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Gouvernement - Page 5

  • Que font vraiment Manuel Valls et Michel Sapin actuellement à Athènes ?

     

     

     

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    VALLS FÉLICITÉ PAR TSIPRAS
    PENDANT QUE SAPIN COORDONNE LE PILLAGE !

    Depuis hier soir, Athènes est sous très haute surveillance. Une tentative d’enyaourtage(1) du premier ministre français a malheureusement échoué près du parlement, suite à la fermeture du centre-ville, notamment de la station de métro de la place Syntagma à partir de 18h. Les déploiements policiers sont immenses et les gardes du corps sur les dents.
    https://www.youtube.com/watch?v=O8-Ssyy1p60

    C’est avec un statut similaire à un chef d’Etat que Valls, visage fier et allure de colon, a passé en revue la garde nationale grecque devant le monument du soldat inconnu, avant de finir la soirée dans l’opulence, sur la terrasse du musée de l’Acropole, à quelques centaines de mètres seulement d’un campement de sans-abris (dont plusieurs enfants) expulsés de leur domicile suite à la réforme du code civil. Le repas gastronomique a été servi en compagnie du ministre de l’économie français Michel Sapin, coordinateur du pillage du bien commun en Grèce au bénéfice de grandes firmes françaises : EDF, Vinci(2), Thalès, Veolia, Suez ou encore la SNCF qui s’apprête à racheter pour une bouchée de pain la société grecque de chemin de fer, TRAINOSE, ce qui aura pour effet de doubler des prix qui étaient jusqu’ici parmi les plus bas en Europe, et qui convoite également des infrastructures ferroviaires. Harlem Désir, secrétaire d’État aux affaires européennes figurait également parmi les convives, ainsi que Giorgos Stathakis, le très controversé ministre grec de l’économie, héritier d’une grande famille d’armateurs, connu pour avoir oublié de déclarer au fisc 38 biens immobiliers (oui, vous avez bien lu : 38 !) et plus de 1,8 millions d’euros égarés sur un compte discret. Ce scandale dure depuis le mois de décembre en Grèce et les manifestants y font souvent allusion, parmi d’autres cas de corruption et de népotisme qui s’ajoutent au bilan désastreux de la capitulation du 13 juillet 2015.

    Hier soir également, sous les applaudissements nourris d’une assistance triée sur le volet, Tsipras n’a pas manqué de féliciter Valls et de témoigner son « estime » à l’un des hommes politiques pourtant les plus détestés de l’hexagone, qu’il a même qualifié d’ « ami ».

    Ce vendredi matin, il a été également impossible de gêner la visite de Manuel Valls à l’Institut français d’Athènes, complètement encerclé de barrages filtrants. Depuis 10h30, Michel Sapin est en rendez-vous avec son homologue grec et quelques amis costumés pour la séquence « bonnes affaires », alors que depuis 11h, Manuel Valls est reçu au Palais Maximou, résidence du premier ministre, pour finaliser une feuille de route basée sur un « partenariat stratégique ».

    Quel sera le contenu réel de cet accord ?

    Valls et Tsipras vont évoquer un partenariat économique pour « sortir le pays de la crise » et rappeler le « soutien indéfectible de la France depuis l’entrée de la Grèce dans l’union européenne », en 1981. Mais en réalité, cet accord concerne les conséquences de la « seconde capitulation » du 24 mai 2016 (3), c’est-à-dire l’extension de la grande braderie qui prévoit désormais jusqu’à 597 îles mises en vente et 538 sites archéologiques. Le gouvernement français veut faire profiter ses amis grands patrons de cette juteuse affaire. C’est l’heure des soldes et tout le monde accourt en Grèce, à commencer par les responsables politiques russes et chinois, en début de semaine(4), accompagnés par des dizaines d’hommes d’affaires. Les domaines clés de la coopération gréco-française seront « le développement rural, la réforme de l’administration publique, l’innovation, le tourisme et, bien sûr, l’investissement », motif principal du séjour.

    L’autre annonce qui va tenter de masquer la réalité mortifère, c’est la promesse du gouvernement français d’accueillir 400 ou 500 réfugiés par mois, en provenance de Grèce. Mais la face sombre de ce sujet, c’est que plus de 200 policiers et gendarmes français participent actuellement à la gestion calamiteuse de la question des réfugiés et migrants dans les îles grecques. Ces jours-ci, les mutineries se multiplient dans les camps inhumains de Lesbos et de Samos. Mercredi soir, le camp de réfugiés de Moria à Lesbos s’est encore rebellé, puis, hier soir, celui de Samos, entre 20h et minuit, suivi d’une répression terrible des gardiens et de la quasi-totalité des forces de police de l’île qui ont aussitôt convergé sur les lieux. Il y a au moins 30 blessés donc plusieurs adolescents. Certains sont dans un état grave et ont du être transportés vers un hôpital mieux équipé, celui de Samos étant complètement dégradé par les politiques d’austérité depuis quelques années.

