Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

MS21 - Page 10

  • Syrie : L’histoire s’écrit sans les putschistes occidentaux par Gilles Devers, avocat du Front polisario et de l’autorité palestinienne

     

     par  auteurs à lire


     

    Je dois faire attention de ne pas dire « l’Occident », mais bien « les putschistes occidentaux », c’est-à-dire une poignée de financiers, d’industriels et de politiques qui sont prêts à tout pour défendre leurs intérêts personnels, contre ceux de cette grande région du monde qu’est l’Occident.

    C’est bien clair : nous sommes « l’Occident » - une terre de culture - alors qu’ils n’en sont que les destructeurs.

    Et bien, ce clan putschiste occidental est en train de vivre une défaite considérable et humiliante qui ponctue, avec la guerre en Syrie, des années d’impérialisme, qu’ils ont organisées de A à Z, et qu’ils ont perdues de A à Z.

    Ce 29 décembre, Poutine a annoncé un cessez-le-feu en Syrie. Un exercice risqué, vu le nombre de tentatives depuis six ans ? Sauf que cette fois-ci, tout a changé.

    Trois documents ont été signés  : le cessez-le-feu entre le gouvernement syrien et l’opposition armée, les modalités de son respect et l’organisation de négociations de paix.

    Poutine souligne : « Il y a peu, une réunion s’est tenue à Moscou entre les ministres des Affaires étrangères de Russie, de Turquie et d’Iran : ces trois pays ont pris l’engagement non seulement de contrôler mais aussi de garantir le processus de règlement de paix en Syrie. Cet événement s’est passé il y a quelques heures. Non seulement nous l’avons attendu depuis longtemps, mais aussi nous avons beaucoup travaillé pour s’en approcher. Il faut maintenant tout faire pour que ces accords entrent en vigueur, qu’ils soient mis en œuvre, de manière à ce que les équipes de négociateurs puissent arriver le plus rapidement possible à Astana (Kazakhstan), pour y débuter un véritable processus de paix ».

    À 24 heures, on note quelques incidents, mais le cessez-le-feu tient, et il tiendra parce que la diplomatie a joué tout son rôle : à chacun ses droits, à chacun le respect de sa sphère d’influence.

    I – Le cessez-le-feu

    1/ L’accord est syrien, signé entre le gouvernement légitime et les groupes rebelles, à l’exclusion de ceux liés à Daech et au Fateh al-Cham, l’ex-Front al-Nusra, filiale d’al-Qaeda. Ceux qui misaient sur l’écroulement de l’État syrien pour en faire un nouveau territoire éclaté entre groupes djihadistes ou un État uni mais sous contrôle des États-Unis et d’Israël ont perdu. La Syrie reste la République Arabe Syrienne.

    2/ Les garants du cessez-le-feu sont la Russie, l’Iran et la Turquie. Les putschistes occidentaux ont perdu, comme leurs alliés, le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Émirats.

    3/ La Russie était – si j’ai bien compris – abominable quand elle répondait au gouvernement légitime syrien dans le cadre d’un accord militaire, pour combattre des groupes armés. D’après ce que je lis, elle reste abominable quand elle parvient à imposer un cessez-le-feu, signé par toutes les parties, sauf Daech et al Qaeda. Merci de m’expliquer.

    II – Et la Turquie ?

    La Turquie, au centre de tous les enjeux, est aujourd’hui dans la main de Moscou et de Téhéran.

    1/ Erdogan est affaibli comme jamais. Pays encore pivot de l’OTAN, la Turquie a rompu avec ses alliés de l’OTAN. Erdogan est décrit comme surpuissant, et il va organiser une réforme de la constitution, mais les évènements montrent qu’il n’est plus maître chez lui. Le putsch de juillet, la série d’attentats de ces derniers mois, et l’assassinat d’Andreï Karlov, l’ambassadeur de Russie à Ankara, illustrent la faiblesse du régime à l’intérieur. Sur le plan international, c’est pire : alors que depuis six ans, Erdogan misait tout sur le soutien aux groupes djihadistes pour obtenir le départ de El-Assad, il se trouve contraint d’être le garant d’un accord qui marginalise les djihadistes et laisse en place El-Assad ! Ce parce que c’était ça, ou une pente syrienne pour la Turquie, rien de moins... Le risque de contagion est en effet élevé car, pour les deux pays, ce sont les mêmes populations,... mais avec une question kurde renforcée pour la Turquie. La base de la politique d’Erdogan, c’était un axe Qatar - Arabie Saoudite - Turquie pour éradiquer El-Assad. On se retrouve avec un axe Russie - Iran - Turquie pour conforter El-Assad. Bon courage pour expliquer cela à la population turque…

    2/ Erdogan a pour priorité absolue d’empêcher la constitution d’un territoire kurde dans le nord de la Syrie, qui deviendrait une menace pour l’intégrité turque. Or, les États-Unis et la France s’étaient engagés sur ce plan, et se sont appuyés sur les très efficaces combattants du PYD pour combattre Daech… Ce PYD qui est le bras armé du PKK. Mais la page est tournée. Les Kurdes sont abandonnés par les US et la France. Ils sont les grands sacrifiés des évènements actuels, et ne vont pas se laisser faire. La Russie et l’Iran ont pris des engagements pour tenir la question kurde, ce qui fait de la Turquie leur obligée, sachons le dire clairement.

    3/ En se trouvant garante du cessez-le-feu, la Turquie reconnaît définitivement qu’elle finançait et armait les groupes djihadistes et que, si elle a accueilli tant de réfugiés syriens, c’était pour vider l’armée syrienne. Elle va devoir assumer cette responsabilité et dans le même temps gérer les désillusions, car la défaite d’Alep, qui est la sienne, ouvre le chapitre inévitablement destructeur des luttes des clans au sein de la rébellion syrienne, dont la région d’Idlib va être le terrain.

