Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

France - Page 4

  • La France, sponsor des terroristes? De l’esclavage au néocolonialisme, « Y’a bon la françafrique ! » (9/10)


    françafrique
     

    La France en guerre contre le terrorisme? Un coup d’oeil dans le rétroviseur nous rappelle qu’elle n’a rien à envier aux méthodes de ceux qu’elle prétend combattre. Plus inquiétant, le présent n’apparaît pas vraiment plus réjouissant…


    Il n’est lieu pas de revenir ici sur l’histoire de l’esclavage et de la colonisation, dont l’Europe capitaliste a largement profité pour enrichir sa classe bourgeoise de manière éhontée au fil des siècles. Ces périodes sont largement documentées, et les crimes commis par « les grandes puissances » colonisatrices font l’objet de maints rapports, livres, articles, études et  documentaires, auxquels le lecteur intéressé pourra se référer le cas échéant.

    De l’époque la plus récente, on rappellera à titre illustratif le massacre de Thiaroye le 1er décembre 1944, qui fit 70 morts[1]. Cette répression sanglante a été menée par l’armée française pour mater des tirailleurs sénégalais dont le seul crime était de réclamer leur solde. On rappellera encore les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata en mai 1945, contre des militants nationalistes qui manifestaient pacifiquement contre le colonialisme français. Ces massacres firent entre 3000 et 8000 morts. Ces crimes d’État sont d’autant plus abjects qu’ils ont servi à mater des militants de l’indépendance au moment même où la France, elle, célébrait sa « libération » de l’occupation nazie.

    Dans son livre Massacres coloniaux 1944-1950 : la IV République et la mise au pas des colonies françaises[2], Yves Bonot expose les crimes et les massacres de civils opérés par l’armée française contre des militants indépendantistes, depuis le massacre de Rabat-Fès en 1944, à ceux de Côte-d’Ivoire en 1949-1950, en passant par les massacres de Sétif (1945), Haiphong (1946), Casablanca (1947) et Madagascar (1947). En tout, ce sont plusieurs dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui sont morts sur l’autel de l’Empire colonial français. Des dizaines de milliers de civils assassinés pour avoir eu le courage et l’audace de revendiquer leur liberté et de lutter pour leur indépendance.

    Il faut y ajouter les 44.282 Algériens qui ont été arrêtés en France pendant la durée du conflit[3], et les milliers de prisonniers algériens immigrés en France qui ont été enfermés dans des camps d’internement. Selon l’historien Benjamin Stora, « entre 1957 et 1962, on peut estimer à environ 10.000 le nombre d’Algériens qui, après avoir été jugés, ont passé entre un et deux ans dans les camps en France[4] ».

    N’oublions pas non plus le dernier massacre colonial commis sur le sol hexagonal : le 17 octobre 1961 à Paris, à quelques mois de l’indépendance de l’Algérie, la police française a réprimé dans le sang une manifestation pacifique d’algériens qui protestaient contre le couvre-feu imposé aux seuls Nord-africains. La répression française fit alors plusieurs dizaines de morts, plusieurs centaines de blessés et une centaine de disparus. La répression fut dirigée par le préfet de police Maurice Papon, qui avait collaboré avec le régime nazi et participé au génocide des juifs lorsqu’il était secrétaire général de la préfecture de Gironde entre 1942 et 1944.

    A nouveau le 8 février 1962, une manifestation contre l’OAS est réprimée par la police (toujours dirigée par Papon) et fait neuf morts (événement connu sous le nom de « l’affaire de la station de métro Charonne »). Pour couvrir les violences policières, une loi est votée en 1966 amnistiant les infractions contre la sûreté de l’État ou commises en relation avec les événements d’Algérie, notamment « les infractions commises entre le 1er novembre 1954 et le 3 juillet 1962 dans le cadre d’opérations de police administrative ou judiciaire »[5].

    Il semble utile de rappeler que la colonisation et les exactions qui l’accompagnent n’ont pas pris fin lors de la « vague » des indépendances des années 1960. En effet, à peine la décolonisation entamée que naissait sur les ruines encore fumantes de l’édifice colonial son fils légitime, monstrueux et vorace : le néocolonialisme.