    Les mass-médias grecs, relayés par les agences de presse internationales, osent noyer le poisson en évoquant une obscure rixe entre des migrants, ce qui est totalement faux selon les témoignages directs recueillis depuis. C’est encore une mutinerie pure et simple contre des conditions de détentions violentes, arbitraires et inhumaines. Rien d’autre. D’ailleurs, au moins deux bungalows ont été incendiés et plusieurs prisonniers ont réussi à s’échapper.

    Pour seule réponse, Tsipras et Valls annoncent la prochaine conversion de l’agence de surveillance Frontex en « armada de garde-côtes européens », directement coordonnée depuis Bruxelles. Valls a également évoqué le renforcement imminent de la présence policière française dans les îles grecques, avec 300 CRS et gendarmes supplémentaires d’ici peu.

    « Tout va bien, Madame la marquise », semblent-ils entonner en trinquant : l’Euro de foot va commencer, ainsi que la saison touristique estivale ! Mais ils oublient d’évoquer les millions d’insoumis qui bloquent de plus en plus la Grèce(5), la France, l’Espagne, le Portugal et la Belgique, en attendant plus. Jusqu’à quand feindront-ils d’être sourds ? Et jusqu’où faudra-t-il aller dans nos luttes ?

    Yannis Youlountas

    1) équivalent en Grèce des « entartages » en France ou en Belgique (souvent préparés par Noël Godin et ses compagnons pâtissiers).
    2) Xavier Huillard, le PDG de Vinci, avait même accompagné François Hollande en Grèce lors de son voyage des 22 et 23 octobre 2015.
    3) durant l’Eurogroupe du 24 mai 2016.
    http://www.economie.gouv.fr/accord-dette-grece-eurogroupe-des-24-mai-2016
    (4) Tsipras a reçu Poutine à Athènes, puis s’est rendu à Pékin.
    (5) Par exemple, il y a un mois :
    http://blogyy.net/2016/05/08/le-blocage-de-la-grece-vu-de-linterieur/

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  • Le 49.3 symptôme de la désintégration de l’État républicain

     

    par MS21

     

     

    «Le 49.3 est une brutalité, le 49.3 est un déni de démocratie, le 49.3 est une manière de freiner ou d'empêcher le débat parlementaire.»

    C'est donc en conscience que le gouvernement Valls a exercé ce déni de démocratie contre la souveraineté populaire. Certes pour le PS ce n'est pas une nouveauté puisque leurs députés avaient, par leur abstention, favorisé la forfaiture contre le vote des Français refusant en 2005 à plus de 54 % lors du référendum, le Traité établissant une constitution pour l'Europe (TCE).

    Certes l'usage du 49.3 est légal, institutionnel. Mais cela ne vaut pas légitimité, lorsque tous les sondages montrent que plus de 70 % des Français sont opposés à cette loi travail El Khomri. Et surtout le gouvernement Valls introduit par l'usage du 49.3 une grande première. Jusqu'au gouvernement Valls, le 49.3 était utilisé contre l'opposition, lorsque le gouvernement ne disposait que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale. Ainsi le gouvernement de Michel Rocard, n’ayant pas la majorité absolue au parlement a utilisé le 49.3, 28 fois de mai 1988 à mai 1991. Mais ici, Manuel  Valls l'utilise contre sa propre majorité. Cette “nouveauté” et l'insistance avec laquelle Hollande affirme qu'il ne reviendra pas sur cette loi, quelle que soit la mobilisation est sans doute aussi liée au fait que le gouvernement français n'est plus souverain dans ce domaine, l’Union européenne imposant l'adoption de ce texte  sous la menace de lourdes pénalités.

    Alors, la messe est-elle dite ?