    4/ L’assassinat de l’ambassadeur de Russie en Turquie par un policier turc a signé la faiblesse du régime turc, et l’inefficacité de la répression. La Turquie avait de quoi redouter la réaction russe… à juste titre. Celle-ci a été de velours, mais avec une main de fer : tu es incapable d’assurer la sécurité, alors c’est avec nous, ou c’est fini pour toi. Les contacts de Erdogan avec Lavrov, ministre russe des affaires étrangères, et Choïgou, ministre russe de la défense ont dû être, disons, particulièrement intenses.

    5/ Les États-Unis sont perdus devant les évènements, et ils n’ont même pas été en mesure de répondre à la demande d’appui de l’armée turque, dans la bataille que celle-ci conduit depuis quelques semaines pour reprendre Al-Bab, un bastion de Daech. La semaine dernière, 16 soldats turcs ont été tués. Les États-Unis étant aux abonnés absents, c’est l’aviation russe qui est venue à la rescousse, pilonnant les positions de Daech. Vraiment, on passe d’une époque à une autre, mais il y aura un coût élevé pour Erdogan.

    6/ A quel prix, la Turquie va-t-elle pouvoir rester dans l’OTAN, accueillant une stratégique base militaire des États-Unis, et contrainte de s’en remettre à la Russie et à l’Iran pour sauvegarder son intégrité ? Le peuple turc, happé par les choix irréfléchis de ses dirigeants, est désormais exposé à toutes les tensions et à tous les coups tordus.

    III – L’accord de paix

    Aujourd’hui, c’est le cessez-le-feu, mais demain ce sera les négociations de paix, qui vont s’ouvrir d’ici fin janvier à Astana. Les partenaires sont la Syrie, Russie, la Turquie, l’Iran et ce qui restera de la rébellion syrienne.

    Mais qui y aura-t-il d’autre autour de la table ?

    On se doute que Poutine, Lavrov et Choïgou vont tout faire pour y installer des pays arabes, au second rang bien sûr.

    Sissi a rompu avec les États-Unis et l’Arabie saoudite, et l’Égypte sera là, ou pas loin.

    Assuré d’une place aussi le Qatar, qui a lâché les djihadistes d’Alep, à la suite de deux accords passés avec la Russie. Le 6 septembre 2016, a été signé à Moscou un accord de coopération militaire entre la Russie et le Qatar, et surtout, le 10 décembre 2016, a été conclue la vente de 19,5% des actions de Rosneft, la société russe d’exploitation du pétrole et du gaz au fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA), pour 11 milliards de dollars, faisant du Qatar le second actionnaire de Rosneft après l’État russe. On est là avec l’enjeu décisif de l’approvisionnement de l’Europe en gaz. Au premier rang des fournisseurs, se trouvera désormais la Russie, l’Iran et le Qatar, avec 50% des réserves mondiales de gaz naturel, et ces trois États vont pouvoir organiser les gazoducs en passant par la Syrie et la Turquie. Le revirement de la Turquie et du Qatar place l’Europe en situation de grande dépendance énergétique. Nos gouvernements, prisonniers de l’OTAN, sont des marionnettes des US, et on voit le résultat.

    La Russie parviendra-t-elle à convaincre aussi l’Arabie Saoudite de venir à Astana ? L’Arabie Saoudite est au plus mal, lâchée par l’inconsistant Obama, lâchée aussi par la Turquie et le Qatar, embourbée au Yémen… Ce alors qu’un accord est certainement possible sur la base de la diplomatie russe : respect des États, et à chacun selon sa place et son influence. La présence de l’Arabie Saoudite à Astana assurerait la paix dans la région. L’Iran, le grand rival des Saoudiens, est rodé à l’hostilité US, alors que l’Arabie Saoudite se demande comment faire alors que la tutelle US s’est écroulée. Et sûr que Lavrov et Choïgou ont de plus quelques arguments convaincants…

    Les États-Unis et leur caniche français ? May be… Poutine a d’un revers de main retourné les puériles provocations du pré-retraité Obama, pour garder les mains libres alors qu’il va devoir gérer quatre ans avec Trump.

    En attendant, on sait qui dirige, et sur quelles bases.

    Voir en ligne : sur son blog l’acualité du droit

     

    Lien permanent Catégories : Monde 0 commentaire
  • Trump, Syrie, Procès Lagarde, la nouvelle abjection de Jean-Hébert Armengaud du Courrier international

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
     
    Cette semaine
    Le credo enfumeur d’un journaliste engagé et de ses comparses
    Vladimir MARCIAC
    Le numéro du 1er décembre de Courrier international annonçait en « une » que Cuba était libérée et proposait un éditorial dont le titre affichait toute la neutralité, tout le désir d’objective information, toute la délicatesse qu’on peut attendre de celui qu’il faut bien présenter d’emblée comme un fieffé menteur. Je vais en faire la démonstration. L’abjection éditoriale, signée du rédacteur en chef, Jean-Hébert Armengaud, est titrée : « Fidel Castro : la momie est morte ». Tout le reste est de ce niveau. Cet (...) Lire la suite »
     
     
    Viktor DEDAJ
    Ca vous arrive de poser des questions qui fâchent ? Moi, ça m’arrive tout le temps. Parfois je ne le fais pas exprès et parfois je ne connais même pas la réponse. Ce n’est pas le cas pour celles-ci. Celles-ci, je les pose exprès et je connais les réponses, qui n’en sont d’ailleurs pas (des réponses) puisqu’il n’y en a pas (de réponses – oui, je sais, ça a l’air tordu, mais attendez, vous allez comprendre). C’est par rapport à la Syrie. (oui, je sais, c’était précisé dans le titre). La Syrie, donc. Petit (...) Lire la suite »
     
     
    Lyonel ICART
    Défier le récit des puissants : C’est le titre du livre du cinéaste engagé Ken Loach, palme d’or au festival du film de Cannes en 2016. Jamais titre ne fut plus approprié pour décrire ce qui se passe dans le monde occidental ces jours-ci. Après les référendums danois, irlandais, français, néerlandais rejetés par les peuples mais fourgués à ce vulgum pecus par voie parlementaire ou en les faisant revoter, c’est comme si les peuples avaient décidé de s’attaquer au cœur de l’Empire. Si la surprise du Brexit (...) Lire la suite »
     