    Là aussi, nous nous abstiendrons de dresser une liste exhaustive des nombreux crimes commis dans le cadre de la « Françafrique[6] ». Nous orientons le lecteur assidu vers les ouvrages de François-Xavier Verschave et les publications de l’association Survie, qui œuvre depuis plus de trente ans à dévoiler les intérêts de la France en Afrique : affaire Elf, génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, interventions militaires en Côte d’Ivoire, au Mali et en Centrafrique, activités des multinationales françaises, etc. Cette politique néo-coloniale est  fondée sur des réseaux d’influence de type mafieux composés d’industriels, de politiques et de militaires. Les intérêts de l’État français se mêlent dangereusement aux intérêts des entreprises françaises privées (Total, Aréva, Vinci, Bolloré, Castel…), au service d’une politique économique qui ne fait aucun cadeau. Jean-Louis Castelnau, le Président délégué du Conseil français des investisseurs en Afrique, ne s’en cache aucunement : « Faut-il encore investir en Afrique ? Bien sûr ! Nous ne sommes pas des sociétés de bienfaisance. Si nous ne trouvions pas notre compte en Afrique, nous n’y serions plus. D’ailleurs, les grands groupes sont toujours présents sur ce continent[7]. »

    L’association Survie rappelle d’ailleurs que « le pillage des matières premières africaines et la commercialisation de produits transformés étaient au cœur du processus colonial[8] ». La prédation des ressources africaines (pétrole, gaz, or, argent, diamant, cuivre, coltan, uranium, platine, manganèse, cacao, café, caoutchouc, coton, huile de palme…) n’est rien d’autre que la continuité de la politique étrangère de la France à la fin du XIXè siècle qui visait à exporter ses capitaux dans ses nouvelles colonies. C’est ce qu’expliquait Jules Ferry, président du Conseil, en 1885 (année de la Conférence de Berlin) : « Les colonies sont, pour les pays riches, un placement de capitaux des plus avantageux (…). La politique coloniale est fille de la politique industrielle. L’Europe peut être considérée comme une maison de commerce qui voit décroître son chiffre d’affaires, car la consommation européenne est saturée.[9] »

    Or, cette ponction continue du sous-sol africain, couplée à la corruption des dirigeants  et à la main-mise de la France sur la monnaie commune (franc CFA), n’engendre que des désastres pour ces pays africains : paupérisation chronique, accroissement des inégalités, absence d’autonomie, perte de souveraineté alimentaire et énergétique, chômage des jeunes, tensions sociales et communautaires… Bref, le terreau parfait pour que se développe le terrorisme, qui plonge ses racines dans le désespoir d’une jeunesse sans avenir.

    Mais la Terreur n’est pas seulement derrière nous, elle est à l’œuvre aujourd’hui même en France, et ce que certains nomment « terrorisme d’État » pourrait bien s’accentuer dans les années à venir. En février 2016, Amnesty International a publié un rapport sur la situation des droits humains dans le monde, et a épinglé la France pour sa politique liberticide menée au nom de la lutte contre le terrorisme. Les mesures concernant le « renforcement de la surveillance, blocages de sites internet, poursuites pour apologie du terrorisme, recours à des perquisitions et assignations à résidence sans contrôle du juge, interdictions de manifestations » sont des lois d’exception qui « ont porté atteinte de façon disproportionnée aux droits et libertés individuelles et ont parfois été mises en œuvre de façon discriminatoire[10] ». La gestion déplorable de la « crise des réfugiés », les conditions inhumaines de la « jungle » de Calais, les expulsions forcées, la répression policière, les arrestations arbitraires sous l’état d’urgence, et les accords de coopération avec des pays pratiquant la torture, ont définitivement fait entrer la France dans la liste des pays pratiquant le terrorisme d’État.

    Source: Investig’Action

    Notes:

    [1]              . Armelle MABON, « Sénégal : le camp de Thiaroye, part d’ombre de notre histoire. », Liberation.fr, 25 décembre 2012.

    [2]              . Yves BENOT, Massacres coloniaux : 1944-1950 : la IVe République et la mise au pas des colonies françaises, Paris, éd. La Découverte, 2001.

    [3]      . Benjamin STORA, « Camps d’internement en métropole pour “suspects” algériens de La guerre d’Algérie in L’Histoire N° 140, janvier 1991 », Univ-paris13.fr, janvier 1991.

    [4]      . Idem.

    [5]      . « L’affaire du métro Charonne », Grand Larousse encyclopédique.

    [6]      . Néologisme popularisé par le livre de François-Xavier Verschave : La Françafrique, le plus long scandale de la République (1998). Le terme « Françafrique » désigne les relations qu’entretient la France avec ses anciennes colonies africaines, à travers des réseaux d’influence politiques, diplomatiques, économiques, militaires, et culturels.

    [7]      . « Les entreprises françaises en Afrique », Survie.org, 16 février 2010.

    [8]              . Idem.

    [9]      . Cité par Damien MILLET, L’Afrique sans dette, Syllepse, 2006, p. 29.

    [10]     . « 5 choses à savoir sur les droits humains en France », Amnesty.fr, 23 février 2016

     

     

    LE DERNIER ÉPISODE DE CETTE SÉRIE SERA PUBLIÉ TRÈS PROCHAINEMENT. RESTEZ CONNECTÉ !