    Pas du tout, adopté à l'Assemblée nationale, le texte doit maintenant effectuer la navette avec le Sénat avant de revenir en 2° lecture à l'Assemblée nationale. Sauf modification majeure, il est fort possible qu'il se heurte à la même opposition. La motion de censure a recueilli 246 voix (dont les 10 voix des députés Front de gauche). Il faut 288 voix pour qu'elle  soit adoptée! Si tous les députés « frondeurs » engagés contre la loi travail El Khomri prennent leurs responsabilités en votant pour la censure, la loi sera bloquée. Et qu'on ne leur reproche pas le vote d'une motion déposée par la droite, ce chantage exercé par le gouvernent est indigne, lorsque lui-même porte la lourde responsabilité de l'usage du 49.3 et n’hésite pas à proposer une loi de droite inspirée par le MEDEF et l’UE.

    Et d'ici là ? les syndicats « n’écartent aucun type d’initiative pour les semaines à venir ». Après les manifestations des 17 et 19 mai, d'autres actions sont prévues les 26 mai et 14 juin. Dans certains secteurs sont lancés des appels à faire grève y compris avec blocage. Et puis de nouveaux secteurs sont entrés en action comme le routiers et les dockers. Partout, les nuits debout relaient les appels à la mobilisation.

    Ce 49.3  «  historique »  est un des symptômes du renoncement de notre démocratie républicaine qui accepte la soumission aux recommandations de la commission européenne et aux traités   réduisant le gouvernement et le parlement au simple rôle de gestionnaires des affaires.

    Le MS21 appelle toutes les forces du pays à se mobiliser massivement pour faire échec à la loi travail El Khomri.

    Non, décidément, le combat n'est pas terminé! La lutte continue !

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  • L'IMMIGRATION CONSEQUENCE ET INSTRUMENT DES POLITIQUES NEOLIBERALES DANS LE CADRE EUROPEEN ET FRANCAIS

     

    Par le MS 21

    (Mouvement pour un Socialisme du 21° siècle)

     

    Sommaire

    1 – Les rapports de domination économique compromettent le développement des pays du Sud et engendrent les flux migratoires

    2 – L'immigration comme instrument des politiques néolibérales

    3 – perspectives pour la gauche pour le court et moyen terme : ouverture totale des frontières ou contrôle des flux ?

    4 – perspectives pour la gauche pour le long terme : la démondialisation

     

    L’immigration est un problème international. Selon les chiffres officiels des Nations Unies, en 2015 on comptait 16 millions de réfugiés dans le monde. En Europe, la situation a pris un tour dramatique avec les migrations en provenance notamment d’Afrique et du Moyen Orient. Plus de 800 000 réfugiés sont entrés en Grèce en 2015, via la Turquie, pour rejoindre les pays de l’Union européenne (UE) et surtout l’Allemagne dont les besoins en main d'oeuvre dont importants, compte-tenu de sa mauvaise situation démographique.

    Les autres pays de l’Union européenne, spécialement ceux de l’Est sont hostiles à l’accueil d’un si grand nombre de réfugiés, et pour apaiser les opinions publiques, l’Union européenne a pris des mesures. Un grand marchandage s’est opéré avec la Turquie. Contre une aide financière de 6 milliards d’euros, un accès dans l’UE sans visa pour ses ressortissants et la promesse de reprendre les négociations sur l’entrée de la Turquie dans l’UE, le régime turc s’engage à reprendre tous les migrants arrivant dans les îles grecques et d’échanger chacun d’entre eux contre un Syrien en attente dans l’un de ses propres camps.

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  • Violences policières et provocations : la stratégie de la tension comme seul argument du gouvernement !

     www.initiative-communiste.fr

    Faire peur, terroriser les manifestants et les travailleurs. C’est là la stratégie gouvernementale – s’inscrivant dans la logique du coup de force parlementaire avec l’utilisation totalitaire du 49.3 à l’Assemblée Nationale – pour tenter à la fois de discréditer le mouvement social, mais d’éviter la contestation dans la rue.

    > Cette stratégie repose à la fois sur l’utilisation massive de la répression policières : gazage systématique, fouille, interpellations massives, violences physiques à l’origine de très nombreux blessés parfois très graves mais également de l’utilisation de provocateurs permettant de justifier la répression des manifestations.

    > Le but ? interdire la rue au manifestants, faire peur pour empêcher que les 70% de la population, ces dizaines de millions  de travailleurs ne se rejoignent tous ensemble dans la rue, bloque le profit et puissent ainsi prendre conscience de leur force. Le gouvernement – avec ses forces de l’ordre capitaliste et l’aide des provocateurs – cherche à diviser le mouvement social. Le 12 mai, des provocateurs cagoulés ont ainsi attaqué le cortège de la CGT et de FO. Sans aucune intervention de la police. Cette dernière prend au contraire prétexte de la présence de ces quelques dizaines d’agitateurs pour systématiquement attaquer les manifestations.