     
    Olivier FOREAU
    Dans une vibrionnante tribune intitulée « En France, les femmes sont libres » (Huffington Post, 05/09/2016) Manuel Valls s’est fixé dernièrement un nouveau challenge pédagogique : faire entrer dans le crâne d’une journaliste étrangère les concepts de principes républicains et de laïcité à la française. A lire ses explications pour le moins embrouillées, on devine que la tâche est rude. D’ailleurs il concède, bon prince, à propos de la laïcité : « Je sais combien cette singularité française a du mal à être (...) Lire la suite »
     
     
    CADTM France, CADTM Belgique
    La Cour de justice de la République a rendu ce lundi 19 décembre son jugement dans l’affaire de l’arbitrage Tapie : l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy et actuelle directrice du Fonds monétaire international, Christine Lagarde est reconnue coupable mais reste dispensée de peine et son casier judiciaire reste vierge (!). Véritable prouesse, voire un non-sens juridique, cette sentence est définitive car il n’est pas possible de faire appel. Elle ne fait que confirmer une justice d’exception à (...) Lire la suite »
     
     
    Piero GLEIJESES
    Le départ de Fidel Castro à ses 90 ans a été l’occasion pour les adversaires de la révolution cubaine de reprendre le mantra idéologique en faveur d’une démocratie abstraite, tout en évitant d’aborder ses acquis sociaux et de développement humain. Mais la politique étrangère de Cuba a été d’une cohérence remarquable et son impact a été salué par de nombreuses personnalités, y compris par ses ennemis. Quels sont les principes révolutionnaires qui ont motivé Fidel Castro depuis 1959 et qui restent l’objet d’un (...) Lire la suite »

    Lien permanent Catégories : Monde 0 commentaire
  • Équateur : Coïncidences ou coup d’État en douce ?

     

    ecua
     

    De nombreuses Organisations d’Autres Gouvernements attaquent quotidiennement le gouvernement de la révolution citoyenne, et cherchent à inverser le soutien dont il bénéficie au sein de la population.

     

    Les prétendues « révolutions colorées » ont été popularisées à la suite du renversement du président yougoslave Slobodan Milosevic en 2000. À la tête de cette atteinte à l’ordre constitutionnel, on retrouve un groupe de jeunes gens baptisé Otpor, soutenu par des agences gouvernementales de Washington, qui allait révolutionner les méthodes de la guerre non-conventionnelle et entraîner une littérature abondante sur ce que nous appelons communément aujourd’hui des coups d’État en douce.

    Cette stratégie politique part de l’idée que le pouvoir s’exerce à travers les institutions et que sa mise en œuvre est assuré par les individus, par habitude ou par peur. Il faut donc chercher à restreindre ou à annihiler la coopération de ces individus au pouvoir afin de désintégrer celui-ci. Dans les coups d’État en douce, comme l’indique son principal théoricien, « on emploie des armes politiques, économiques, sociales et psychologiques appliquées par la population ainsi que par les institutions de la société. Tous les gouvernements peuvent gouverner pendant ce temps, grâce à la coopération, à la soumission et à l’obéissance de la population et des institutions de la société, ils reçoivent le renfort permanent des sources de pouvoir dont ils ont besoin. Le défi politique est l’instrument idéal pour refuser les sources de ce pouvoir au régime ». L’objectif de cette stratégie est d’isoler les gouvernants des individus qui assurent la bonne marche des piliers du pouvoir (fonctionnaires, policiers, militaires, juges, journalistes d’État etc.) afin de renverser le gouvernement légal et légitime.

     

    Ingrédients nécessaires

     

    Pour atteindre cet objectif, une stratégie est mise en place et celle-ci comporte toujours trois éléments. Premièrement, il faut multiplier les organisations non gouvernementales afin de favoriser le développement de la non-coopération avec le pouvoir. En conséquence, le financement par des agences étrangères telles que la NED, l’USAID, FreedomHouse, le NDI1, l’IRI2, la fondation Konrad Adenauer, ou l’Open Society Institute, d’une nébuleuse d’organisations se réclamant de la société civile est un premier élément-clé. L’abondance de fonds versés aux ONG, aux syndicats, aux associations, aux partis politiques, aux universités, et aux médias privés est une condition nécessaire afin de pouvoir travailler continuellement l’opinion publique.

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : À Gauche, Monde, Socialisme 0 commentaire
  • Venezuela : Qui se cache derrière la fraude de Dólar Today?

    dolar_mod
     

    Des mafias, des intérêts politiques et ceux qui ont intérêt à déstabiliser le pays…
     

    Le taux de change du dollar par rapport au bolivar vénézuélien sur le marché parallèle est illégal et a été souvent qualifié « d’action criminelle » parce qu’il porte atteinte à l’économie du Venezuela.

    Le 21 août dernier, un rapport de la Commission Economique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPAL) a confirmé que le site Dólar Today provque une distorsion sur le marché des changes avec la publication d’un taux de change parallèle du dollar.

    « Plus de volatilité, d’incertitude et des attentes infondées de chute du bolivar face au dollar des Etats-Unis, » sont quelques-unes des conséquences de la publication d’un taux de change parallèle du dollar par ce site que l’économie du Venezuela, souligne le rapport.

    La CEPAL a expliqué que Dólar Today est alimenté par des sources d’information inconnues qui ne reflètent pas la réalité des forces du marché. Par consqéquent, cela déforme le marché des changes avec des effets négatifs pour le Venezuela et le commerce avec la Colombie.

     

    Qui est derrière Dólar Today ? 

     

    Le site Dólar Today a été créé en 2010. Il a son siège aux Etats-Unis et après la mort du dirigeant de la Révolution Bolivarienne Hugo Chávez en 2013, il a élargi la brèche du chenge entre e dollar réel et le dollar parrallèle.

