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Monde - Page 21

  • Nous, les champions de la démocratie


    par Michel Collon

    Résumons. Nous, dirigeants US, sommes avec nos alliés européens, les champions des droits de l’homme, et nous rêvons de répandre la démocratie partout dans le monde.

     



    Donc, si nous avons…


    -  renversé Mossadegh et imposé le tyran Reza Pahlavi en Iran


    -  armé les Saoud contre les progressistes arabes


    -  soutenu le dictateur fasciste Franco en Espagne


    -  soutenu le dictateur fasciste Salazar au Portugal


    -  utilisé des fascistes ouest-européens pour créer les réseaux secrets Gladio


    -  soutenu le tyran Batista, puis tenté d’assassiner Castro à Cuba


    -  soutenu l’apartheid en Afrique du Sud


    -  soutenu la Rhodésie raciste (futur Zimbabwe)


    -  assassiné Lumumba pour imposer le tyran Mobutu


    -  assassiné cinq cent mille Indonésiens pour installer la dictature Suharto


    -  installé une dictature militaire au Vietnam


    -  installé une dictature militaire en Grèce


    -  soutenu le fasciste Pinochet pour renverser Allende


    -  armé des terroristes pour déstabiliser l’Angola et le Mozambique


    -  assassiné deux présidents équatoriens pour installer des dictateurs


    -  remplacé le président brésilien Goulart par une dictature militaire


    -  fait pareil avec Bosch à Saint Domingue


    -  fait pareil avec Zelaya au Honduras


    -  soutenu les dictateurs Duvalier à Haïti


    -  armé Ben Laden pour renverser le gouvernement progressiste afghan


    -  soutenu les talibans en Afghanistan


    -  armé et financé les terroristes « contras » au Nicaragua


    -  assassiné Bishop et envahi la Grenade


    -  soutenu les colonels assassins en Argentine,


    -  soutenu le nazi Stroessner au Paraguay


    -  soutenu le dictateur général Banzer en Bolivie


    -  soutenu la dictature féodale au Népal et au Tibet


    -  utilisé le FIS pour déstabiliser l’Algérie


    -  financé Moubarak en Egypte


    -  armé divers groupes terroristes pour déstabiliser des pays africains gênants


    -  soutenu les bombardements au napalm du régime éthiopien en Somalie


    -  soutenu le raciste anti-juif, antimusulman, antiserbe Tudjman en Croatie


    -  tenté d’assassiner Chavez, Morales, Correa pour installer des dictatures


    -  soutenu des attentats à la bombe dans des hôtels et des avions en Amérique latine


    -  utilisé Al-Qaida en Libye


    -  utilisé Al-Qaida en Syrie


    -  utilisé les nazis anti-juifs Svoboda et Pravy Sektor pour un coup d’Etat en Ukraine


    -  soutenu et protégé tous les crimes d’Israël contre les Palestiniens

    C’est par hasard, bien sûr, et nous ne le ferons plus jamais !

    Source : www.investigaction.net

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  • La tentation néolibérale et néocoloniale de la droite argentine


    par Tarik Bouafia

     

    Un peu partout en Amérique Latine, la droite tente de reconquérir le pouvoir. Du Venezuela à la Bolivie en passant par l’Équateur, elle rêve de mettre fin au cycle progressiste débuté au début des années 2000. C'est également le cas en Argentine où l'homme d'affaires Mauricio Macri tentera de remporter les élections le 25 octobre prochain. Mais ceci constituerait un grand bond en arrière pour le pays.

     



    Le 21 décembre 2001, des milliers d’argentins sortent spontanément dans la rue pour crier leur colère et leur désespoir. Le pays vient alors de faire faillite, des centaines de milliers d’épargnants perdent en un rien de temps toutes leurs économies. Le pays est ruiné, le PIB s’effondre. Le chômage atteint les 25% et la pauvreté frappe plus de 50% de la population. Pendant les manifestations, trente-huit personnes perdront la vie sous les balles de la police. Cette catastrophe sociale n’est pas le fruit du hasard mais le résultat de choix idéologiques, politiques et économiques mis en place à partir du coup d’État militaire du 24 mars 1976. Désengagement massif de l’État dans l’économie, libéralisation des prix, privatisations, suppression des barrières douanières à l’importation, étatisation des dettes privées...