    > L’organisation de la lutte et la protection des cortèges est comme toujours dans l’histoire du mouvement social une nécessité impérative pour l’unité et l’efficacité de la lutte.

    Les services d’ordre de la CGT et de FO attaqués par des provocateurs cagoulés.

    > Le PRCF avait dénoncé les et les provocateurs au lendemain des manifs dès le début du mouvement contre la Loi Travail.

    > Les événements parisiens du jeudi 12 mai confirment nos dires.

    > Les agressions contre le SO de la CGT, qui compte des blessés, rappellent combien il est nécessaire pour les manifestants d’organiser des Services d’Ordre solides capables de protéger les manifestations et d’éviter le vandalisme des provocateurs cagoulés ainsi que les provocations policières.

    > Cette question d’organisation est une question politique. L’absence de SO (ou des SO inopérants) est révélateur du « syndicalisme rassemblé » qui désarme les travailleurs tant sur le plan de l’action syndicale que de la sécurité des manifestations.

    La dénoncée par les syndicats de la CGT

    > Communiqué de la CGT éducation Nord Pas de Calais

    > Les syndicats CGT Éduc’Action 59 et 62 réunis en Conseil Syndical, en présence des représentants de la CGT Éduc’Action Picardie, condamnent avec force les provocations et les violences policières qui se sont exprimées hier à Lille, Amiens et dans plusieurs autres villes de France.

    > Selon un scénario, aujourd’hui bien rôdé, prétextant la présence de casseurs au sein de la , les forces de l’ordre ont chargé les jeunes (lycéens et étudiants) présents au milieu du cortège et ont scindé la en deux, empêchant celle-ci d’atteindre son terme. Il ne s’agit pas de débordements dus à la colère légitime des manifestants, mais bien d’une stratégie de la tension mise en place par un pouvoir aux abois pour tenter d’étouffer la contestation grandissante de la politique sociale du gouvernement en général, de la loi El Khomri de casse du code du travail en particulier.

    > Il s’agit d’une atteinte inadmissible au droit constitutionnel de manifester.

    > Les syndicats CGT Éduc’Action 59 et 62 et les représentants du la CGT Éduc’Action Picardie appellent à faire des 17 et 19 mai de grandes journées de mobilisation, étapes de la construction d’un puissant mouvement social répondant à l’ampleur du mépris et de la gouvernementale et patronale.

    > Les syndicats CGT Éduc’Action 59 et 62 et les représentants du la CGT Éduc’Action Picardie exigent que les forces de l’ordre assurent, comme c’est leur devoir, la sécurité de tous les manifestants.

    > Ils exigent la libération immédiate de tous les manifestants arbitrairement interpelés.

    > Fait à Lille le 13 mai 2016

    Quand le prefet de police de Paris tente de diviser les manifestants : témoignage de Solidaires

    > En publiant un communiqué suggérant que les syndicats collaboraient avec la police, la préfecture de police de Paris a contribué à provoquer les affrontements qui ont entaché la manif du 12 mai. Une manipulation qui a exaspéré au sein de Solidaires. Un camarade témoigne.

    > Dès le 11 mai au soir, les réseaux sociaux frémissaient d’une nouvelle sensationnelle : les syndicats allaient collaborer, main dans la main, avec la flicaille, durant la manif du lendemain. D’où venait l’info ? De la police elle-même bien sûr.

    > Le préfet Michel Cadot est pourtant connu pour sa façon sciemment approximative de diffuser des informations.

    > Malheureusement la manipulation a fonctionné puisque, le lendemain, les cortèges syndicaux ont dû subir pendant quelques temps les insultes et les provocations (« flics », « collabos »…) d’un groupe de manifestant.e.s qui avaient visiblement gobé la communication policière. A hauteur des Invalides, les manifestants qui ont affronté le SO de la CGT avaient les mêmes invectives à la bouche.

    > « Une décision unilatérale »

    > Mais de quelles sombres tractations la préfecture de police de Paris a-t-elle bien pu être le théâtre, la veille de la manif ? Un camarade de Solidaires témoigne :

    > « Que les choses soient claires, nous avons été reçus par le préfet Cadot à deux reprises.