    Lien permanent Catégories : France, Gouvernement, terrorisme 0 commentaire
  • La France, sponsor des terroristes ? La terreur, une longue tradition française (8/10)

    DGSE-3

    En matière de sabotages et d’homicides, les services secrets français ont déjà fait toute la démonstration de leur savoir-faire. Petit tour d’horizon…


    Depuis les années 1950, la France a utilisé ses services de renseignement pour assassiner des cibles politiques et faire régner la « guerre psychologique » (autrement dit la terreur) en Indochine et en Algérie notamment. Le Service Action (SA) du SDECE[1], puis de la DGSE[2], a été créé pendant la Guerre d’Indochine, et fortement utilisé en Algérie pour éliminer la résistance à coup de sabotages (« opérations arma ») et d’enlèvements ou d’assassinats ciblés (« opération Homo »), y compris de civils pour « faire craquer » la population.

    L’organisation armée La Main rouge, qui assassina des militants de l’indépendance du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, était vraisemblablement liée au SDECE et agissait pour le compte de la France qui rechignait à voir ses colonies obtenir leur indépendance. La Main rouge a notamment assassiné le syndicaliste tunisien Farhat Hached le 5 décembre 1952, ainsi que les militants du mouvement national tunisien Hédi Chaker le 13 septembre 1953, Abderrahmen Mami le 13 juillet 1954, puis les frères Taher et Ali Haffouz. L’assassinat à Casablanca du militant pour l’autonomie du Maroc Jacques Lemaigre Dubreuil le 11 juin 1955, a lui aussi été attribué à la Main rouge. De nombreux autres militants pour les indépendances ont été assassinés entre 1950 et 1962. Au cours de la seule année 1960, 135 personnes ont été tuées par le Service Action du SDECE selon Constantin Melnik, qui supervisait à l’époque l’action des services secrets pour le Premier ministre français Michel Debré.

    Mais ces actions hautement confidentielles ne se font pas sans bavures, et il arrive que des opérations secrètes tombent ainsi dans le domaine public. C’est le cas de l’attentat raté contre le militant indépendantiste algérien Tayeb Boulahrouf à Rome, qui tua accidentellement un enfant de 10 ans[3].

    Un autre exemple : l’assassinat en 1960 à Genève du leader pour l’indépendance du Cameroun, Félix-Roland Moumié. L’agent français chargé d’assassiner Félix Moumié en se faisant passer pour un journaliste lui administra une double dose de poison, et Félix Moumié mourut à Genève le 3 novembre 1960 au lieu de mourir plus tard au Cameroun comme cela était prévu. L’enquête effectuée par la police suisse permit de révéler l’identité de l’assassin : William Bechtel, un réserviste du SDECE, dont le procès déboucha sur un non-lieu le 27 octobre 1980[4].

    Un dernier exemple, « l’Affaire du Rainbow Warrior » : le 10 juillet 1985, des agents secrets français de la DGSE sabordent le navire de Greenpeace Rainbow Warrior qui visait à protester contre les essais nucléaires français dans le Pacifique, sur les îles polynésiennes de Moruroa et Fangataufa[5]. Cette opération fit un mort, le photographe néerlandais d’origine portugaise Fernando Pereira. N’ayant pas pu évacuer le navire à temps, il était encore à bord lorsqu’a explosé la deuxième mine magnétique placée sur la coque du bateau par les services français. C’est d’ailleurs après la bavure du Rainbow Warrior qu’un groupe spécial sera créé au sein du Service Action de la DGSE : les « Cellules alpha[6] ».

    Aujourd’hui encore, le Service Action de la DGSE agit hors de nos frontières et hors de tout contrôle démocratique. Ainsi, les services secrets participant à l’intervention militaire de 2011 en Libye ont préparé et encadré le débarquement sur une plage de Tripoli des commandos insurgés venus de Misrata, en coopération avec le Special Air Service (SAS) britannique, avec des Qatariens et probablement des Emiriens[7]. Des opérations clandestines opérées par les forces spéciales françaises sont encore en cours en Libye[8] aujourd’hui[9], au plus grand mépris de la transparence à laquelle on pourrait s’attendre dans un pays qui se dit démocratique.

     

    Source: Investig’Action

    Notes:

    [1]              . SDECE : Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage, créé en 1945. Il est remplacé en 1982 par la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE).

    [2]              . Direction Générale de la Sécurité Extérieure .

    [3]           . « Tayeb BOULAHROUF : Le gentleman de la diplomatie de guerre », Lequotidienalgerie.org, 26 juin 2012.

    [4]           . « William Bechtel, l’agent français qui a tué Félix Moumié », Journalducameroun.com, 24 novembre 2014. & Georges DOUGUELI, « Comment Félix Moumié a été empoisonné », Jeuneafrique.com, 9 juin 2008.

    [5]           . Hervé GATTEGNO, « Greenpeace, vingt ans après : le rapport secret de l’amiral Lacoste », Lemonde.fr,‎ 9 juillet 2005.

    [6]              . Patrick PESNOT, « Rendez-vous avec X : Les cellules Alpha », France Inter, 9 mai 2015. & Vincent NOUZILLE, Les tueurs de la République, Fayard,‎ 2015, 73.