    Ces recettes néolibérales soigneusement concoctées par le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale (BM) et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) seront poursuivies avec le retour de la démocratie en 1983 et connaîtront leur apogée dans les années 1990 sous l’égide du président Carlos Menem.

    Quinze ans plus tard, les partisans de cette politique, qui a pourtant fait des ravages en laissant des millions de gens sur le bord de la route, sont bien décidés à reprendre les rênes du pays. Mauricio Macri, candidat de la coalition Cambiemos (Changeons) était sans doute la meilleure personne pour représenter ce renouveau néolibéral dans le pays. Fils de Franco Macri, l’un des plus grands patrons du pays qui a considérablement profité de la dictature militaire pour s’enrichir, il est aujourd’hui l’une des personnalités les plus riches de l’Argentine.

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  • La Russie et Assad mettent l’Otan en échec


    par Willy Vandamme

     

    Selon un article étendu et détaillé du Financial Times, le projet de zones d’exclusion aérienne au-dessus de certaines parties du territoire syrien a été abandonné. La publication est parue hier le 5 octobre sous le titre « La démonstration de force du Kremlin torpille le projet de zones d’exclusion aérienne de la Syrie ». Elle est signée par Sam Jones, le spécialiste de l’aspect militaire en politique internationale du journal. Un homme disposant évidemment de bons contacts au sein de l’establishment britannique concerné.

     

    Exclusion aérienne

     

    Selon cet article, les projets de définition d’une zone d’exclusion aérienne pour l’armée syrienne étaient sur le point d’être conclus et faisaient la quasi-unanimité (des parties en présence) au sein de l’ONU. Cela répondait à une exigence turque vieille de cinq ans. Et cette zone devait être imposée unilatéralement par l’OTAN non seulement à partir de la frontière turque mais bizarrement aussi à partir de la frontière jordanienne.

    La justification avancée par les parties en présence recourt, comme on pouvait s’y attendre, à l’argument humanitaire, à savoir la protection des réfugiés qui, selon l’OTAN, s’enfuient pour se soustraire à la dictature barbare du président Bashar al Assad. Exactement comme on a dû protéger de toute urgence les populations civiles de la ville libyenne de Benghazi en 2011 pour les mettre à l’abri de la dictature brutale de Mouammar Kadhafi.

    Un autre argument plus récemment avancé est la lutte contre l’ISIS. On veut lui ôter le contrôle des postes frontières avoisinant la Turquie afin de permettre aux Kurdes et à des rebelles soi-disant modérés d’ y opérer plus librement et de rogner les ailes de l’ISIS.

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  • Comment Poutine force les Etats-Unis à dévoiler leur jeu en Syrie

    par Grégoire Lalieu

     

     

     

    Quand Poutine a proposé à la tribune des Nations unies de former contre les terroristes une coalition semblable à celle contre Hitler, les chancelleries occidentales lui ont réservé un accueil mitigé. Pire, les premières frappes russes ont créé l'émoi : Poutine s'attaquerait aux rebelles modérés plutôt qu'à Daesh. « Quels rebelles modérés ? » demande Mohamed Hassan. Selon notre spécialiste du Moyen-Orient, l'intervention russe force les Etats-Unis à dévoiler leur jeu en Syrie et pose implicitement une question simple à Obama : êtes-vous pour ou contre les terroristes ? La réponse, elle, semble plus compliquée. Pourquoi Al-Qaida revient en odeur de sainteté dans la presse US ? Les bombes, qu'elles soient larguées par l'Otan ou la Russie, suffiront-elles à résoudre les problèmes en Syrie ? Qu'en est-il des revendications portées par les manifestations populaires avant le début du conflit ? Après avoir piégé l'Union soviétique en Afghanistan dans les années 80, pourquoi Brzezinski suggère-t-il à Obama de riposter contre les attaques russes ? Mohamed Hassan poursuit son analyse développée dans Jihad made in USA à la lumière des événements récents qui pourraient marquer un tournant dans le chaos syrien. Mais le pire est peut-être seulement à venir...