    Gustavo Díaz, ex colonel de l’Armée et activiste du coup d’Etat manqué contre le commandant Hugo Chávez en 2002 qui réside actuellement aux Etats-Unis est le président de ce site.

     

    Comment ce site fonctionne-t-il ?

     

    La Colombie permet « 2 sortes de change peso/bolívar dans le pays, celui que fixe l’entité et celui qu’indiquent les maisons de change sur la frontière, » explique Marco Teruggi.

    « En d’autres termes, ils fixent le prix de al monnaie vénézuélienne en Colombie depuis a frontière. C’est l’origine du problème, le point N° 1 d’où part la fiction commerciale sur laquelle on calcule le taux du dollar illégal. »

    Ensuite, Dólar Today calcule le prix du bolivar par rapport au dollar. « C’est à dire que le taux ne dépend pas de l’offre et de la demande de dollars au Venezuela mais d’une fixation arbitraire organisée dans le cadre d’un plan de déstabilisation international. »

    Les commerçants vénézuéliens basent leurs prix sur le tendance « qu’indique » Dólar Today et, en conséquence, portent directement attente au pouvoir d’achat des citoyens.

    Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, a dénoncé vendredi un coup d’Etat des secteurs financiers vénézuéliens et internationaux par une attaque du papier monnaie et un sabotage cybernétique de la plateforme d’internet.

    Maduro a expliqué qu’il y a eu « une opération dirigée depuis Cúcuta, Colombie, par la droite fasciste vénézuélienne alliée aux mafias colombiennes pour laisser le pays sans papier monnaie. »

    Toutes ces attaques surviennent dans le contexte de la menace de la Table de l’Unité Démocratique (MUD) de quitter la table de dialogue avec le Gouvernement.

    La prochane réunion est prévue pour le 6 décembre. Jesús Torrealba, un des membres de l’opposition qui participe aux dialogues, a déclaré que tout dépendra de ce qui se passe « jusqu’au 6 décembre. »

    Pour sa part, le délégué du Gouvernement, Jorge Rodríguez, a réaffirmé que mê si la MUD décide de s’en aller, on restera à la table de dialogues.

     

    Traduit de l’espagnol par Françoise Lopez pour Bolivar Infos

    Lien permanent Catégories : Monde 0 commentaire
  • Cuba selon les manuels scolaires français : Yoani Sanchez, « Héroïne du XXIème siècle » ?


    yoanisanchez
     

    Dans le manuel scolaire « Venga » (Hachette), on trouve une double page intitulée « Héros du XXIème siècle »: à gauche, l’image du tennisman lauréat Rafael Nadal qui descend des marches au milieu d’une équipe de filles l’applaudissant; à droite, la blogueuse Yoani Sanchez face à son ordinateur portable installé confortablement dans son bureau. Pourquoi Yoani Sanchez est-elle célèbre?

     

    On propose à l’élève de comprendre pourquoi ces deux personnages sont célèbres. Ensuite, on lui fait écouter l’enregistrement d’un témoignage de Yoani Sanchez afin qu’il réponde aux questions suivantes: 1) Qui est la personne interviewée? 2) Pourquoi est-elle célèbre? 3) Que veulent savoir les journalistes ?

    On l’a compris, la figure de Yoani Sanchez serait donc héroïque car elle publie des critiques du système politique cubain à travers un simple blog, contournant ainsi la « censure » des Autorités et relayant ses informations auprès d’un public occidental sensible aux « problèmes de la petite île ». Son attitude serait « héroïque » car elle représenterait la valeur suprême des démocraties occidentales: la sacro-sainte liberté d’expression. Au cas où la photo et le texte ne seraient pas assez convaincants, l’enregistrement audio du témoignage de Yoani Sanchez est là pour créer un sentiment d’empathie envers cette opposante au « régime »…

    Or, il faudrait éviter de dire que Yoani Sanchez n’est pas une simple « opposante politique » pro-démocratie et droits humains, mais au contraire qu’elle défend surtout les intérêts d’un pays étranger. En effet, dans un câble Wikileaks révélé le 7 septembre 2011, les liens fréquents de Yoani Sanchez avec Michael Parmly, l’ancien chef de la Section d’Intérêts Nord-Américaine (SINA), étaient mis en lumière. C’est sans doute grâce aux moyens offerts à Yoani Sanchez par ces garants de la démocratie et des droits de l’homme que sont les représentants des Etats-Unis, qu’elle a pu s’offrir des tribunes à l’international et se rendre célèbre auprès des masses.

    Surtout, lorsqu’il aborde la figure de Yoani Sanchez, ce manuel scolaire ne soulèvera pas cette contradiction flagrante : pourquoi la totalité des médias européens prennent-ils une position aussi nette en politique étrangère et critiquent-ils de manière unanime les informations provenant de Cuba, en assimilant les communiqués officiels de son gouvernement à la propagande? Qu’en est-il du code déontologique et du travail journalistique des médias cubains ou vénézuéliens?

    Quel est le système que la journaliste Yoani Sanchez, cette « héroïne du XXIème siècle », souhaiterait voir disparaître? Celui où le journalisme n’est pas considéré comme une activité commerciale, comme une entreprise « car l’entreprise veut dire business et le journalisme veut dire effort intellectuel, de la pensée. Et si la liberté de la presse doit être appréciée par un quelconque secteur, ce n’est pas par celui qui fait du business avec la liberté de la presse, mais par celui qui -grâce à elle- écrit, oriente la pensée et travaille avec les idées ». (Fidel Castro, 7 juin 1959, Colegio de Periodistas)

    Quel est le système qui devrait le remplacer? Celui d’un journalisme où l’objectif principal serait de « vendre à Coca-Cola du temps de cerveau humain disponible », comme l’affirmait ainsi Patrick Le Lay, l’ancien président de TF1 en 2004:

    « Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective ”business”, soyons réalistes : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit (…). Or, pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible (…). Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité. C’est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l’information s’accélère, se multiplie et se banalise. »