    [7]              . « Premier bilan des actions clandestines », Intelligenceonline.fr, 1er septembre 2011.

    [8]              . Nathalie GUIBERT, « La France mène des opérations secrètes en Libye », Lemonde.fr, 24 février 2016.

    [9]              . En février 2016.

    Lien permanent Catégories : France, Gouvernement, terrorisme 0 commentaire
  • Sisco, le « burkini » et une certaine « gauche » par Jacques Sapir

    Sisco, le « burkini » et une certaine « gauche »

     

    La question du « burkini », avec les arrêtés d’interdictions pris dans certaines communes, et les affrontements de samedi 13 août en Corse, à Sisco, reposent de manière aigüe et la question des modalités d’application de la laïcité, mais aussi celle des relations entre liberté individuelle et règles collectives. Il est important de ne pas chercher à envenimer une situation qui est, localement, explosive, mais il est aussi important de ne pas transiger sur un certains nombres de principes.

     

    Les incidents de Sisco

    Rappelons les faits. À l’origine des heurts, selon plusieurs sources concordantes[1], un accrochage entre trois familles musulmanes, qui ont accusé les vacanciers de prendre en photo leurs femmes, voilées, se baignant en djellaba et en « burkini », et des touristes qui profitaient de leur passage dans la marine de Sisco pour photographier la crique dite de « Scalu Vechju », très fréquentée par les locaux. Les trois familles ont caillassé les touristes. Un adolescent du village de Sisco est accusé d’avoir pris des photos des épouses et d’avoir filmé l’altercation. L’adolescent, secoué et agressé, et ses amis appellent alors leurs parents qui descendent précipitamment du village, et sont rejoints par plusieurs dizaines de personnes. L’un des parents, un ancien légionnaire d’origine tchèque installé à Sisco, est blessé à deux reprises, au niveau des hanches, par des flèches de fusil-harpon. Au cours des heurts, quatre autres personnes sont blessées et évacuées vers le centre hospitalier de Bastia. Le niveau de violence semble disproportionné à une réaction face à des photographies.

    Il convient, alors, de dénoncer la présentation faite dans certains médias (FR2 en particulier) qui parlent à propos des affrontements de Sisco « d’affrontements intercommunautaires ». Aucune « communauté » n’a été impliquée ici. Certainement pas les corses, qui ne constituent pas une « communauté » au sens strict du terme et encore moins les « musulmans ». La pratique d’une religion ne fait pas « communauté » aux yeux du Préambule de la Constitution, ni à ceux de la loi. Ce langage tenu par des « journalistes » est non seulement faux, mais de plus il jette de l’huile sur le feu. On rappelle aussi que des pratiques extrémistes, et clairement le port du « burkini » relève de ces pratiques, ne peut servir à qualifier une religion, tout comme les discours créationnistes tenus par des extrémistes protestants ou catholiques ne peuvent qualifier ces religions.

    Nous sommes donc en présence d’un incident limité, mais qui aurait pu avoir des conséquences graves (le harpon), et où les responsabilités sont claires.

     

    De l’interdiction du « burkini »

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : France, Gouvernement, Politique 0 commentaire
  • La France, sponsor des terroristes ? Soutien diplomatique et militaire à des États totalitaires (3/10)

    erdogan-holland-007__large (Custom)
     

    Le gouvernement français déborde d’imagination dès lors qu’il s’agit de trouver des solutions antidémocratiques aux attentats de Paris. Mais a-t-il sondé les causes de ces terribles événements? Les relations qu’entretient la France avec des dictatures proches des mouvements terroristes n’ont-elles aucune incidence? Qu’en est-il des projets d’Erdogan et de son implication dans le conflit syrien? Un partenaire de choix?


     

    « C’est le grand paradoxe de l’action gouvernementale actuelle. On pleure sur les conséquences des attentats [du 13 Novembre 2015] qui sont terribles mais on ne s’interroge jamais sur les causes. Évidemment, notre politique étrangère a un rôle fondamental pour expliquer ces attentats. C’est dramatique mais on a aidé, formé, financé indirectement le terrorisme en soutenant l’opposition à Bachar al-Assad. Pour ce qui est de l’Arabie Saoudite et du Qatar, c’est encore pire. Et il y a une complicité fondamentale entre le Qatar et l’Arabie Saoudite et ce qui se passe en Syrie. Ces pays-là financent la mouvance salafiste, la mouvance la plus radicale de l’islam, et en plus sont des facteurs de la déstabilisation de la Syrie. Comme le dit le juge antiterroriste Marc Trévidic, prétendre lutter contre le terrorisme en serrant la main du roi de l’Arabie Saoudite, c’est un peu comme si on prétendait lutter contre le nazisme en invitant Hitler à sa table.[1]  »

    Charles-Henri Gallois[2]

     