     

     

    Depuis le début de la guerre en Syrie, la Russie fournit des équipements militaires à l’armée syrienne. Mais le 30 septembre, Vladimir Poutine est passé à la vitesse supérieure en ordonnant des frappes aériennes. Pourquoi la Russie intervient-elle directement en Syrie et pourquoi le fait-elle maintenant ?

    Tout d’abord, la Syrie est l’un des principaux alliés de la Russie au Moyen-Orient. La relation entre les deux pays est historique. Elle prend racine dans les années 50 et s’est trouvée renforcée par la montée au pouvoir du parti Baath en Syrie. Même après l’effondrement de l’Union soviétique, la Russie a maintenu ces liens étroits tant sur les plans économique, politique que militaire. Elle dispose notamment d’une base navale stratégique à Tartous, à l’ouest de la Syrie. C’est l’unique base dont disposent les Russes en Méditerranée.

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  • Syrie : Le journal Le Monde manipule les chiffres (vidéo)


    par Bahar Kimyongür, Investig’Action

    Bahar Kimyongür analyse les chiffres publiés par 'Le Monde' sur la répartition des victimes du conflit en Syrie.

     

    Pour aller plus loin : Qui se cache derrière le « Réseau Syrien des Droits de l’Homme » ?

    Voir l’article de Le Monde

    Source : Investig’Action

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  • Air France : prix d’une chemise de DRH / mensonges et propagande sur l'islam ...

     
    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
     
    Cette semaine
    Le Pouvoir PS met le paquet dans l’enquête
    Vincent MORET
    L’enquête sur les incidents à Air France, lundi, à Roissy, avance. Selon une information du Parisien. 26 salariés ont déjà été identifiés ou sont en cours d’identification. Pourquoi limiter à 26 ? A 26 lampistes. Selon un sondage exclusif ELABE BFM-TV (Chaîne qui a condamné en boucle les salariés d’Air France), les Français se déclarent à 75% "choqués" par les scènes de violence qui ont éclaté à la suite du CCE d’Air France. Parmi eux, les gens de la droite, du PS, tous les PDG, tous les DRH, les gros (...) Lire la suite »
     
    Gideon LEVY
    Ceux qui se prétendent surpris face à l’imminence d’un troisième soulèvement ont fait l’autruche pendant les dix dernières années Ce n’est que rarement qu’un cliché aussi éculé que celui-ci (**) attire autant l’attention. En effet, les jeux sont faits. Mes lecteurs me le pardonneront : aucune réponse, aucune explication ni analyse ne semble plus pertinente, à un stade où le danger d’éclatement d’une troisième intifada palestinienne semble plus présent que jamais depuis dix ans. Ceux qui se prétendent surpris (...) Lire la suite »
     
    Robert PARRY
    Aux Etats-Unis, la nouvelle « pensée collective » souligne que le président russe Poutine n’a pas tenu sa promesse d’attaquer seulement l’État islamique lorsque ses avions de guerre ont frappé d’autres cibles rebelles en Syrie. Mais Poutine n’a jamais précisé quels terroristes il allait frapper. Et la coalition des rebelles ciblés comprend des affiliés d’Al-Qaida, comme l’analyse Robert Parry. La phrase-clé du principal article du New York Times à propos des frappes aériennes russes contre les rebelles (...) Lire la suite »
     
