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  • L’Islam comme nouvel ennemi

     

    islamophobia
     

    Investig’Action propose à ses lecteurs de lire ou relire cet article en lien avec l’actualité


    De nos jours, s’il est impossible de comprendre les crises qui secouent des régions entières sans les analyser dans un cadre global, en dehors des interactions qu’elles entretiennent entre elles, il faut cependant remarquer qu’il est un élément commun à bien de ces crises : dans chacune d’elles, il est fait référence à l’Islam, une référence présente dans tous les discours auxquels nous sommes soumis.

    Que l’on regarde ce qui se dit sur la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan, dans toutes ces situations, on assiste à la construction d’un nouvel ennemi, d’une nouvelle frontière, une frontière religieuse. A cet effet, on va interpréter de manière religieuse des conflits qui sont avant tout économiques, politiques, sociaux, territoriaux -en tout cas qui sont d’un autre type, d’une autre nature, d’un autre ordre.

     

    La référence à l’Islam est aujourd’hui récurrente dans nombre d’analyses et structure pour une bonne part le paysage idéologique qui est le nôtre. Cette question sensible au vu des réactions qu’elle provoque n’est pas innocente, et, comme les autres intervenants*, je considère qu’il y a très peu de religieux dans tous ces événements auxquels on a affaire en la circonstance. Pour appréhender le phénomène, le mieux est de faire appel au vieux réflexe de contextualisation, contextualisation historique, économique mais également géostratégique. Je commencerai donc par souligner quelques éléments qui me semblent incontournables et qui vont m’amener à critiquer les explications que l’on nous assène au niveau médiatique et politique et qui se trouvent parfois reprises par le monde à prétention savante.

     

    Disparition du monde bi-polaire et exacerbation des contradictions

     

    En premier lieu, il s’agit de se pencher sérieusement sur cette grande transformation qu’a représentée la disparition du monde bi-polaire après la chute des pays de l’Est et dont on n’a pas fini de saisir les effets systémiques directs ou indirects. Ce monde bi-polaire a structuré et organisé les équilibres régionaux et continentaux. La disparition de cet équilibre vient re-questionner nos approches de ce qui se joue dans le monde actuellement et ce quelle que soit l’analyse que les uns et les autres ont pu faire de cette période de l’humanité. C’est un élément clé.

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  • 3 questions sur la tentative de putsch en Turquie

     


    turquie
     

    Dans la soirée du vendredi 15 juillet, des putschistes de l’armée turque ont tenté de renverser le gouvernement d’Erdogan. Après une nuit de chaos marquée par des affrontements entre les conjurés et les forces loyalistes, le président a repris la main. Depuis, 6.000 personnes ont déjà été arrêtées, Erdogan promettant « d’éliminer le virus de toutes les institutions étatiques ». Bahar Kimyongür nous éclaire sur cette mystérieuse tentative de coup d’État et ses possibles répercussions.


     

    Qui sont ces putschistes et quelles étaient leurs motivations ?

    Sur les putschistes, nous avons eu très peu d’informations, dont certaines contradictoires. La confrérie Gülen a été accusée. Ce mouvement d’inspiration soufie est très influent dans le monde musulman. Son fondateur, Fetuhllah Gülen, a notamment financé grâce à de riches donateurs la construction d’écoles un peu partout. Il a soutenu la montée au pouvoir de l’AKP, le parti d’Erdogan. Mais un conflit a ensuite éclaté entre les deux hommes forts. En 2014, un scandale d’écoutes téléphoniques a mis en lumière des affaires de corruption au sein de l’AKP. Gülen qui dispose de nombreux relais au sein de la police et de la magistrature était déjà pointé du doigt. Depuis 2014, 1800 personnes soupçonnées d’appartenir à la confrérie ont été arrêtées. En janvier, un procès retentissant a condamné Gülen pour haute trahison. Mais ce dernier est exilé aux Etats-Unis. C’est depuis la Pennsylvanie qu’il a réfuté les accusations sur le coup d’État ce week-end.