    Récapitulons. Lorsqu’elle glorifie la figure de Yoani Sanchez, le manuel scolaire « Venga » omet de dire que les Etats-Unis ont financé sa carrière de journaliste et lui ont offert des moyens pour devenir « célèbre ». En même temps, il faut que le manuel « Venga » censure la vision originale de la révolution cubaine du métier journalistique et les efforts qu’il a fournis dans la promotion de l’éducation et la culture en créant notamment l’Institut Cubain du Cinéma et en promouvant des documentaires et des films d’une grande qualité pédagogique. Surtout, il ne conviendrait pas que l’élève  puisse comparer ce modèle au nôtre,  où la propriété des médias européens est dans les mains de quelques milliardaires qui y placent leur propagande en faveur de l’hyperconsommation, de la violence, du sexisme et des guerres…car nous le savons tous:  nous Occidentaux, nous vivons dans un système démocratique où la liberté de la presse fonctionne à merveille…

     

    Lien permanent Catégories : Cuba, Histoire 0 commentaire
  • Quelle « drôle de gauche », cette fausse gauche sociale-démocrate!


    hollande-ass-clown
     

    Quand la « drôle-de-gauche » gouverne à droite et fait son retour à gauche dans l’opposition…

    Les droites ont pour qualité de savoir ce qu’elles veulent : protéger et promouvoir au maximum les intérêts qu’elles représentent, c’est-à-dire avant tout les milieux d’affaires, la propriété privée des moyens de production et tous les conservatismes sociétaux, sauf si ceux-ci risquent d’affaiblir, par les réactions qu’ils suscitent les pouvoirs de l’argent. Elles font alors assaut de « modernité » et « changent tout pour que rien ne change » ! Car leur cohérence et leur constance sont absolues dans leur détermination à ne jamais céder au social si le profit est mis en cause.

    Les droites revêtent, selon les circonstances, des formes variées : elles ont été souvent, en France, « républicaines », « parlementaires » et « modérées » ; elles peuvent être « décomplexées », « arrogantes » à l’américaine et autoritaires ; en période de crise aiguë, elles ne rechignent pas à la répression forte et à la totale concentration des pouvoirs dans le cadre d’une droite extrême, qualifiée hier de fasciste et aujourd’hui de « populiste ». Derrière leurs masques variés, l’essentiel demeure.

    Ces différentes droites peuvent s’articuler de manière complexe afin de mieux faire croire qu’elles incarnent « l’intérêt général ». Elles sont, en tout état de cause, largement financées par les pouvoirs privés et la classe la plus aisée et disposent des moyens les plus vastes pour s’imposer à l’occasion des élections légitimant le plus souvent cette forme de « démocratie » particulière bien faite pour « la race des seigneurs », celle de l’argent, de la haute administration et du « tout-Paris », celle qui pratique le déni absolu des antagonismes sociaux et des inégalités insupportables.

    Ainsi, en France et à travers le monde, sans user de violence frontale grâce au cirque électoral, animé par l’argent et le tam-tam médiatique, prolifèrent des dynasties plus ou moins médiocres, non pas seulement au Pakistan, en Inde, ou au Liban, mais aussi aux États-Unis, en Grèce ou en France, alors que le « suffrage universel n’est que l’index qui permet de mesurer la maturité des classes populaires et qu’il ne peut être rien de plus… dans l’état actuel », comme le notait Engels.

    Or, précisément, force est de constater l’immaturité du plus grand nombre, objet de toutes les manipulations et de toutes les domestications créant l’illusion du choix et la croyance que chacun est authentiquement « libre »1.

    Si, par accident, les droites perdent les élections, elles les déclarent « illégitimes » ou illégales, la « preuve » essentielle de ces défauts étant leur propre défaite !

    Si la droite échoue, c’est qu’un « populisme » vulgaire et démagogique a décérébré les citoyens : conclusion, il faut voter à nouveau (cf les résultats des référendums européens de 2005 non respectés). Si l’échec se perpétue, alors toutes les violences « démocratiques » sont fondées, style Pinochet ou autre !! Toutes les formes de coup d’État sont jugées légitimes !! Il en est de même si les élections n’ont pas été « régulières » puisqu’elles ont été perdues (cf la victoire de 2011 de L. Gbagbo en Côte d’Ivoire) : alors, le recours à la force s’impose « au nom de la démocratie et de la protection des populations » ! La « dictature démocratique » reçoit alors la bénédiction des grandes puissances occidentales et des institutions économiques et financières internationales.

    == Les « gauches » ou prétendues telles, ont d’autres pathologies. Elles ont pour défaut fréquent d’avoir peur d’elles-mêmes en se risquant à faire l’Histoire au lieu de s’adonner aux jeux politiciens.

    La gauche « social-démocrate » en est l’illustration la plus « exemplaire » … Avec Jean Salem, on peut la qualifier de « drôle-de-gauche », tant elle est animée d’un esprit de compromission produisant une politique faite nécessairement de contradictions. La place importante que cette « D.D.G » occupe dans les sociétés européennes est elle-même source d’une contradiction majeure : les autres gauches semblent ne rien pouvoir faire sans elle (ce qui reste à prouver), mais elles ne peuvent rien non plus avec elle (ce qui est d’ores et déjà démontré) !

    Au nom de la « Liberté », cette « drôle-de-gauche » se caractérise par un anticommunisme profond, indissociable de sa nature antisociale (sous couverture de « réalisme » économique). Les partis se réclamant de la social-démocratie sont des forces « ramasse-tout », facteur de blocages paralysants.

    Les partis « socialistes » européens en ont fait la démonstration lorsqu’ils dominaient la plupart des gouvernements des États membres de l’Union Européenne qu’elle a pourtant géré comme les droites. En France, le parti socialiste a connu une période où il dirigeait à la fois le Parlement et les Régions, sans rien bouleverser pour autant. Les citoyens français les plus défavorisés n’ont pas vu leur situation se modifier.