    > La première fois, c’était le 28 avril, suite à la protestation de l’intersyndicale francilienne (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef) contre la répression et les violences policières. L’intersyndicale a alors rencontré le préfet pour lui demander des explications sur le déploiement des forces de l’ordre dans les manifs. A cette occasion nous avons dénoncé les méthodes des flics (couper les cortèges, ne pas nous laisser aller au bout du parcours, gazer, faire du zèle…) et affirmé que nous ne ferions pas de différence entre les « bons » et les « mauvais » manifestants. Bien sûr, avec des nuances selon les syndicats, comme l’a relevé le préfet lui-même : « Vous vous exprimez de manières différentes. »

    > La deuxième fois, c’était en allant déposer le parcours de la manif du 12 mai. Là, surprise, les services de la préfecture nous disent que le préfet en personne veut absolument voir l’intersyndicale. Intrigués, nous le rencontrons. On le sent quelque peu paniqué par le 49.3, redoutant qu’il entraîne explosion de violence. Il nous explique qu’il veut cadenasser la manif avec des flics, en particulier autour du cortège de Solidaires. Évidemment, nous refusons. Il nous dit alors que ses hommes souhaitent aller chercher les « casseurs » qui se cacheraient dans nos cortèges. La CGT lui rétorque que nous ne sommes pas des auxiliaires de police.

    > En désespoir de cause, il nous informe que ses hommes formeront un « U inversé » devant le carré de tête. Il s’agit là d’une décision unilatérale, ne laissant aucun choix dans le dispositif.

    > La soi-disant « relation étroite » mentionnée à la fin du communiqué se limite à un officier de liaison imposé à chaque syndicat, qui vient nous dire de temps à autre si ça avance ou pas – une sorte de régulation de la circulation qui ne nous est guère utile, puisqu’on sait très bien, par nous mêmes, si ça avance ou pas… Le mec, ça le fait clairement chier de venir nous parler, et on ne devient pas copains au fil de la manif… »

    > Conclusion : la préfecture dit ce qu’elle a envie de dire, que ce soit pour se faire bien voir de la Place Beauvau ou pour jeter la suspicion sur les organisations syndicales. Mais on n’est pas obligé de la croire sur parole. Ni de faire circuler les cancans policiers sur les réseaux sociaux en croyant partager une révélation sensationnelle.

    > Suite à cette échauffourée, qui a fait des blessé.e.s de part et d’autre, ça cogite ferme au sein des organisations syndicales pour éviter une redite. Dans tous les cas, suite à cette affaire, il y a de fortes chances qu’au moins la CGT, la FSU et Solidaires refusent de se retrouver dans la même pièce que le préfet… pour éviter toute velléité de manipulation !

    > Guillaume Davranche (AL Montreuil)

    La CGT police dénonce la dangereuse stratégie de la tension : « Tout est mis en place pour que ça dégénère »

    > entretien avec Alexandre Langlois secrétaire général de la CGT Police, gardien de la paix, publié par l’Humanité le 4 mai 2016

    > Comment analysez-vous les violences policières qui ont marqué les dernières manifestations contre la loi El Khomri ?
    > Alexandre Langlois Tout est mis en place pour que les manifestations dégénèrent. Côté renseignement, on constate depuis une dizaine d’années une double évolution, avec des manifestants beaucoup plus pacifiques qu’avant, mais des casseurs toujours plus violents, organisés de manière quasi paramilitaire. Certains de ces groupes sont identifiés avant qu’ils intègrent les manifestations. Mais aucune consigne n’est donnée pour les interpeller en amont.
    > Vous parlez d’une « volonté délibérée » que les manifestations dégénèrent. Comment cela se traduit-il pour vous, sur le terrain ?
    > Alexandre Langlois Prenons l’exemple du 9 avril. En fin de journée, nous savons qu’un groupe de casseurs dangereux vient d’arriver gare du Nord pour aller perturber Nuit debout, à République. Une compagnie de CRS se trouve sur leur passage, prête à intervenir. Mais l’ordre leur est donné par la préfecture de se pousser dans une rue adjacente ! Les collègues leur signalent l’imminence de l’arrivée du groupe de casseurs. Mais ordre leur est confirmé de les laisser gagner place de la République, avec les conséquences que l’on connaît ! Par contre, quand il s’est agi d’aller protéger le domicile privé de Manuel Valls, ce soir-là, cette fois les ordres ont été clairs…
    > Au-delà des casseurs, comment expliquez-vous les ruptures de cortèges, l’usage systématique de gaz lacrymogènes, voire les brutalités policières gratuites ?
    > Alexandre Langlois C’est important de rappeler que, dans les manifestations, tous les collègues sur le terrain n’interviennent que sur ordre. Si certaines, comme le 1er Mai, se terminent en « souricière » place de la Nation, c’est que l’ordre en a été donné. Le message qui est passé, c’est « casseurs venez, vous pourrez agir en toute impunité, et manifestants ne venez plus avec vos enfants, car c’est dangereux pour vous ». Et à la fin de la journée, les médias ne parlent que des violences, et surtout plus des raisons pour lesquelles les citoyens manifestent. Le pouvoir politique instrumentalise la police, qui sert de bouc émissaire. Cela permet au gouvernement de faire diversion.
    > Comment les policiers vivent-ils cette situation ?
    > Alexandre Langlois Nous sommes épuisés. Les collègues souffrent d’une perte de sens de leur métier. Aujourd’hui, on leur demande du rendement statistique et d’exécuter des ordres qu’ils jugent incompréhensibles ou injustes. La police est déshumanisée. On compte un suicide en moyenne par semaine dans notre profession. À la CGT police, nous défendons l’idée d’une force publique à l’usage du peuple, celle de la déclaration des droits de l’homme de 1789, une « force pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».