    D’autres voient dans cette tentative de putsch la main d’officiers kémalistes de l’armée, des soldats qui se réclament du nationalisme laïc lancé par le père fondateur de la République de Turquie, Atatürk. Mais aucun élément ne permet d’étayer ces propos. Avec les procès Balyoz et Ergenekon, des purges ont été menées ces dernières années pour liquider les derniers kémalistes de l’armée. D’ailleurs, ceux du Parti républicain du peuple n’ont pas soutenu le putsch. En fait, aucune formation politique n’a appuyé la tentative. Et pour cause, l’identité des conjurés et leur mode opératoire ont soulevé de nombreuses interrogations. Inconnus au bataillon, ils ne disposaient visiblement d’aucun relais au sein de la population, dans les médias ou parmi la classe politique. Ils ont même bombardé le Parlement, conduisant les députés à se réfugier dans un abri. Les putschistes se sont ainsi aliénés tous les partis politiques, y compris ceux de l’opposition qui sont pourtant engagés dans une lutte féroce contre Erdogan. Cette tentative de coup d’État a ainsi débouché sur la publication d’un communiqué conjoint des partis politiques pour condamner l’opération. C’est du jamais vu en Turquie. Erdogan reste détesté par beaucoup de monde. Mais son slogan « La démocratie a été sauvée« , bien que totalement fallacieux, est parvenu à rassembler différentes composantes de la population.

    Finalement, la véritable opposition est restée spectatrice d’un conflit qui a opposé deux franges du pouvoir, avec Erdogan d’un côté et Gülen de l’autre. D’autant plus que cette tentative de coup d’État est arrivée à un moment inattendu. En Égypte par exemple, le putsch du général Sissi est survenu au lendemain d’une grande manifestation populaire contre le gouvernement de Morsi. Mais en Turquie, nous savions que la grande majorité de la rue était acquise à Erdogan. Il n’y avait pas de mouvement social qui aurait pu appuyer cette opération militaire qui finalement, se résume à un coup d’épée dans l’eau. L’armée turque s’est pourtant déjà illustrée avec force dans ce genre d’exercice. Nous l’avons vu à l’œuvre avec le coup d’État de 1960 qui a conduit à la pendaison du Premier ministre islamo-libéral et pro-US, Adnan Menderes. C’est encore l’armée turque qui intervient dans le putsch de 1971 avec la pendaison de leaders de mouvements estudiantins marxistes. Enfin, la grande muette a frappé à nouveau avec le coup d’État de 1980. Là, tout le monde y est passé avec 650.000 personnes arrêtées et torturées, 49 pendaisons, 300 disparitions… Nous n’avons pas assisté à une telle démonstration de force vendredi. La tentative de putsch ressemble surtout à un dernier baroud d’honneur de quelques soldats minoritaires. Il y avait des rumeurs selon lesquelles de nouvelles purges allaient être menées. Les conjurés sentaient sans doute leur fin venir et ont tenté un dernier coup de poker, de manière précipitée.

    Il y a quelques années encore, Erdogan semblait tout puissant. La Turquie affichait l’une des plus belles croissances économiques et revenait au-devant de la scène internationale tandis que l’AKP engrangeait de beaux scores aux élections. Mais le président semble aujourd’hui de plus en plus contesté. Embourbée dans le conflit syrien, la Turquie est devenue le théâtre d’attentats. La croissance économique s’est essoufflée alors que le chômage et la dette ont augmenté. En juin 2015, après treize années de domination, l’AKP perd la majorité absolue aux élections législatives et n’a repris la main qu’au moyen d’un scrutin anticipé en novembre de la même année. Entretemps, la dérive autoritaire d’Erdogan a été largement critiquée. Comment expliquer cette évolution ? Le président turc est-il sur le déclin ?

