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MS21 - Page 82

  • La situation de Tsypras

    Par l’équipe du MS21

     

    En 2014 à la suite des États-Unis, l’Union européenne aurait vu sans déplaisir se déclencher un conflit avec la Russie, après avoir réussi le putsch de Maiden qui effectua le renversement par la violence du gouvernement légal ukrainien.

     

    En janvier 2015, les électeurs grecs portaient au pouvoir le parti de gauche Syriza qui envisageaient de résister à la politique d’austérité imposée par l’Union européenne et le FMI. Isolée sur le plan européen, la Grèce acculée n’avait pour solution que de se coucher quand le Premier ministre, Alexis Tsipras a décidé de rencontrer Wladimir Poutine à Moscou.

     

    Le président social-démocrate allemand du parlement européen Martin Schulz a lui jugé « inacceptable » un rapprochement entre Athènes et Moscou.

     

    2-Les enjeux.

     

    La Grèce n’a pas envie de participer à l’Union eurasienne menée par la Russie. La Russie ne le demande pas non plus, elle voudrait que la Grèce reste dans l’Union européenne et éventuellement utilise son droit de véto vis-à-vis des résolutions les plus antirusses.

     

    D’après ce qu’on sait des discussions de Moscou, il a été question d’une collaboration en vue de la construction d’un oléoduc qui venant de Turquie traverserait la Grèce et irriguerait l’Europe du sud. Il a été question d’investissements russes en Grèce qui pourraient sortir la Grèce de la léthargie économique dans laquelle l’obéissance aux oukazes de la troïka (BCE, Commission européenne et FMI) l’ont laissée.

     

    3- Ce que pense le MS21.

     

    La Grèce voit dans cette stratégie la possibilité de développer son économie, réformer la fiscalité et elle sera en meilleure position pour négocier avec ses créanciers.

     

    Les dirigeants de Syriza espèrent sans doute que cette bouffée d’oxygène sera suffisante pour éviter la sortie de l’euro, même s’il est certain qu’une monnaie faible (donc différente de l’euro) favoriserait les exportations de la Grèce.

     

    Quel que soit le résultat, la Grèce aura prouvé aux autres peuples européens qu’une politique de balance entre l’Union européenne et la Russie est préférable à l’alignement atlantiste.

     

     

     

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  • La grève à Radio France est d’utilité publique

    #grève #Radio-France 

    source site du PRCF : www.initiative-communiste.fr

    Les travailleurs de Radio France entament aujourd’hui leur 20e jour de grève. Dans le service public audiovisuel aussi l’euro-austérité frappe, et ce même si les éditocrates qui y sévissent en chantent les louanges à longueur de journées !

    On se souvient qu’il y a peu l‘audiovisuel grec avait été carrément liquidé sur ordre de l’UE, de la BCE et du FMI, pour laisser les ondes 100% libres aux « vendeurs de temps de cerveaux disponibles pour Coca-Cola ». On ne se souvient pas d’une réelle indignation de la plupart des « journalistes » vedette ni d’une quelconque mobilisation de leur part. Les même chiens de garde d’ailleurs se mobilisent pour … rester à l’antenne où ils taisent (pour ne pas dire censurent) la mobilisation sociale. Il est vrai que ce n’est pas l’habitude de la maison – comme l’a démontré récemment le journal Fakir – que de donner la parole aux travailleurs !

    Après 20 jours de grèves des travailleurs de radio-france, le syndicat des journalistes n’aura appelé à la grève qu’un seul jour, et encore uniquement en réaction au projet de leur direction de fusionner les rédactions de france inter et de france info…

     Solidarité avec les travailleurs de Radio France, pour un véritable service public de l’audiovisuel ! Pour une radio publique de qualité, Tous ensemble, il faut briser les chaines de l’euro-austérité, sortir de l’UE et de l’euro du Capital !

     Source CGT RadioFrance

    Tribune par les grévistes de Radio France

    Depuis dix-sept jours, à Radio France, les irresponsables ne sont pas ceux que l’on croit. Depuis dix-sept jours, les salariés en grève, qui échangent et se battent pour la défense de vos antennes, ont une douloureuse conscience de ce qui se joue pour l’avenir de la radio de service public. Mais cela fait bien plus de dix-sept jours que nous réclamons à notre PDG un vrai projet stratégique. Dix mois déjà que nous attendons des réponses, qu’on ne nous parle que de formats et non de contenus, de marques et non d’identité d’antennes, d’argent et non de richesses.

    L’homme invisible de la Maison de la radio préfère courir les plateaux télé pour minorer honteusement le nombre de grévistes* et répéter en boucle que Radio France est le « problème ». Une grande maison de l’artisanat

    Non, nous ne sommes pas un problème mais une ressource, et donc une solution. Nous ne sommes pas un frein à la modernité mais au contraire, des acteurs de notre transformation, vigilants et éclairés. Contrairement aux clichés les plus faciles, nous ne sommes pas contre les réformes, nous réclamons une gestion honnête et efficace de notre entreprise.