    La priorité absolue est en effet donnée au sociétal, au détriment des besoins sociaux les plus fondamentaux qui s’expriment dans les mouvements revendicatifs. Cette pratique résulte du fait qu’elle est plus facile à mener, car elle ne remet pas en cause les fondements du système socio-économique. Pour cette « drôle-de-gauche », cette place du sociétal présente il est vrai l’avantage de permettre des rebonds aux lendemains de ses échecs inévitables. Elle ne peut à la fois satisfaire sa base sociale « naturelle » et les pouvoirs privés économiques et financiers qu’elle essaie de se concilier. « J’aime l’entreprise », déclarait solennellement le Premier ministre Valls ! A tout prix, y compris à celui de la défaite, la social-démocratie se refuse à courir le risque de rupture avec les dominants ! C’est pourquoi, ceux qui, en France par exemple, « enterrent » le parti socialiste en raison du désastre « hollandais », ont toutes les chances de se tromper : la défaite magistrale de G. Defferre (avec 5% des voix) aux présidentielles de 1969 a pu faire croire à la même disparition. Le rebond n’a pas tardé ! Les « gênes » des pseudo-socialistes sont trop proches des citoyens craintifs ou sans conviction claire pour ne pas favoriser des renaissances périodiques.

    De plus, la « drôle-de-gauche » – qui n’engage à rien – est très présente dans la société civile d’un pays comme la France, particulièrement dans les médias et le monde intellectuel. Elle est l’expression de la médiocrité ambiante.

    Ce petit monde, fervent adepte de la « démocratie du bavardage », admirateur de l’American Way of Life, pétri du « rêve américain », promoteur d’une pseudo « modernité » et d’un soi-disant dynamisme « innovateur » contre tous les « archaïsmes » (comme a pu y croire Max Gallo, par exemple, avec le Mitterrandisme), prétend vouloir la révolution (permanente si possible) sans la vouloir vraiment, promeut « l’engagement » citoyen mais sans prendre de risques, défend la radicalité dans tous les domaines sauf en matière économique et sociale  !

    La « drôle-de-gauche » de la société civile nourrit la social-démocratie politicienne, en lui transfusant un « air-mode » attractif et consensuel, tout au moins dans les couches sociales dominantes. Les « branchés » socio-démocrates revitalisent en effet les milieux politiciens dont les « recettes », faites de compromis constants, sont les plus vieilles du monde, dont seuls les « emballages » changent au fil du temps.

    C’est que les partis de gauche « de gouvernement » en ont bien besoin après leur périodique passage dans les sommets de l’État !

    Dans l’histoire des républiques françaises, les expériences gouvernementales de la social-démocratie ont été de nature analogue. La « drôle-de-gauche » s’appuie sur les classes populaires et sur les gauches plus radicales pour l’emporter, puis elle gouverne avec une telle « prudence » conservatrice qu’elle se discrédite et disparaît.

    Cependant, durant ses longues cures d’opposition, elle se repositionne à gauche, en faisant le procès du « Mur de l’argent », du « Grand capital » ou du « Monde de la Finance », se refaisant à bon compte une nouvelle jeunesse.

    Le Cartel des Gauches (1924-1926) est ainsi une victoire contre le Bloc National qui augmente les impôts, accepte le chômage, etc. Il l’emporte « contre les puissances d’argent », en s’affichant « pour la laïcité » et « pour les petits » (sic) ! Mais il se limitera avec le gouvernement Herriot au transfert des cendres de Jaurès au Panthéon, à l’amnistie des cheminots révoqués, sans perdre la « confiance » des milieux d’affaires, par peur de la « fuite des capitaux » et de la chute du franc ! Il est renversé au bout de deux ans.

    Le Front Populaire (1936) du gouvernement Blum considère que « tout n’est pas possible » à la différence des « frondeurs » de l’époque dirigés par M. Pivert. Les hésitations de Blum face à la hausse des prix, au chômage, à la fuite des capitaux, motifs de la « pause » sociale, font qu’il va rapidement s’opposer à la fois à l’hostilité des salariés déçus et des milieux d’affaires. Une manifestation communiste sera même réprimée violemment faisant 6 morts et de nombreux blessés, sans susciter la moindre critique officielle de la police. Par contre, rien ne sera fait pour la République Espagnole !

    Dès la Libération, la SFIO, pactisant avec la Démocratie chrétienne, prend ses distances avec l’esprit de la Résistance et devient l’instrument le plus efficace (assisté par les Américains) contre les communistes.

    Il en sera de même avec le gouvernement SFIO de Guy Mollet, constitué pour faire la paix en Algérie et qui devient le champion de la guerre à outrance, malgré un petit PSU de gauche issu des rangs socialistes.

    Il en sera ainsi avec F. Mitterrand dès 1982 et le « nouveau » parti socialiste, très rapidement distant avec les communistes et le mouvement social qu’ils réussissent à affaiblir plus efficacement que ne l’avait fait de Gaulle !

    Le décennat « hollandais », fait de reniements cumulés, est sans doute le pire, axé sur une politique prétendument « réformiste », c’est-à-dire jouant le jeu du capitalisme financier et de la Commission européenne à son service, dénonçant la CGT et instrumentalisant le sécuritarisme. La très modeste « fronde » de quelques socialistes des années 2000 n’ira pas plus loin que celle de M. Pivert en 1936.

    Cette succession d’échecs programmés permettant à chaque fois un retour fracassant de la droite, entraîne des « stages de récupération ». Tombant pour leur politique droitière, la social-démocratie, comme il a été dit précédemment, se relève par des positions réellement à gauche… dans l’opposition.

    N’ayant jamais rompu réellement avec les milieux exerçant leur hégémonie sur l’appareil d’État, sur l’économie et la société, la social-démocratie a la capacité de se « récupérer » dans un délai relativement bref. Chaque bataille perdue, parce que non menée véritablement, prépare une nouvelle victoire… inutile ou presque !

    Le Parti socialiste français, enterrant le « Hollandisme », est déjà en train de chercher du sang neuf, en ravalant se façade avec quelques personnalités, déjà vieux routiers de la politique, mais rafraîchies par leur discours renouvelé, complaisamment assistées par les médias dominants.

