégie acceptée par les autorités grecques d'imposer un plan que l'on n'ose plus qualifier d'aide à la Grèce. Pire, «le FMI savait parfaitement que les mesures qu'il dictait allait avoir un coût social terrible et un coût économique terrible» (Eric Toussaint), ce qui est totalement en contradiction avec ses statuts. Il y a là, donc, véritablement crime contre le peuple grec.

    Le MS21 renouvelle son soutien au gouvernement actuel (SYRIZA) qui lutte pour enrayer une crise humanitaire qui n'a que trop duré (salaires et retraites amputées de 40 à 50 %, éducation et santé sacrifiées). Dans ce bras de fer il convient de noter l’intransigeance particulière du FMI, preuve s’il en fallait de la dépendance de l’UE et de ses gouvernements à l’égard de cette institution .

    Le soutien que nous apportons au peuple grec vise également à permettre un effet de «contagion» vers les autres pays de l'Union européenne (Espagne, Portugal, Italie, Irlande, France) soumis aux mêmes diktats de l'argent.

    Le MS21 dénonce le caractère odieux et anti-démocratique des institutions européennes en rappelant la déclaration de Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne au lendemain des élections en Grèce :«Dire que tout va changer parce qu'il y a un nouveau gouvernement à Athènes, c'est prendre ses désirs pour des réalités (…) il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens»! Ces instances par leurs exigences insensées vis-à-vis du peuple grec et de ses dirigeants démocratiquement élus ont démontré que non seulement elles se sont instaurées sans les peuples, et pire, non pas pour les peuples mais bien contre eux.

    L'euro et l'Union européenne (UE) ont fait la preuve qu'ils ne sont pas réformables de l'intérieur. Pour le MS21, en sortir est un préalable nécessaire à toute avancée sociale et démocratique.

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