    Comme le rappelait l’ancien chef du renseignement français Alain Chouet en juillet 2015, « au Moyen-Orient, au Sahel, en Somalie, au Nigeria, etc., nous sommes alliés avec ceux qui sponsorisent depuis trente ans le phénomène terroriste[3] ». En effet, la France est l’alliée géostratégique d’États totalitaires qui financent le terrorisme international, qui torturent, bombardent et assassinent allègrement les populations d’autres pays ou leur propre peuple dans l’indifférence la plus totale et sous l’attentisme pathologique de l’ONU. Ces États, non contents de jouir de la plus grande impunité devant les instances internationales, sont de surcroît soutenus par la so-called « communauté internationale », qui se rend de fait complice de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Ces États sont les suivants : la Turquie, le Qatar, l’Arabie Saoudite, les États-Unis et Israël.

     

    La Turquie et les « rebelles syriens »

    En mai 2015, le journal turc Cumhuriyet a révélé que des armes à destination des rebelles syriens transitaient par la frontière turco-syrienne dans des camions[4], sous le nez du gouvernement turc. Selon un article du Monde, « des documents officiels publiés sur Internet ont affirmé que les camions appartenaient aux services de renseignements turcs (MIT) et transportaient armes et munitions destinées aux rebelles islamistes syriens en guerre contre le président Bachar Al-Assad.[5]» Un rapport de l’ONU publié en décembre 2013 accusait déjà le gouvernement turc d’avoir livré des armes aux « rebelles syriens » (47 tonnes d’armes livrées entre juin et décembre 2013[6]), ce qui avait été confirmé en janvier 2014 par des enquêtes[7] de journalistes en Turquie qui avaient révélé le soutien du gouvernement turc aux opposants syriens à Bachar Al-Assad.

    La Turquie est aussi soupçonnée de fermer les yeux, voire d’encourager et de faciliter  le passage vers la Syrie de jihadistes venus du monde entier pour rejoindre les rangs, entre autres, du groupe syrien Jabhat al-Nosra (« le front pour la victoire »), un groupe jihadiste affilié à al-Qaïda[8].

    Enfin, la famille du président turc Recep Tayyip Erdoğan est accusée par la Russie d’acheter le pétrole en provenance des territoires contrôlés par l’État islamique en Syrie, participant ainsi directement au financement du groupe terroriste. Le vice-ministre de la défense russe Anatoli Antonov a déclaré le 2 décembre 2015 : « Vous ne vous posez pas de questions sur le fait que le fils du président turc s’avère être le dirigeant d’une des principales compagnies énergétiques et que son beau-fils a été nommé ministre de l’énergie ? Quelle merveilleuse entreprise familiale ! [9]». En effet le fils du président turc, Bilal Erdoğan, possède le groupe BMZ spécialisé dans les travaux publics et le transport maritime. Et Berat Albayrak, le gendre de Recep Tayyip Erdoğan, dirigeait la Çalık Holding, un conglomérat actif dans le secteur des textiles, de l’énergie, de la construction, de la finance, de la logistique et des médias. Depuis novembre 2015, Berat Albayrak est même devenu le nouveau ministre turc de l’Énergie dans le gouvernement de Ahmet Davutoğlu. Un rapport d’une entreprise norvégienne d’hydrocarbures va dans le même sens, accusant la Turquie d’acheter à bas prix le pétrole des zones contrôlées par l’État islamique[10].

    Ainsi, le gouvernement turc souhaite s’inscrire en Grand timonier dans le plan de remodelage du Moyen-Orient (BMENA) imaginé par les États-Unis (voir partie 4/10). Le 16 février 2004 Recep Tayyip Erdoğan – à l’époque Premier ministre de Turquie – l’a clamé fièrement : « l’Amérique a un projet du Grand Moyen-Orient ou Moyen-Orient élargi. Diyarbakir[11] pourrait être au centre de ce projet. Nous devons y parvenir[12] ». Il a d’ailleurs déclaré la Turquie « co-présidente de l’initiative[13] », l’autre pays co-président étant implicitement les États-Unis.

    L’auteur belgo-turc Bahar Kimyongür nous explique en quoi cette initiative  s’apparente à un vaste programme d’ingérence étrangère : « basé sur le principe de création d’un arc sunnite chapeauté par la Turquie, cette stratégie vise à neutraliser les turbulences des chiites d’Iran, d’Irak, du Liban et de leur allié syrien[14] ». Des câbles fuités par Wikileaks « révèlent que Washington envisageait de remplacer le régime syrien par une coalition comprenant [l’ancien vice-président de la Syrie] Abdel Halim Khaddam et les Frères musulmans de Syrie.[15] » Abdel Halim Khaddam est proche du milliardaire Saad Hariri, fils de l’homme d’affaires libanais Rafiq Hariri assassiné en 2005 à Beyrouth. Saad Hariri est, comme son père, proche de la famille royale saoudienne, et « a fourni de grosses quantités d’armes aux terroristes syriens[16] » selon Bahar Kimyongür.