    La « drôle-de-gauche » passe ainsi d’une pratique de droite à une réinsertion dans le moule d’une gauche de gauche ! Sans complexe, le Premier ministre du Président déchu se présente comme un homme neuf (voir sa critique paradoxale de l’art. 49-3 de la Constitution française), de même qu’un cortège de ministres hier « hollandais », dont l’une révèle même subitement ses sentiments « castristes ». Il s’agit de se dissocier (en attendant de nouveaux compromis s’il le faut avec la droite sous prétexte de combattre l’extrême-droite, comme en Allemagne) des adversaires principaux du moment.

    La mascarade est complète avec cette droite « républicaine » où le Premier ministre, d’un autre Président déchu, s’affiche lui aussi comme l’homme-lige d’une « vraie » droite. Il apparaît que les partis de gouvernement de gauche et de droite font leur la devise de Pétain : « les Français ont la mémoire courte » !

    Les « vérités » sacralisées du marché, comme la « libre » concurrence, ne s’appliquent pas au monde politique où seule la « concentration » des pouvoirs (comme celle du capital) s’affirme en continu au détriment des intérêts populaires.

    Cette réalité de la social-démocratie française ne se distingue guère de celle qui sévit en Allemagne, en Grèce, en Espagne, au Portugal et dans les pays de l’Europe de l’Est. Leur volonté d’impuissance, comme leur soif de pouvoir, en font un obstacle à toute transformation sociale significative et leurs pathologies sont sans remède.

    1Voir Jean Salem. Élections, piège à cons ? Que reste-t-il de la démocratie ? Flammarion. 2012.

    Lien permanent Catégories : À Gauche, Gouvernement 0 commentaire
  • Mercosur: l’affront de la triple alliance fait au processus bolivarien


    venezuela-mercosur
     

    Dans un geste sans précédent, les ministres des affaires étrangères du Brésil, de l’Argentine et du Paraguay ont refusé la participation du Venezuela à la réunion du Mercosur le mercredi 14 décembre à Buenos Aires. La « chancelière de la dignité » Delcy Rodriguez a critiqué la volonté de la « Triple Alliance » de porter un coup fatal au processus d’intégration latino-américaine initié par Hugo Chavez.

     

    Accompagnée de son homologue bolivien David Choquehuanca, la chancelière vénézuélienne s’est rendue sur place pour dénoncer le caractère illégal de cette réunion convoquée par l’Argentine et rappeler que la présidence du Mercosur est toujours assurée par son pays. En effet, l’Argentine doit présider cette institution uniquement à partir du 1er janvier.

    Suite à la déclaration de la triple alliance en faveur de la suspension du Venezuela de cet organisme le 2 décembre, ce pays a eu recours à un dispositif de résolution des conflits, le « Protocole des Oliviers », et obtenu l’appui du gouvernement uruguayen de Tabaré Vazquez. Après sa visite en Argentine, Delcy Rodriguez s’est rendue à Montevideo le jeudi 15 décembre pour poursuivre les négociations.

     

    Le « cachet impériale » de la triple alliance

     

    Lors de la rotation de la présidence au MercoSur qui avait eu lieu le 1er août, les gouvernements de Temer, Macri et Cartes avaient exprimé leur non reconnaissance (1) du transfert de fonctions de l’Uruguay au Venezuela et refusé de participer au traditionnel Sommet de Présidents pour le transfert de fonctions au sein du Mercosur. La raison invoquée était un soi disant manque de respect des libertés démocratiques par le gouvernement de Nicolas Maduro.

    À ce propos, il convient de rappeler que dans son rapport rendu public fin juillet 2015 le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies avait approuvé la gestion de l’exécutif vénézuélien, saluant l’implémentation du « Pacte International des Droits Civiques et Politiques » (PIDCP). (2) En plus, contrairement au Brésil, l’Uruguay ou l’Argentine, le Venezuela est le seul pays a avoir signé le « Protocole de Montevideo d’engagement avec la démocratie au Mercosur » (Protocolo de Ushuaia II). Quant au Paraguay, il a explicitement voté contre sa ratification en octobre 2012.

    Les représentants de la triple alliance ont exprimé plusieurs fois leur soutien à la droite vénézuelienne et remit en cause la prise de fonctions au Mercosur par le Venezuela en le qualifiant de « régime autoritaire ». En réalité, la droite de la Triple Alliance n’ attendait qu’une seule chose : la répétition au Venezuela du schéma de coup d’Etat en douce qui réussit au Brésil.

    Faute d’arguments valables en faveur de l’exclusion du pays du Libertador Simon Bolivar, la triple alliance s’est cachée derrière une salve d’accusations dont l’expression juridique est très douteuse voire inexistante. Après avoir invoqué dans un premier temps le prétexte du respect des droits de l’homme, le 2 décembre dernier la Triple Alliance a notifié au Venezuela la « suspension par non conformité des obligations assumées » lors du Protocole d’Adhésion en 2012.

    Or, l’accusation de ne pas avoir suffisamment intégré les règles du Mercosur ne tient pas debout, car dans l’espace de quatre ans le pays bolivarien a intégré 1.479 règles sur un total de 1 563. Autrement dit, le Venezuela a intégré une moyenne de 295 règles par an, tandis que le Paraguay, l’Uruguay, le Brésil et l’Argentine n’ont intégré qu’une moyenne de 36-44 règles chaque année. (3)

     

    lamina1_1

    Brésil, Argentine et Paraguay : des gouvernements démocratiques ?