    Depuis son arrivée au pouvoir, Erdogan n’a jamais vraiment été inquiété. Sauf en 2013, avec les manifestations de Gezi. La population était descendue dans la rue pour protester contre le gouvernement. Toutes les formes d’opposition s’étaient alors rassemblées si bien qu’Erdogan avait été contraint de sortir le grand jeu répressif. Le scandale des écoutes téléphoniques a ensuite éclaboussé l’AKP en 2014. Une fois de plus, le président a répondu par une escalade de la violence avec de nombreuses arrestations dans le monde de la justice. Nous pouvons donc observer que tous ceux qui contestent trop le pouvoir d’Erdogan finissent en prison ou au chômage. Cela vaut tant pour les simples manifestants que pour les magistrats.

    Avec ces affaires, Erdogan a perdu de sa crédibilité sur la scène internationale. Mais il reste très populaire en Turquie. Il a gagné le cœur et l’esprit de la population conservatrice à coup de grands travaux et de versets coraniques. Certains le voient comme une sorte de prophète. Un véritable culte s’est développé autour de sa personne. Et ce n’est pas nouveau. Déjà lorsqu’il était maire d’Istanbul, Erdogan était parvenu à tisser ses réseaux et à s’attacher les faveurs du petit peuple. En ce sens, il était très complémentaire de Gülen qui disposait pour sa part de relais islamistes au sein de l’élite et des hautes sphères de l’appareil d’État. C’est pourquoi Gülen a collaboré avec la coqueluche des masses, Erdogan, pour favoriser la montée de l’AKP. Jusqu’à ce qu’Erdogan se rende compte qu’il avait suffisamment d’assise populaire pour tourner le dos à son partenaire. Gülen a essayé de se venger avec l’affaire des écoutes. Et je pense qu’aujourd’hui encore, il lui restait suffisamment de relais pour lancer cette tentative de putsch. Si dans un conflit, nous avons tendance à voir les gentils d’un côté et les méchants de l’autre, en Turquie, le combat qui oppose Erdogan à Gülen nous offre les deux faces d’une même médaille. Sur le plan religieux, Gülen présente sans doute un islam plus discret et plus humble. Il vivrait d’ailleurs des allocations sociales dans un petit appartement aux Etats-Unis. Tandis qu’Erdogan est beaucoup plus bling-bling et affiche un islam clinquant pour conquérir les masses. Mais tous les deux ont des profils de dictateurs conservateurs. Ce sont des ultralibéraux sur le plan économique. Et ils entretiennent des liens étroits tant avec les Etats-Unis qu’Israël.

    Il n’est d’ailleurs pas impossible que Washington ait donné son feu vert à Gülen qui vit aux Etats-Unis depuis de nombreuses années. Plusieurs personnalités turques, dont le ministre du Travail, ont accusé Obama d’avoir été secrètement favorable aux conjurés. Ce n’est pas rien ! Le président US a sobrement condamné la tentative de putsch. Si l’opération avait réussi, je ne pense pas qu’il aurait fustigé Gülen. Car ces derniers temps, Erdogan a trop souvent désarçonné les Etats-Unis. Washington a besoin de fonctionnaires dociles. Or, le président turc est un fonctionnaire instable. Il a profité de son partenariat avec les Etats-Unis pour mener son propre agenda néo-ottoman, quitte à marcher sur les plates-bandes d’Obama. Rappelez-vous, quand Obama a commencé à bombarder l’État islamique en s’appuyant sur les Kurdes au sol, Erdogan soutenait l’État islamique et bombardait les Kurdes !

     

    Le putsch a échoué. Quelles pourraient être les conséquences de cette faillite ?

    Nous allons assister à un retour en grâce d’Erdogan. En échappant au coup d’État, le président va pouvoir consolider sa mainmise sur la Turquie. Dorénavant, je vois mal comment la moindre forme de désobéissance institutionnelle pourrait être exprimée à l’égard d’Erdogan. Le président a profité de cette opération pour parachever le grand nettoyage qu’il avait commencé. On parle beaucoup des quelque 3000 militaires arrêtés. Mais il y a aussi 2450 magistrats qui ont été démis de leurs fonctions. 140 juges et procureurs ont été placés sous les verrous, dont deux juges de la Cour constitutionnelle. On voit bien que la répression dépasse largement le seul cadre de cette tentative de putsch. Le risque à présent, c’est que tout le monde se retrouve encore plus exposé à la violence d’Erdogan : les partis d’opposition, les syndicats, les mouvements estudiantins…