    Avec 3 dessins de Plantu sur les syndicalistes avinés, la gentille Marine et le méchant Jean-Luc
    Benjamin Lagues, Frédéric Lemaire (Acrimed)
    Lundi 5 octobre, le directeur des ressources humaines d’Air France a été pris à partie par les salariés en marge du comité central d’entreprise, qui a annoncé 2 900 licenciements d’ici 2017. Un spectacle qui a fait perdre aux éditorialistes leur sang-froid. Retour sur un « lynchage » médiatique : celui des résistances syndicales. Une presse écrite (presque) unanimement scandalisée L’occasion était trop belle et Le Figaro n’a pas manqué de s’en saisir. En « Une » de son édition du mardi 6 octobre, le (...) Lire la suite »
     
    Ils ne sont grands que si nous sommes à genoux.
    Vladimir MARCIAC
    C’est le chiffre exact : 2902. Deux types qui détalent comme des lapins et deux mille neuf cents salariés qui savent qu’ils vont perdre leur chemise, leur pantalon, peut-être leur maison et tout espoir d’études des enfants, tout en courant à Pôle emploi pour s’y faire humilier. : « Vous étiez hôtesse ? Justement on a un poste dans un bar de nuit. A Pigalle ». Et comptez sur la Justice pour que quelques-uns soient punis : « lourdement » a dit Hollande en se substituant au juge. Et comptez sur les CRS (...) Lire la suite »
     
    Moon of Alabama
    Avec quelques 125 frappes en trois jours, la campagne de bombardements russe poursuit sa progression. Les médias américains sont maintenant obsédés par l’idée que la Russie utilise peut-être des bombes « non guidées » au lieu des « bombes barils » syriennes. C’est leur nouveau thème de propagande. Mais les vidéos de la base aérienne russe montrent qu’au moins une partie des avions sont armés de bombes KAB-500S-E guidées par satellite (GLONAST) qui sont des bombes « intelligentes » très précises. (D’autres (...) Lire la suite »
     
    Herwig LEROUGE
    Il y a 25 ans débutait la plus grande privatisation de l’histoire. Le bilan de la Treuhandanstalt, organisme ouest-allemand chargé de la privatisation des biens de la République est-allemande (RDA), montre que ce n’est pas nécessairement la voie à suivre... Depuis le diktat européen à la Grèce du 13 juillet (3ème accord financier entre le gouvernement et l’UE), en Grèce, tout est à vendre : îles, plages, hôtels, châteaux, ports, aéroports, autoroutes, chemins de fer, sites olympiques... La vente d’actifs (...) Lire la suite »
     
    Raymond William BAKER
    La propagande américaine, au service de notre empire, exagère le pouvoir et la dépravation morale de l’ennemi islamique. Un islam fabriqué, sans relation avec le Coran Les Etats-Unis sont en guerre contre un islam de leur propre fabrication, très différent et mythique, n’ayant rien à voir avec l’islam du Coran. Pour comprendre cette menace conjurée, les études académiques de l’islam et des mouvements islamiques ne sont d’aucun secours. Même l’examen de l’histoire du monde réel et de la pratique de (...) Lire la suite »
     
    Moon of Alabama
    Les Etats-Unis vont-t-ils continuer à affirmer dans leur propagande que le gouvernement syrien bombarde sciemment des hôpitaux ? Ou qu’il utilise des « bombes non guidées » ou des « bombes barils » qui causent des « dommages collatéraux » ? Leurs mandataires vont-ils continuer à fabriquer de fausses vidéos qui montrent soi-disant ces bombardements ? Eh bien, il est temps de mettre fin à ce non-sens parce que l’hypocrisie est maintenant devenue trop évidente : Kaboul, le 3 octobre 2015 : A 2h10 heure (...) Lire la suite »
     