     

    Source: Investig’Action

    Notes:

    [1]              . Victoria ISSAÏEVA, « Créer de nouvelles alliances au nom de la lutte contre l’EI », Sputniknews.com, 26 novembre 2015.

    [2]              . Responsable national du parti de l’Union Populaire Républicaine pour les questions économiques.

    [3]              . Alain CHOUET, « Nous sommes alliés avec ceux qui sponsorisent depuis trente ans le phénomène djihadiste », Humanite.fr, 3 juillet 2015.

    [4]              . Cumhuriyet.com.tr, 29 mai 2015.

    [5]              . « Un journal turc publie les images d’armes livrées par la Turquie aux djihadistes en Syrie », Lemonde.fr, 29 mai 2015.

    [6]              . « Report: Turkey Shipped Arms to Syria Rebels », Naharnet.com, 16 décembre 2015.

    [7]              . Hélène SALLON, « L’étrange soutien de la Turquie aux réseaux djihadistes de Syrie », Lemonde.fr, 24 janvier 2014. & Fehim TASTEKIN, « Turkish intelligence service trucks reveal secrets », Al-monitor.com, 20 janvier 2014. & Fehim TASTEKIN, « Turkey declares vanishing truck to Syria ‘state secret’ », Al-monitor.com, 7 janvier 2014.

    [8]              . « Report: Turkey Shipped Arms to Syria Rebels », Naharnet.com, 16 décembre 2015.

    [9]              . « La Russie accuse « Erdogan et sa famille » d’être impliqués dans le trafic de pétrole avec l’EI », Lemonde.fr, 3 décembre 2015.

    [10]            . « Norway Confirms ISIS Oil Sold into Turkey at Low Prices », Geopolitics.co, 20 décembre 2015.

    [11]            . Grande ville kurde au Sud-Est de la Turquie.

    [12]     . Bahar KIMYONGÜR, Syriana, la conquête continue, Investig’Action, 2011, p. 115.

    [13]     . Idem, p. 116.

    [14]     . Ibidem.

    [15]     . Idem, p. 127.

    [16]     . Idem, p. 125.

    Lien permanent Catégories : France, Gouvernement, terrorisme 0 commentaire
  • Criminalisation de la CGT: chronique d'une politique de la peur

     

    BOSCH
     

    La campagne politique de criminalisation de la CGT et la tentative d’interdire une manifestation syndicale sont des caractéristiques notables de la période. Le principal syndicat ouvrier de France est explicitement accusé par un préfet et implicitement par un ministre de complicité au moins passive avec les dits « casseurs ». La logique en œuvre n’est pas nouvelle. Elle a été largement utilisée par le passé et dans le présent contre les militants et organisations soutenant la lutte du peuple palestinien ou contre des militants et organisations issus de l’immigration. Dans les deux cas il s’agit de produire politiquement et médiatiquement un « ennemi public » autorisant la prise de mesures d’exceptions durables au prétexte de protéger la société et ses « valeurs républicaines».

     

    De l’ennemi civilisationnel…

     

    Les systèmes de domination ont consubstantiellement besoin de susciter la peur et de mettre en scène un péril.  Ne pouvant pas se présenter pour ce qu’ils sont, ils sont contraints de se légitimer par cette menace construite de laquelle ils affirment nous préserver. Devant masquer leur violence structurelle et systémique, ils ont besoin d’une figure de la menace pour justifier les répressions contre les résistances à ces violences premières.  Au plus la légitimité d’un pouvoir d’Etat est en difficulté, au plus la production d’un ou de plusieurs ennemis publics est nécessaire. A ce titre la multiplication des discours de désignation des ennemis est un révélateur d’une crise de légitimité.

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : À Gauche, France, Gouvernement 0 commentaire
  • La France, sponsor des terroristes? Des armes françaises aux mains de terroristes (2/10)

     

    Fabriqué en France

    Alors que la France a connu le pire attentat jamais perpétré sur son territoire en novembre dernier, ailleurs dans le monde, des groupes terroristes brandissent des armes fabriquées dans l’Hexagone. 40% des armes saisies par l’armée du Tchad aux combattants de Boko Haram sont made in France. Comment ont-elles atterri dans les mains des terroristes? Explications.


     

    « 40% des armes saisies par les forces armées du Tchad aux combattants de Boko Haram sont de fabrication française » a annoncé le 4 mars 2015 le ministre Tchadien de la communication Hassan Sylla Ben Bakari en visite au Cameroun[1]. Le ministre a ajouté : “Mon pays montre ces images et continuera de les montrer afin que ceux qui les fabriquent sachent que ces armes ne se retrouvent pas là où elles doivent l’être[2]“. Paris, entends-tu cet appel ? Toi qui as été récemment frappée par un attentat meurtrier revendiqué par l’État islamique, seras-tu touchée par les morts innocents que causent tes armes au Nigeria et au Cameroun ?

    Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE (en 2000 et 2001), révèle que les pétromonarchies du Golfe – grandes amies de la France – financent le groupe terroriste Boko Haram à grand renfort de pétrodollars: « Le Qatar et surtout l’Arabie fondent leur légitimité sur l’Islam et, ces pays doivent se prémunir contre toute forme de critique, de concurrence ou de dépassement, sur la lecture la plus fondamentaliste de cette religion. Soumis à la concurrence et à la volonté de puissance de l’Iran, leur politique constante est de tenter de s’assurer le contrôle de l’Islam à l’échelon mondial par le seul moyen dont ils disposent à suffisance : l’argent. Ils sont extrêmement attentifs dans le monde entier à toute initiative fondamentaliste locale qui pourrait risquer de les dépasser ou de menacer leur légitimité et s’empressent d’essayer de la canaliser et de la contrôler grâce aux revenus de leur rente pétrolière. C’est là l’une des raisons de la montée en puissance de l’islamisme militant dans le monde, tous les acteurs locaux ayant compris que plus ils affirmeraient leur fondamentalisme, plus ils attireraient l’attention et l’argent des pétromonarchies wahhabites.[3] »

    A propos de l’émergence de Boko Haram au Nigeria, Alain Chouet ajoute dans un autre article : « La crainte des pétromonarchies arabes, et sans doute de leurs clients des majors du pétrole, était qu’un Nigeria soustrait à l’influence islamique régulée depuis Ryadh et soumis au pouvoir de ses dynamiques entrepreneurs sudistes se lance dans des formes d’indépendantisme économique et politique contraires aux intérêts bien compris de la majorité des membres de l’OPEP. Il fallait donc éviter tout risque que le Nigeria, à l’exemple de l’Iran (2ème exportateur mondial) ou du Vénézuela (5ème) se lance dans des aventures « fractionnelles » au pire en nationalisant son pétrole, au mieux en ne respectant pas les quotas de production destinés à maintenir en permanence le prix du baril à son maximum internationalement supportable ou en refusant de garantir l’acceptation du paiement de son pétrole en dollars qui permet aux États-Unis « d’exporter » leur abyssale dette intérieure. […] On évoque avec de plus en plus de précision les allers-retours, entre Ryadh et Kano, de porteurs de valises remplies de beaux dollars. […] On a vu des valises identiques avec des porteurs différents se promener un peu partout (Soudan, Afghanistan, Libye, Syrie, Mali, Tunisie, etc.) dans les endroits où l’Arabie ou le Qatar le jugeaient utile à leurs intérêts. Shekau ne survivra peut-être pas au coup politique décisif qu’il vient de porter au Président Goodluck Jonathan, à l’armée et à l’administration du Nigeria. Cela n’a pas grande importance. Comme tous les djihadistes inspirés du salafisme wahhabite, il est un outil jetable et remplaçable au service des intérêts des pétromonarques. Si nécessaire, on lui trouvera un successeur et destinataire de valises comme il avait lui-même succédé à Mohammed Yusuf. […] Certes l’Arabie et le Qatar ont récemment revu leurs positions officielles à cet égard sous la pression internationale ou suite à de tardives prises de conscience, mais les riches donateurs privés y demeurent encore légion, en particulier ceux qui dépendent de l’industrie du pétrole et pour lesquels le Nigeria pose un problème particulier[4] ». Et de conclure que « personne n’en viendra à bout [de Boko Haram] si la communauté internationale ne contribue pas à essayer d’éteindre les contentieux locaux et si les Occidentaux n’exercent pas les pressions suffisantes pour contraindre les monarchies wahhabites à cesser de soutenir idéologiquement et financièrement la subversion salafiste[5] ».

                Au Mali aussi, le jeu géopolitique français est plus que trouble, et l’administration française joue sur tous les tableaux pour défendre ses intérêts. Hama Ag Mahmoud était en charge des affaires Extérieures dans le Conseil Transitoire de l’État de l’Azawad (gouvernement autoproclamé du Mouvement National de Libération de l’Azawad). Il démissionna de son poste en décembre 2012 pour protester contre l’alliance entre le MNLA et le groupe jihadiste Ansar Dine. Dans un article daté de janvier 2014, il dénonce l’inefficacité de l’intervention de l’armée française au Nord-Mali, un an après le début de l’Opération Serval : « J’ai surtout vu des assassinats de civils, des pillages, des destructions d’habitats et de points d’eau. La presse n’en parle pas. Qu’a-t-on dit au sujet des 600 morts civils que nous avons répertoriés depuis le début de ces opérations militaires? […]  On a procédé à une épuration ethnique des 3 régions du nord sous le regard impassible de l’armée française et de la communauté internationale. Personne n’en dit mot. Ça me révolte. […] Tout le monde sait aujourd’hui qu’il y a un agenda caché derrière cette intervention. Durant toute l’année 2012 on a mis en garde la communauté internationale contre cette intervention. On ne peut pas lutter contre le terrorisme avec des avions et des blindés. […] Les français n’ont pas accepté les solutions qu’on leur avait présentées à l’époque. A savoir négocier pour parvenir à la paix, comme le préconisait la résolution 2085 du conseil de sécurité. […] Tous ces mouvements [jihadistes] ne sont pas venus de rien. On sait d’où ils viennent, qui les ravitaille, qui les finance. Toutes les positions politiques qu’ils proclament correspondent aux positions politiques défendues par certains pays. Soyons clair, ils faisaient la guerre au MNLA par procuration.[6] »