    Il pourrait également y avoir des répercussions sur la scène internationale. Un revirement avait déjà été amorcé. Erdogan semble revenir à sa doctrine initiale, « zéro problème avec les voisins ». Cette stratégie consistait à établir des partenariats avec tous les pays de la région, sans exclusive ni accointance idéologique. Les Turcs y avaient renoncé pour mener une politique néo-ottomane plus offensive. L’objectif était de constituer une zone d’influence sunnite contrôlée depuis Ankara avec Erdogan pour sultan. Ils ont vu que ce projet était voué à l’échec. Soutenu par les amis de la péninsule arabique, il était rejeté en bloc par l’Égypte et la Syrie. Erdogan a donc commencé à se montrer plus raisonnable. La dimension économique a joué évidemment. La riviera turque est désertée. Les centaines de milliers de touristes russes qui venaient faire trempette en Turquie ont abandonné les plages et les hôtels. Si bien que les petits commerçants ont exprimé leur mécontentement au gouvernement. Le tourisme a pris une ampleur considérable ces dernières années et représente aujourd’hui 6 % du PIB turc. Le pays est devenu la sixième destination mondiale avec 36 millions de visiteurs par an. Mais les récents événements ont fait baisser les revenus du tourisme et augmenter le chômage.

    Tout cela a conduit Erdogan à calmer le jeu. Il se montre plus conciliant avec Poutine et s’est excusé pour l’avion abattu. Il s’est également rapproché d’Israël. Il a émis l’hypothèse de nouer des liens avec Sissi en Égypte. Le dernier volet de cette volte-face diplomatique est venu du Premier ministre. Binali Yildirim envisage un début de normalisation avec le gouvernement syrien. On ne sait pas si c’est sincère. Mais on peut s’attendre à ce qu’Erdogan adopte une position plus apaisée sur la Syrie. Ce qui pourrait conduire à un gel des relations avec les jihadistes. Ces derniers souffriraient du blocage des frontières turques. Avec un risque de représailles évidemment. D’ailleurs, peu de temps après la reprise des discussions avec la Russie, la Turquie a essuyé un massacre à I ‘aéroport d’Istanbul. Nous n’avons pas beaucoup d’éléments d’information sur cet attentat, mais nous connaissons l’origine des terroristes : un Russe, un Ouzbek et un Kirghiz. Jusqu’à maintenant, l’État islamique semblait ménager la chèvre et le chou en évitant de revendiquer les attentats perpétrés en Turquie. Mais si le dernier corridor reliant le fief de l’État islamique, Raqa, au monde extérieur est fermé, les tensions risquent d’augmenter. Surtout si Erdogan se rapproche de la Russie et, par ricochet, de la Syrie.

     

    Source: Investig’Action

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  • Brésil: un tribunal populaire condamne le coup d’Etat

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    Le 19 et 20 juillet 2016, la ville de Rio de Janeiro accueillait  un procès symbolique sur le  coup d’Etat en cours au Brésil suite à la procédure d’impeachment de la présidente Dilma Rousseff.

     

    A  l’initiative des mouvements sociaux brésiliens,  des experts internationaux en provenance du Mexique, de France, d’Italie, d’Espagne, du Costa-Rica, d’Argentine, de Colombie et des Etats-Unis se sont réunis mardi pour juger de la nouvelle forme de coup d’Etat au Brésil.

     

    Il existe des précédents. Pendant la guerre du Vietnam, Bertrand Russell a créé un tribunal en Suède, en 1966, pour condamner la guerre. Ensuite, il y a eu deux autres tribunaux Russell, à Rome, en 1974, pour discuter des questions de l’Amérique latine. Les coups d’Etat  au Chili, au Brésil et en Argentine ont été statués. Au Tribunal Russell sur l’Amérique latine, par exemple, étaient présents [les auteurs] Julio Cortazar, Gabriel Garcia Marquez et Jose Saramago. Il s’agissait de prendre position contre les coups de l’Argentine, du Chili et du Brésil. Ce sont donc des Tribunaux d’opinion  (non valable d’un point de vue juridique), dans lequel plusieurs intellectuels prennent position sur les questions politiques pertinentes.