    M.K. BHADRAKUMAR
    Il n’y a pas le moindre signe de malaise à Washington ni dans aucune capitale occidentale sur le fait que, dimanche dernier, la France ait lancé ses premières frappes aériennes en Syrie. Ce fut un moment poignant. N’oubliez que la France a « créé » avec la Grande-Bretagne, la Syrie moderne. Utiliser la violence contre sa progéniture n’est pas inhabituel pour la France – elle n’arrête pas de le faire en Afrique – néanmoins elle a manifesté, dans ce cas précis, une insensibilité particulièrement (...) Lire la suite »
     
    Un chèque de 60 millions d’euros pour le patron de Volkswagen
    Patrick LE HYARIC
    Imaginons qu’un ouvrier d’une grande firme automobile monte, même par inadvertance, durant plusieurs heures, des pièces à l’envers ! Il serait licencié sur-le-champ sans indemnité. Mais que le patron du géant Volkswagen couvre un trafic aux lourdes conséquences sanitaires et environnementales sur onze millions de véhicules, alors il pourra démissionner et recevoir un beau chèque de 60 millions d’euros, accompagné d’autres primes. Si, dans quelques semaines, il dirige une autre entreprise transnationale, (...) Lire la suite »
     
    Le parquet de Paris ouvre une enquête pour "crimes de guerre" contre George W. Bush Bachar el-Assad.
    Chien Guevara
    Bachar el-Assad est-il un tortionnaire ? Le Grand Soir avait répondu oui à l’époque où les chefs d’Etat lui déroulaient le tapis rouge et où les médias regardaient ailleurs. Nous avions signalé la Syrie parmi un des pays dans lesquels les USA sous-traitaient la torture. Il y a donc peu de chance que, dans les circonstances actuelles, les Droits de l’Homme soient devenus une priorité dans un quelconque camp en Syrie. La question que nous avons toujours posée, et que presque tout le monde se pose (...) Lire la suite »
     
    Philippe ARNAUD
    Je reviens sur deux informations qui ont fait la une des journaux ces derniers jours, mais qui sont des informations "en creux", c’est-à-dire remarquables par ce qu’elles n’ont pas dit, par ce qu’elles ont tu, par ce qu’elles ont caché, ignoré ou voulu ignorer : 1. Le scandale Volkswagen, où la firme allemande a avoué avoir installé, sur ses véhicules, un programme informatique qui trafiquait les tests anti-pollution. Ce dont il a été question, dans tous les médias, c’est de la responsabilité des (...) Lire la suite »
     
    Bernard CASSEN
    L’élection, le 12 septembre dernier, de Jeremy Corbyn à la tête du Parti travailliste britannique a secoué toute la social-démocratie européenne, tant pour la façon de faire de la politique que dans la définition de son contenu. En préalable, pour disposer d’une vision globale du paysage politique d’outre-Manche, il faut rappeler une caractéristique du système électoral en vigueur : le scrutin uninominal majoritaire à un tour – est élu député le candidat qui a obtenu le plus de voix, même si elles ne (...) Lire la suite »
     

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  • Les Etats-Unis doivent-ils s’allier à Al-Qaida en Syrie ?


    par Robert Parry

     

    Aux Etats-Unis, la nouvelle « pensée collective » souligne que le président russe Poutine n'a pas tenu sa promesse d'attaquer seulement l'État islamique lorsque ses avions de guerre ont frappé d'autres cibles rebelles en Syrie. Mais Poutine n'a jamais précisé quels terroristes il allait frapper. Et la coalition des rebelles ciblés comprend des affiliés d'Al-Qaida, comme l'analyse Robert Parry.

     



    La phrase-clé du principal article du New York Times à propos des frappes aériennes russes contre les rebelles syriens arrive en bout de course, cinq paragraphes avant la fin, lorsque le Times remarque au passage que le quartier nord de Homs où les attaques ont eu lieu a été le théâtre d’une offensive menée par une coalition « comprenant le Front Al-Nosra ».