    La violence contre le mouvement? par le Front Syndical de Classe :

    > Hier encore au vu de ce qui s’est passé dans plusieurs manifestations et notamment à Paris on peut s’interroger sur le rôle de ceux qui en marge des manifestations sous couvert de lutte anti-flic s’en prennent au service d’ordre chargé de la sécurité des manifestants. (10 blessés parmi les camarades).

    > Et sur leur rôle effectif en convergence avec le dispositif policier mis en place par la préfecture et le ministre de l’intérieur.

    >  

    Car depuis le début du mouvement on a pu noter le caratère totalement inhabituel du dsipositif policier en contact direct avec les manifestants et le blocage/nassage des manifestants pacifiques en particulier le 1er mai matraqués et gazés copieusement!

    > Le syndicat CGT police comme le syndicat Alliance notant la volonté certaine du pouvoir socialiste de déconsidérer le mouvement à partir de l’organisation des violences relayées en boucle par la presse favorable aux contre-réformes.

    > Cf notre article du 2 mai dernier : « Favoriser et provoquer les violences pour contrer le mouvement social ? »

    > http://www.frontsyndical-classe.org/2016/05/favoriser-et-provoquer-les-violences-pour-contrer-le-mouvement-social.html

    > Hier encore la presse réactionnaire se chargeant photos à l’appui de mettre l’accent sur les désordres au détriment du contenu de la colère populaire et de l’annonce des grèves dans des secteurs stratégiques qui se profilent la semaine prochaine et qui sera un moment décisif.

    > Alors soyons lucides sur ce qui se passe!

    >  

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    Pour bien lire le document, téléchargez le tract ici

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    Le retour du Rock à Cuba ?
    José Perez
    A l’occasion du concert des Rolling Stones à Cuba, Le Grand Soir vous présente un article daté de 2001. Une des choses au sujet de Cuba qui m’a surpris lorsque j’y suis finalement retourné en 1979, après l’avoir quitté à l’age de neuf ans en 1960, était la quantité de Rock & Roll "occidentale" pure et dure et de musique de jeunes qu’on pouvait entendre - y compris les Beatles et Bob Dylan à ses débuts, considéré déjà comme ringard aux Etats-Unis qui étaient envahis par les monopoles de l’industrie de (...) Lire la suite »
     
    Yann FIEVET
    Un fait dramatique doucement s’impose en nos vieilles démocraties : le politique n’y semble plus enclin à reconnaître la légitimité des sciences sociales dans la nécessaire compréhension des choses de la Cité. Nous devrions pourtant nous souvenir que les périodes sombres de l’Histoire ont d’abord été obscurcies par le rabougrissement de la pensée et par la répression des érudits dont les incessants questionnements des faits politiques et sociaux devenaient des obstacles à une nouvelle vulgate. Il semble bien (...) Lire la suite »
     
    Patrick COCKBURN
    La capture de Salah Abdeslam, considéré comme le seul planificateur survivant des attentats de Paris, signifie que les médias se concentrent à nouveau sur la menace d’une attaque terroriste par l’Etat islamique. Des questions se posent sur les raisons de qui ont permis à l’homme le plus recherché d’Europe à être en mesure d’échapper à la police pendant si longtemps, bien qu’il vivait dans son district natal de Molenbeek à Bruxelles. La télévision et les journaux s’interrogent désormais sur les chances (...) Lire la suite »
     

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  • Un maire EELV s'oppose au gouvernement français et accueille dignement des réfugiés de guerre.

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