     

    Le Président a demandé aux  jurés de se prononcer sur les points suivants:

    a) la procédure d’impeachment de la Présidente de la république tel que traité par le Congré National , viole-t-elle la constitution?

    b) la procédure d’impeachment, sans apporter la preuve de l’acte de délit de responsabilité par la présidente de la République, se caractérise – elle par un coup parlementaire ?

    c)Au cours de la procédure d’impeachment, les clauses constitutionnelles avec appui de la Convention Américaine des Droit de l’Homme (Pacte de San José de Costa Rica), a-t-elle été violée?

    d) la procédure d’impeachment, doit-elle être déclarés comme nulle et par conséquents tous ses effets ?

    Dans la première session du procès, tenue le mardi, les témoins ont comparu devant le tribunal et le ministère public et la défense ont présenté leurs arguments.

    Les jurés ont répondu à l’unanimité «  oui »  aux quatre questions, et  déclarent la procédure d’impeachment de la Présidente de la République, avalisée par la Chambre des députés et du Sénat fédéral,  en violation de tous les principes démocratiques  et d’ordre constitutionnel au Brésil.

     

    Le terme de « Coup d’Etat », tel que défini par les sciences politiques  est donc la terminologie qui  caractérise la procédure qui a amené à la destitution de la présidente Dilma Russeff.

    Selon le président du Tribunal, Juarez Tavares,  l’intérêt d’un tel tribunal permet d’élargir le débat au niveau international car le Brésil traverse une phase importante de son histoire démocratique dans l’indifférence la plus totale.   Il met également en avant le rôle des mouvements sociaux dans la lutte pour la démocratie au Brésil , largement occulté et manipulé  par  les médias de masse en Europe et ailleurs.

    Source: Intal

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  • La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération - 14 juille

    Cher(e)s ami(e)s,

     Après les évènements tragiques survenus à Nice le 14 juillet dernier, de nombreux amis de la Grande Ile, nous ont adressé, comme l’a fait le Gouvernement cubain, des messages d’amitié et de solidarité. Merci à eux.

     Les 41 participants aux 27ème Caravanes des Pasteurs pour la Paix, venant des États-Unis, du Mexique, d’Allemagne et de Suisse parcourent l’Ile jusqu’au 29 juillet. Ils viennent notamment de 45 villes des USA. Ils ont déclaré à leur arrivée qu’au-delà de l’aide humanitaire, il fallait agir contre le blocus, et rompre le blocus de l’information. C’est ce à quoi ils s’attachent depuis plusieurs dizaines d’années.

    Le 14 juillet 2016, a eu lieu à La Havane une nouvelle ronde de conversations migratoires entre les délégations de Cuba et des États-Unis.
    La délégation cubaine a exprimé une fois de plus sa profonde inquiétude à cause de la persistance de la politique des « pieds secs-pieds mouillés » et de la Loi d’Ajustement Cubain qui accordent aux citoyens cubains un traitement de faveur unique en son genre dans le monde en admettant automatiquement sur le territoire des États-Unis ceux qui arrivent illégalement sans regarder les voies et les moyens qu’ils emploient, en violant la lettre et l’esprit des Accords migratoires en vigueur par lesquels les deux gouvernements se sont engagés à garantir une émigration légale, sûre et dans l’ordre.

    La partie cubaine a réitéré sa condamnation du « Programme de Parole pour les Professionnels Cubains de la Médecine » qui encourage le personnel cubain de la santé qui apportent leur collaboration dans des pays tiers à émigrer aux États-Unis.