    Ce que le Times ne précise pas dans ce contexte, c’est que le Front Al-Nosra est une filiale d’Al-Qaida. Cette omission s’explique peut-être par le fait que cette information supplémentaire perturberait le bon ton de l’article qui accuse la Russie de mauvaise foi en attaquant d’autres groupes rebelles plutôt que l’État islamique.

    Mais les Russes ont été très clairs sur leurs intentions : engager des frappes aériennes contre le mélange de groupes rebelles parmi lesquels autant Al-Qaida que l’État islamique jouent un rôle de premier plan. Le Times et le reste des médias mainstream US jouent simplement le jeu lorsqu’ils prétendent le contraire.

    De plus, la réalité à propos de la coalition rebelle éclatée de Syrie est qu’il est pratiquement impossible de distinguer les quelques rebelles « modérés » des nombreux extrémistes sunnites. En effet, de nombreux « modérés », comprenant quelques combattants entraînés et armés par la CIA et le Pentagone, ont rejoint le Front Al-Nosra d’Al-Qaida. Ils ont même remis des armes et des équipements US à cette filiale de l’organisation terroriste qui a attaqué New York et Washington le 11 septembre 2001. Rappelons que c’est cet événement qui a provoqué une intervention militaire directe des Etats-Unis au Moyen-Orient.

    Pourtant, ces derniers mois, le gouvernement israélien et ses alliés néoconservateurs aux Etats-Unis ont lancé des ballons d’essai pour voir si Al-Qaida pourrait être reconsidérée comme des sunnites modérés. Ils deviendraient ainsi de fait des alliés des Etats-Unis pour accomplir le changement de régime en Syrie, chassant le président Bashar el-Assad qui a occupé durant des années le haut de la liste noire des Israéliens et des néocons.

    C’était l’un des principaux thèmes de la propagande des néoconservateurs : répandre une théorie du complot prétendant qu’Assad et l’État islamique sont d’une certaine manière de mèche, si bien qu’Al-Qaida représenterait un moindre mal. En réalité, cette théorie du complot ne repose sur aucune preuve, comme cela a été relevé par Charlie Rose lui-même dans son interview du président russe Vladimir Poutine pour « 60 minutes ». L’État islamique et Al-Qaida ont tous deux mené un combat pour détruire le gouvernement laïc d’Assad, lequel a riposté contre les deux groupes.

    Et si ces deux organisations terroristes de premier plan voyaient une chance d’élever leur drapeau noir sur Damas, ils pourraient très bien résoudre leurs désaccords tactiques. Ils auraient beaucoup à gagner en renversant le régime d’Assad qui est le principal protecteur des chrétiens, des alaouites, des chiites et des autres « hérétiques » de Syrie.

    Quand établir un califat fondamentaliste ? C’est le principal litige qui oppose Al-Qaida à l’État islamique. Ce dernier pense que le califat peut commencer maintenant alors qu’Al-Qaida affirme que la priorité est d’abord de mener plus d’attaques terroristes contre l’Occident.

    Pourtant, si Damas tombe, les deux groupes obtiendront entière satisfaction : l’État islamique pourra passer son temps à décapiter les hérétiques pendant qu’Al Qaida pourra fomenter dramatiquement de nouvelles attaques terroristes cotre des cibles occidentales. Une sombre opération Win-Win.

    On pourrait croire que le gouvernement US s’appliquerait à éviter un tel scénario. Mais le ton hystériquement antirusse du New York Times et des autres médias mainstream nous montre que quoi que fasse Poutine, ça doit être vu du mauvais côté.

     

    La frénésie anti-Poutine

     

    Jeudi, un présentateur de la CNN fulminait sur les avions de Poutine qui attaquaient « nos gars », c’est-à-dire les rebelles entraînés par la CIA. Et il demandait à savoir ce qui pourrait être fait pour stopper les attaques russes. Cette frénésie était alimentée par l’article du Times, coécrit par un spécialiste néoconservateur de la sécurité nationale, Michael R. Gordon, l’un des principaux promoteurs de l’arnaque des armes de destruction massive irakiennes en 2002.