    Pourtant, une alliance entre le MNLA et le groupe jihadiste Ansar Dine s’officialise en mai 2012. Pour Hama Ag Mahmoud, « l’annonce officielle de l’alliance est le résultat de manipulations venant de l’étranger et visant à ternir l’image du MNLA. A l’origine, le MNLA n’a jamais été pro-islamiste. Mais le MNLA a été infiltré au plus haut niveau par les pays qui financent le terrorisme. Je veux parler de l’Algérie mais aussi du Qatar. On a tous vu comment s’organisaient les distributions d’argent et de ravitaillement dans le nord du Mali et qui en était à l’origine. Et je n’exclus pas que les français et les américains soient aussi impliqués.[7] »

    Hama Ag Mahmoud dénonce également le double-jeu de la France, qui « a demandé au MNLA de l’aider à faire déserter tous les combattants de l’Azawad qui étaient dans l’armée libyenne, pendant la guerre de Libye. Ensuite de bloquer le recrutement des libyens dans l’Azawad et dans l’Aïr au Niger. En contrepartie, elle nous avait donné son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad. C’est l’accord qui a été conclu avant la guerre entre le MNLA et la France. Et immédiatement la guerre gagnée par le MNLA, la France a changé complètement de politique. Elle a mis tout son dispositif diplomatique contre le MNLA. Alors conclusion, l’objectif de la France était tout simplement d’affaiblir le gouvernement malien et je peux vous assurer que ce n’était pas pour donner raison au MNLA.[8] »

    Quelle est alors la raison cachée de l’intervention française au Mali ? Hama Ag Mahmoud apporte la réponse : « Il y a une guerre pour les ressources minières. La France a pris les devants pour obliger le Mali à signer un accord de défense et ensuite s’octroyer des concessions minières et protéger celles qui existent déjà. C’est ça l’essence de cette guerre. Les autres puissances ne sont pas dupes. Et ça pourrait ouvrir la porte à une intervention étrangère avec une implication des américains, des russes et même des chinois. Je vois mal ces pays laisser la France faire une OPA sur les ressources de l’Azawad et de la région. Il y a énormément [de ressources] et rien n’a encore été exploité ni même exploré. Vous avez de l’or, vous avez du phosphate, du gaz, du pétrole et surtout vous avez de l’eau. C’est une ressource qui deviendra plus importante que le pétrole ou l’uranium. Le bassin de Taoudeni est une mer intérieure d’eau douce. Imaginez les enjeux dans cette région où l’eau va se raréfier de plus en plus. La zone est éminemment stratégique. Les grandes puissances cherchent à se positionner dans le nord du Mali depuis très longtemps. Prenez la base de Tessalit, elle a toujours été convoitée par les américains, les européens mais aussi les russes. Tout le monde veut avoir cette base. A partir de là, comme à Tamanrasset, vous avez un point de vue sur toute la région. Donc c’est une zone hautement stratégique et tout le monde a un œil dessus. Mais on ne peut pas exploiter des ressources dans une région en état d’insécurité permanente. Il faut trouver la stabilité avant de pouvoir exploiter. C’est l’un des enjeux de cette guerre.[9] »

    Alors la France, un pays désintéressé qui vole au secours des faibles et des innocents, ou un pays rapace, qui s’abat sans pitié sur sa proie et l’immobilise le temps de ponctionner ses ressources vitales ?

     

    Source: Investig’Action

     

    Notes:

    [1]              . Anne-Mireille NZOUANKEU, « 40% des armes de Boko Haram saisies par le Tchad sont de fabrication française », Agence Anadolu, 5 mars 2015.

    [2]              . Idem.

    [3]              . Frédéric SCHNEIDER, “Révélations : Boko Haram “sert les intérêts de l’OTAN“”, Afrik.com, 15 juin 2014.

    [4]              . Alain CHOUET, « Boko Haram, le monstre utile », Mondafrique.com, 21 mai 2014.

    [5]              . Frédéric SCHNEIDER, ibidem.

    [6]              . “La France nous avait donné son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad“, Malijet.com, 17 janvier 2014.

    [7]      . Idem.

    [8]      . Idem.

    [9]      . Idem.

    Lien permanent Catégories : France, terrorisme 0 commentaire