    Dans un entretien exclusif publié par le quotidien Granma, Josefina Vidal, la représentante cubaine dans ces négociations revient sur l’ensemble des questions concernées par ces rencontres, en soulignant l’importance du travail effectué par les dirigeants cubains depuis de nombreuses années pour ouvrir un nouveau chapitre dans les relations bilatérales. Elle note les avancées et les blocages, le rôle positif du Président Obama et indique, « qu’au-delà de la fin du blocus, de la restitution de Guantanamo, pour qu’il y ait des relations normales entre les deux pays, il faudra que les États unis renoncent à leur prétention historique de décider et de contrôler le destin de Cuba. » Nous vous fournirons dans les prochains jours la traduction complète de cette très intéressante rencontre.

    Notre association n’est pas totalement en repos, même si les vacances sont indispensables pour chacune et chacun ! Nous sommes présents dans plusieurs lieux, festifs, où on parle de Cuba…Vous lirez avec intérêt le compte-rendu du vernissage de l’exposition "Trois Mers - Tres Mares) ) Cluny. Grâce notamment à l’implication de la ville ; de ses élus et de son personnel, elle jouit d’un grand succès qui se poursuivra pendant tout l’été avec la présence de très nombreux visiteurs. Et en septembre, nouvelles initiatives autour de l’expo ... A suivre donc !

    Nous préparons activement la rentrée et en tout premier lieu notre présence à la Fête de l’Humanité, du 9 au 11 septembre avec notre maintenant traditionnel et toujours nouveau FORUM NATIONAL DE LA COOPÉRATION ENTRE LA FRANCE ET CUBA. Nous vous ferons part, dans les prochains jours, du riche programme que nous avons concocté …une nouveauté : Cuba est le pays hôte de l’Espace Collectivité et pour la première fois notre association sera présente avec un stand dans ce salon professionnel.

    Et puis, pour nos adhérents et nos partenaires, nous avons eu le plaisir de vous adresser la nouvelle édition de notre « Le Mag’ CubaCoop ». Il foisonne d’informations sur Cuba et sur nos activités de coopération. Vous pouvez vous le procurer à notre siège et auprès des responsables de nos comités locaux. Vous trouverez toutes les coordonnées sur notre site www.cubacoop.org

    A votre attention : Sans attendre notre prochaine livraison de la Lettre, vous pourrez lire, l’article de notre fidèle Michel Porcheron " Mohamed Ali à La Havane. Boxing Fidel" et la publication d’un texte d’un des lauréats du Prix Maison Victor Hugo 2015 "Marti déambulant dans le Père Lachaise" Savoureux !

     Bonnes vacances à toutes et à tous !

    Bonne lecture et excellente fin de semaine !

    Bien cordialement,

    Roger Grévoul
    Président Fondateur
    Responsable politique du Site Internet et de la Lettre Hebdomadaire.

    Comme un pont entre la France et Cuba

    par Jacques Burlaud le 21 juillet 2016

    > Une nouvelle étape !
    C’est une nouvelle étape qui a été franchie ces derniers jours dans le renforcement et l’enrichissement, des liens entre les deux pays, objectif auquel Le Comité de Loir-et-Cher de l’association Cuba Coopération France se dédie depuis sa création en mars 2011.
    En attendant le temps très fort de la coopération dans les secteurs de l’enfance et de la santé qui trouvera son accomplissement début août lors des donations en équipements envers l’hôpital pour enfants de Trinidad et les (...)

    L’exposition 3 Mers 3 Mares ouverte pour 3 Mois à Cluny

    par Agnès Legouze, Philippe Mano le 20 juillet 2016

    > Cluny à l’heure cubaine !
    Le 25 Juin, dans cette salle magnifique des Écuries de Saint Hugues, au cœur du patrimoine historique de Cluny, s’est tenu le vernissage de l’exposition « 3mers, 3mares », une production de Cuba Coopération.
    En présence des autorités ; Bernard Roulon (premier adjoint de la ville de Cluny), Claude Taieb (adjoint à l’économie de la ville de Cluny), Hervé Reynaud (vice-président du conseil départemental), Colette Rolland (adjointe à la famile, enfance, éducation et jeunesse) Thomas (...)

    La nouvelle gastronomie cubaine

    par Carlos Batista le 19 juillet 2016

    > La gastronomie cubaine vit une petite révolution dans la foulée des réformes du président Raul Castro et de l’explosion du tourisme dans l’île.