    L’article du Times avançait l’idée que les Russes attaquaient les rebelles modérés de bonne volonté en violation des supposés engagements de lutter contre l’État islamique seulement. Mais Poutine n’a jamais limité son soutien militaire au gouvernement d’Assad pour attaquer le seul État islamique.

    En effet, même le Times aborde cette partie de l’histoire en rapportant la citation de Poutine comme quoi la Russie agissait « préventivement pour combattre et détruire les militants et les terroristes sur les territoires qu’ils occupaient déjà. » Poutine n’a pas limité l’action de la Russie à l’État islamique.

    Mais le Times interprète la phrase comme si les « militants et les terroristes » pouvaient s’appliquer seulement à l’État islamique en écrivant : « Des responsables américains ont dit que les attaques n’étaient pas dirigées contre l’État islamique, mais contre d’autres groupes d’opposition qui combattent le gouvernement [syrien] ».

    À moins que le New York Times ne considère plus Al-Qaida comme un groupe terroriste, la formulation du journal n’a aucun sens. En effet, le Front Al-Nosra d’Al-Qaida a émergé comme l’élément principal de la dénommée Armée de Conquête, une coalition des forces rebelles qui a utilisé de l’armement US sophistiqué, notamment des missiles TOW, pour obtenir des avancées majeures contre l’armée syrienne autour de la ville d’Idlib.

    L’armement vient plus que probablement des alliés régionaux des Etats-Unis, l’Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar et d’autres États à majorité sunnite du Golfe ayant soutenu Al-Qaida, l’État islamique et d’autres groupes rebelles sunnites en Syrie. Cette réalité a été décrite dans un rapport de la Defense Intelligence Agency. Et le vice-président Joe Biden a lui aussi lâché le morceau.

    Le 2 octobre 2014, Biden a déclaré devant un auditoire de la Kennedy School d’Harvard : «  Nos alliés dans la région ont été notre principal problème en Syrie... Les Saoudiens, les Émirats, etc. Que faisaient-ils ? Ils étaient tellement déterminés à renverser Assad et à mener essentiellement une guerre par procuration entre sunnites et chiites. Donc qu’ont-ils fait ? Ils ont versé des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d’armement militaire à quiconque combattrait Assad. Sauf que ceux qui étaient approvisionnés, c’était Al-Nosra et Al-Qaida et des jihadistes extrémistes venus d’autres endroits du monde. » [Citation à 53:20 de la vidéo]

    Le Front Al-Nosra d’Al-Qaida a aussi bénéficié d’une alliance de fait avec Israël. Les Israéliens ont pris en charge des combattants blessés d’Al-Nosra pour des traitements médicaux et les ont renvoyés sur le champ de bataille dans les environs du Plateau du Golan. Israël a aussi mené des frappes aériennes en Syrie en soutien aux avancées du front Al-Nosra, avec notamment l’assassinat de conseillers du Hezbollah et d’Iran qui aidaient le gouvernement syrien.

    Les frappes israéliennes en Syrie, comme celles menées par les Etats-Unis et leurs alliés, violent le droit international parce qu’elles n’ont pas été autorisées par le gouvernement syrien. Mais ces attaques sont considérées comme justes et propres par les médias mainstream US, contrairement aux frappes russes traitées comme illicites alors qu’elles sont menées à l’appel du gouvernement syrien reconnu.

     

    Le choix d’Obama

     

    En fin de compte, le président Barack Obama doit faire un choix. Soit coopérer avec la Russie et l’Iran pour combattre Al-Qaida, l’État islamique et les autres jihadistes extrémistes. Soit aligner la politique US sur l’obsession israélienne du changement de régime en Syrie, même si cela implique une victoire d’Al-Qaida. En d’autres mots, les Etats-Unis devraient-ils revenir à la case départ au Moyen-Orient et aider Al-Qaida à vaincre ?