     

    Mais là où le bât blesse, c’est le manque d’autorité morale des gouvernements de la triple alliance. Pour rappel, avant d’arriver au gouvernement, Mauricio Macri avait promis le « changement ». Un an après, ses mesures phares sont loin d’enthousiasmer le peuple argentin. Les deux cents mille licenciements de travailleurs, la révélation de l’évasion fiscale dans le scandale des Panama Papers lui ont valu des critiques généralisées. Quant à l’embastillement à Jujuy de la militante pour le droit au logement Milagro Sala, cela a déclenché une vague de solidarité internationale qui ne cesse de grandir. Le groupe de travail contre les détentions arbitraires de l’ONU  a réclamé sa libération immédiate à l’approche de l’anniversaire de son emprisonnement il y a un an. (4)

    Les actuels gouvernements du Paraguay et du Brésil sont, quant à eux, le résultat de deux coups d’Etats, et sont donc peu crédibles lorsqu’il s’agit de donner des leçons en matière de démocratie…Au Paraguay, le procès politique parlementaire débouchant sur la destitution du président Fernando Lugo eut lieu suite à une investigation sur la répression des forces policières dans des affrontements avec les paysans. Pourtant, quatre ans après, les responsabilités derrière le massacre de Curuguaty n’ont pas encore été élucidées malgré les efforts déployés par des associations et des forces politiques progressistes. (5)

    Au Brésil, la destitution illégale de Dilma Rousseff s’est produite suite à un acharnement médiatique et judiciaire sans que son implication dans des cas de corruption n’ait été prouvée. Très rapidement, un vaste programme de coupes budgétaires dans le domaine de la santé et l’éducation a été mis en route à travers une réforme constitutionnelle (Proposition d’Amendement Constitutionnel; PEC 55 dans l’original, ndlR). Des associations ont dénoncé ce projet de loi très controversé auprès de l’Organisation des Etats Américains (OEA). (6) Son but est d’empêcher tous les investissements dans le secteur public pour une durée de 20 ans. Ironie du destin, le principal responsable de la destitution de Dilma Roussef, l’ex-président de la chambre de députés Eduardo Cunha, a été condamné à de la prison pour corruption dans l’affaire Petrobras.

     

    « Venezuela est Mercosur »

     

    La droite est donc à l’offensive et, faute de légitimité, elle est pressée de démanteler les conquêtes de ses prédécesseurs dans le progrès social et la lutte contre les inégalités et la pauvreté. Son intolérance envers le processus bolivarien n’a d’égal que la conscience de la fragilité de son propre projet, qui est lié à la spoliation de l’avenir des peuples. En réalité, depuis la victoire de Mauricio Macri lors des élections en Argentine il y a un an, et l’arrivée au pouvoir de Michel Temer par le biais d’un coup d’État au Brésil, la droite latino-américaine a pour objectif prioritaire de détruire l’héritage de la décennie d’or qui mit un terme à la longue nuit du néolibéralisme.

    Comme l’a signalé la chancelière vénézuélienne, aux yeux de Temer, Macri et Cartes, le rôle que le Venezuela joue comme membre du Mercosur représente « un obstacle pour les négociations de libre commerce ». Elle a aussi alerté sur le projet qui se cache derrière cette attaque: « ce n’est pas l’occurrence d’un fonctionnaire, il s’agit d’un plan de restauration (conservatrice) ». Rodriguez a indiqué que l’attaque contre le MercoSur n’est que la première phase d’un « processus historique de déconstruction du politique par le capital », où la phase suivante serait le « démantèlement des autres organismes d’intégration régionale comme l’UNASUR ou la CELAC ». (7)

    Dans les années 1990 et au début des années 2000, la crise du modèle néolibéral arriva à son comble avec le « corralito » en Argentine. Cette recette semblait avoir ses jours comptés depuis qu’en 2005 Lula, Kirchner et Chavez rejetèrent l’ALCA à Mar del Plata. Avec l’adhésion au Mercosur du Venezuela en 2012, la dynamique du processus bolivarien d’intégration semblait irréversible. Mais il est aujourd’hui menacé par la formation de la triple alliance conservatrice. Désormais, cette union géopolitique stratégique entre les pays du Cône Sud et le Brésil n’est plus mise au service des peuples de Notre Amérique.

    Mais l’histoire montre que le virage à droite toute peut avoir des effets inattendus. La triple alliance serait-elle en train de creuser sa propre tombe ? L’intérêt des peuples est de s’unir contre ses oppresseurs. Il est temps que la deuxième indépendance, celle de l’émancipation économique et sociale des peuples latino-américains, puisse enfin voir le jour.

     

    Notes:

     

    1) Venezuela: Boicot en MercoSur de Argentina y Brasil tiene « sello imperial », 05-8-16, CNN en espanol http://cnnespanol.cnn.com/2016/08/05/venezuela-boicot-en-mercosur-de-argentina-brasil-y-paraguay-tiene-sello-imperial/

    2) Comité de Derechos Civiles y Políticos (CCPR) – Venezuela (2015), publié le 23 juillet 2015 http://acnudh.org/comite-de-derechos-civiles-y-politicos-ccpr-%e2%80%93-venezuela-2015/

    3) Conférence de presse de Delcy Rodriguez à la Casa Amarilla, 7 décembre 2016. https://www.youtube.com/watch?v=9GMD_TdUAgI

    4) Arbitrary Detention: UN expert group releases 21 Opinions on detention cases from 17 countries http://www.ohchr.org/en/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=20820&LangID=E#sthash.ZZ3rPXIU.dpuf

    5) Pire, selon la version qui a prévalu, le massacre aurait eu lieu à cause d’une embuscade préparée par les paysans. Quant aux 7 exécutions extra-judiciaires de paysans (sur un total de 10 paysans assassinés), elles ont été considérées comme étant de la légitime défense exercée par les policiers. En échange, onze paysans sont en train d’être jugés pour la mort de six policiers.

    http://www.nodal.am/2016/06/paraguay-a-cuatro-anos-de-la-masacre-de-curuguaty-la-justicia-se-prepara-para-condenar-solo-a-los-campesinos/

    6) Organizaciones brasilenas denuncian recortes en salud y educacion ante la OEA http://www.nodal.am/2016/12/organizaciones-brasilenas-denuncian-recortes-en-salud-y-educacion-ante-la-oea/

    7) Déclarations à la presse de Delcy Rodriguez à la Casa Amarilla, 9 décembre 2016.

     

    53, Chaussée de Haecht

     

    Source: Le Journal de Notre Amérique

    Lien permanent Catégories : Économie, Monde 0 commentaire