    > Et bientôt, le régime traditionnel porc-riz-haricots noirs pourrait être supplanté par une cuisine plus équilibrée.

    Les affaires … et la constante incertitude que suscite le blocus

    par Yudy Castro Morales le 18 juillet 2016

    > Le gouvernement des États-Unis a autorisé l’utilisation du dollar dans les transactions de Cuba avec des pays tiers, MAIS !!!
    L’intérêt de plusieurs compagnies des États-Unis à conclure des affaires avec l’entreprise cubaine Fincimex pour la gestion, la collecte et l’envoi d’argent à destination de notre pays a été mis en exergue à la 1ère Conférence internationale sur les transferts monétaires internationaux à Cuba, qui s’est achevée mercredi à La Havane.
    Yamil Hernandez Gonzalez, responsable des affaires (...)

    Les carnavals de Santiago de Cuba, Patrimoine Culturel du pays

    par Prensa Latina le 17 juillet 2016

    > Les carnavals de cette ville, déclarés Patrimoine Culturel de la nation, auront lieu du 21 au 27 juillet, avec l’empreinte de quatre siècles et les contributions de la modernité.
    Selon les organisateurs des célébrations, les festivités, les défilés de chars, les comparsas et parades auront comme scène l’Avenue de La Alameda, son espace traditionnel à côté de la baie et maintenant avec les attractions du premier tronçon de la promenade maritime et les nouvelles installations qui ont été construites pour (...)

    Cuba : remaniement gouvernemental afin de préparer la « modernisation » de l’économie

    par Posté par Roger Grévoul le 16 juillet 2016

    > Un article publié sur le site http://www.lemonde.fr/ameriques

    Habanarte : un Festival de première ligne

    par Mireya Castañeda Peñon le 15 juillet 2016

    > LE Festival Habanarte arrive à sa troisième édition en septembre, du 8 au 18, en maintenant son slogan initial « Apprécier tous les arts à la fois ».

    > Il vise en fait à présenter la confluence de toutes les manifestations artistiques cubaines, à l’attention de son public habituel, et notamment des visiteurs, très nombreux ces derniers temps.

     

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  • Pouvoir du peuple, Pouvoir au peuple, 1936 – 2016

     

    par MS21

    Pouvoir du peuple, Pouvoir au peuple, 1936 – 2016

     

    Il y a quatre-vingts ans, le Front Populaire.

     

     

    Dans la mémoire collective, la période du Front Populaire représente à juste titre un des grands moments dans l'histoire des conquêtes sociales et un temps fort de la marche vers le progrès et l'émancipation des classes populaires. L'évocation de cette période, de ce qui l'a permise et de ce qui en reste, impose un détour par l'histoire même si notre objectif n'est pas de livrer un énième récit agiographique d'une époque parfois fantasmée mais incontestablement riche de souvenirs heureux et d'un héritage dont on peut aujourd'hui encore mesurer l'importance sociale.

     

    A l'origine la crise de 1929

     

    Le krach boursier du 24 octobre 1929 à la bourse de New York

    entraîne une dépression terrible, d'abord aux États-Unis où le chômage et la pauvreté explosent puis en Europe où l'Allemagne est touchée de plein fouet dès le début des années 30. Six millions de chômeurs ( 33 % de la population active) vont constituer un terreau pour le dévelppement du parti nazi. Aux élections de septembre 1930, le NSDAP ( parti de A. Hitler) obtient 6,4 millions de voix et devient le deuxième groupe parlementaire avec 107 députés.

     

    La France, un peu plus tard, est touchée à son tour et ce dans tous les domaines productifs. Les prix agricoles se mettent à baisser et tous les secteurs traditionnels sont atteints, textiles, sidérurgie, bâtiment, avec pour conséquences des vagues de chômage et une xénophobie croissante assortie d'antisémitisme et d'anticommunisme, qui sert d'exutoire à une population assaillie par les difficultés économiques, en proie à un malaise que les grèves et manifestations ne contribuent

    pas à apaiser.