    Préférer Al-Qaida à Assad est la position israélienne, embrassée par de nombreux néoconservateurs. La priorité de leur stratégie a été de chercher un changement de régime en Syrie de manière à contrer l’Iran et son soutien au Hezbollah, tous deux membres de l’islam chiite.

    Selon leur raisonnement, Assad est un alaouite proche des chiites. Sa chute pourrait laisser la place à un régime syrien dominé par des sunnites. La ligne d’approvisionnement entre l’Iran et le Hezbollah serait ainsi perturbée et Israël serait alors libre d’agir plus agressivement tant à l’encontre des Palestiniens que de l’Iran.

    Par exemple, si Israël décide de sévir à nouveau en Palestine ou de bombarder des sites nucléaires iraniens, il pourrait craindre que le Hezbollah fasse pleuvoir depuis le sud du Liban des missiles sur des villes importantes d’Israël. Mais si la source de missiles iraniens au Hezbollah est bloquée par un régime sunnite à Damas, la peur d’une attaque serait moins importante.

    La préférence d’Israël pour Al Qaida au détriment d’Assad a été reconnue par un haut responsable israélien il y a déjà deux ans. Mais ça n’a jamais été relevé par les médias mainstream US. En septembre 2013, l’ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Michael Oren, devenu ensuite un proche conseiller du premier ministre Benyamin Netanyahou, a déclaré au Jerusalem Post qu’Israël préférait les sunnites extrémistes à Assad.

    « Le plus grand danger pour Israël réside dans cet arc stratégique qui s’étend de Téhéran à Beyrouth en passant par Damas. Et nous voyons le régime d’Assad comme la clé de voute de cet arc », a déclaré Oren au Jérusalem Post dans une interview ->http://www.jpost.com/Syria-Crisis/O...]. « Nous avons toujours voulu le départ d’Assad. Nous avons toujours préféré les mauvais gars qui n’étaient pas soutenus par l’Iran aux mauvais gars qui sont soutenus par l’Iran. » Oren a précisé que cela valait même si les « mauvais gars » étaient affiliés à Al Qaida.

    En juin 2014, s’exprimant alors en tant qu’ancien ambassadeur dans une conférence de l’institut Aspen, Oren a développé sa position, disant qu’Israël préfèrerait même une victoire du brutal État islamique au maintien d’un Assad soutenu par l’Iran. « Du point de vue israélien, si un mal doit l’emporter, laissons le mal sunnite l’emporter », a déclaré Oren.

    Voilà donc le choix qui se présente au président Obama et au peuple américain. Malgré les déclarations trompeuses du New York Times, de CNN et des autres grands médias US, les options réalistes sont assez difficiles : soit travailler avec la Russie, l’Iran et l’armée syrienne pour battre les extrémistes sunnites en Syrie (tout en cherchant un accord de partage du pouvoir à Damas qui inclurait Assad et certains de ses rivaux politiques soutenus par les Etats-Unis) ; soit prendre le parti d’Al Qaida et d’autres groupes sunnites extrémistes, y compris l’État islamique, avec pour objectif de déloger Assad tout en espérant que les mythiques rebelles modérés puissent finalement se matérialiser et réussissent d’une manière ou d’une autre à prendre le contrôle de Damas.

    Je me suis dit qu’en privé, Obama avait fait le premier choix. Mais il a tellement peur de la réaction politique des néocons et de leurs copains de l"interventionnisme libéral » qu’il se sent obligé de jouer les gros bras en ridiculisant Poutine et en dénonçant Assad.

    Mais il y a un danger à jouer cette carte de la duplicité. Le penchant d’Obama à dire tout et son contraire pourrait déboucher sur une confrontation directe entre l’Amérique nucléaire et la Russie nucléaire. Une crise que la ruse verbale d’Obama ne parviendrait pas à contrôler.

    Source originale : Consortium News

    Source : Investig’Action

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