     

    De la crise économique et sociale à la crise politique .

     

    Le sentiment se développe au sein d'une population en proie au doute, que les dirigeants sont incapables de résoudre les problèmes économiques. L'antiparlementarisme se développe, nourri de scandales politico-financiers ( affaire Staviski) et d'une instabilité gouvernementale qui conduit à la mise en cause d'un système démocratique accusé de tous les maux, surplombé qu'il est par les régimes voisins autoritaires et fascistes de l'Allemagne et de l'Italie.

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  • Les Sans Terre du Brésil construisent une nouvelle école au Venezuela

     

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    Caquetios, Etat de Lara (ouest du Venezuela). A gauche,  Edson Marcos, coordinateur de la Brigada Apolonio

    Etat de Lara (ouest du Venezuela), juillet 2016. Edson Marcos (gauche), coordinateur de la Brigada Apolonio de Carvalho des Sans Terre au Venezuela, et Celia Rodrigues, coordinatrice de l’école intégrale « Caquetíos ».

    T.D. – Celia, Edson, quel bilan faites-vous de l’accord qui lie les Sans Terre du Brésil au gouvernement vénézuélien ?

    Edson Marcos Nous sommes ici depuis dix ans. Dix ans de multiples activités. Tous les Sans Terre venus du Brésil pour travailler dans le cadre de cet accord ont beaucoup, beaucoup appris. Aujourd’hui nous sommes en train de construire une école de formation sociopolitique et technique, agroécologique, provisoirement baptisée « Caquetios » comme l’Unité de Production Agricole où elle est basée. Nous disposons de terres productives. Les chambres, le réfectoire son quasi prêts, il manque encore quelques détails, mais nous démarrerons bientôt avec une capacité d’hébergement de soixante personnes par formation.

    Celia Rodrigues – Nous sommes présents ici avec toute notre volonté, toute notre mystique, pour apporter notre pierre à la construction de la révolution bolivarienne. « Caquetios » est un défi que nous devons relever avec l’ensemble du peuple vénézuélien, de ses collectifs. L’objectif est de fortifier le mouvement populaire, les communes et en particulier le mouvement paysan du Venezuela.

    T.D. – C’est le Ministère des Communes qui soutient le projet ?

    Edson Marcos – Oui mais nous sommes aussi soutenus par celui de l’Agriculture et des Terres, et par celui de l’Agriculture Urbaine. En fait, nous avons des relations avec l’ensemble du gouvernement : nous envisageons un accord avec le Ministère de l’Éducation et avec celui de l’Enseignement Supérieur pour réunir des enseignants, des techniciens qui pourront  apporter d’autres contenus a l’école.

    Celia Rodrigues – Quand nous parlons d’institution au Brésil et au Venezuela, nous parlons de deux choses différentes ! Car ici a lieu une révolution, malgré toutes les contradictions qu’elle porte. Nous comprenons que nous devons agir autant dans le champ institutionnel que dans le champ de notre autonomie sociale. Nous sommes des alliés du gouvernement bolivarien mais nous ne sommes pas « gouvernementalistes ». Et l’institution est claire aussi sur ce point : notre autonomie est respectée.

    De gauche à droite : Willians Sivira, Juan José Moreno, militants de la communicarion populaire, Anaemilia Borba et Denir Sosa, responsables pédaggiques et d'organisation.

    De gauche à droite : Willians Sivira, Juan José Moreno, militants vénézuéliens de la communication populaire, Ana Emilia Borba et Denir Sosa, responsables brésiliens de la formation et de l’organisation.

    T.D. – Dans cette école, les étudiants pourront produire leur propre alimentation ?

    Edson Marcos – L’idée est de garder le maximum d’autonomie en matière d’alimentation, d’où cette intégration des étudiant(e)s au travail de la terre, ce qui leur permettra aussi d’expérimenter la production de semences.  Nous avons créé une fondation, le gouvernement nous appuie dans l’infrastructure pour inviter les étudiants et pour planifier la mise en culture de cette grande étendue de terres autour de l’école.

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