    Ce ne sont pas des mots en l’air : Radio France est une grande maison de l’artisanat. Nous fabriquons nous-mêmes chaque seconde que vous entendez sur les ondes. Avec un seul impératif : la qualité pour tous. La qualité du son, des paroles, des musiques, de l’information. Notre responsabilité est de préserver le vivre-ensemble plutôt que d’alimenter les peurs collectives. Nous résistons pour continuer à vous offrir ces documentaires, ces reportages long format, ces fictions, ces émissions accessibles mais qui ne cèdent pas à la facilité, ces programmes de proximité que vous n’entendez nulle part ailleurs. Nous luttons pour que nos orchestres restent dans la Maison pour y remplir leur mission de service public, car s’ils « prennent leur autonomie** », plus personne n’ira faire découvrir la musique classique dans les quartiers populaires, dans nos régions, à la rencontre de tous les publics. Tuer un orchestre, c’est comme brûler des livres.

    Nous ne voulons pas réduire le reportage à des entretiens par téléphone faute de moyens, nous ne voulons pas que les radios locales fusionnent et ne puissent plus du tout s’adresser à leurs auditeurs les plus proches, nous ne voulons pas de la vedettisation de nos antennes, qui coûte cher en salaires tandis que l’enveloppe dédiée à la création et aux précaires ne cesse de maigrir. Etre représentés par quelqu’un d’exemplaire

    Radio France n’a pas pour vocation de faire du profit, mais doit gérer sainement ses finances, et cela en revanche, est de la responsabilité de nos dirigeants. Ceux qui s’engageront sur cette voie nous trouverons toujours à leurs côtés.

    Or, Mathieu Gallet gaspille l’argent public pour son image et son confort personnel plutôt que de s’investir pour l’image de Radio France. Le CSA a peut-être été séduit par sa « modernité », nous sommes atterrés par sa désinvolture.

    Nous découvrons chaque jour des révélations plus sidérantes les unes que les autres : ses bureaux, ses conseillers en communication, et maintenant son intention de vendre une partie des murs de la Maison de la radio. L’heure de la grande braderie aurait sonné.

    Nous étions transparents, ce conflit a remis les salariés de Radio France au centre des décisions qui devront être prises.

    Dans cette Maison chargée d’histoire, lieu de tant de découvertes, espace de liberté et de pensée, nous voulons au minimum être représentés par quelqu’un d’exemplaire. C’est le sens de notre motion de défiance. L’Etat doit nous dire clairement s’il veut faire vivre le service public de la radio avec des moyens à la hauteur de ses ambitions. Faute de preuve, nous considèrerons, et nos auditeurs avec, que ce gouvernement a décidé du contraire.

    *Il faut le multiplier au moins par trois puisque nous fonctionnons 24h24 et qu’un tiers des salariés est présent au tableau de service au moment des pointages. Les producteurs (présentateurs de vos émissions) étant intermittents, ils ne sont pas comptabilisés dans le personnel. Les CDD, eux, sont comptabilisés d’office comme non-grévistes, alors que les directions leur demandent de remplacer les CDI grévistes. A titre informatif, 70 % de la rédaction de France Culture, 35 % de celle de France Info et entre 30 et 50 % de celle de France Inter, une grande partie des locales étaient en grève vendredi 3 avril.

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  • Le chômage tue

    Par Jacques Sapir (source ici)

    Dans l’entre-deux tours des élections, deux nouvelles importantes n’ont pas reçu la couverture médiatique qui s’imposait. Pour la première, la hausse du nombre des demandeurs d’emplois en février 2015, cela peut se comprendre. Le Premier ministre, plus que gêné aux entournures, a refusé de commenter ce qui apparaît comme une dénonciation de sa politique. On comprend le silence médiatique intéressé sur cette nouvelle. Mais la seconde est encore plus importante. Selon une estimation de l’INSERM, corroborée par une étude dont les résultats ont été publiés en décembre dans la revue International Archives of Occupational and Environmental Health, le chômage pourrait « tuer » entre 10 000 et 20 000 personnes par an[1]. Ce fait, brut, nos rappelle que, derrière les chiffres, il y a des souffrances, des drames.

     

    Le chômage tue.

     

    Mon collègue Alberto Bagnai avait publié, à la fin de 2013, un remarquable article où il attaquait tous les hypocrites défenseurs de l’Euro et qui s’intitulait « L’eau mouille et le chômage tue »[2]. C’est ce que nous vérifions aujourd’hui.

     

    Bagnai, dans son texte rappelait que : « On peut faire du mal à autrui pour plusieurs raisons : pour en tirer un avantage personnel, et dans ce cas on est un bandit ; sans avantage personnel, ou même avec un dommage pour soi, et dans ce cas on est un imbécile. Il s’ensuit que l’imbécile, au point de vue macroéconomique, est plus dangereux du bandit. Appauvrir sans s’enrichir, voire en appauvrissant soi-même, ne saurait pas être vu comme une bonne politique. » Cela revient à cette phrase de Gogol sur la Russie dont les deux plaies étaient les routes et les imbéciles. En France, les routes sont plutôt bonnes, mais nos imbéciles sont redoutables. Ils sont même meurtriers.

     

    En fait, le chômage tue à la fois par les conséquences directes, souvent psychosomatiques qu’il induit, mais aussi parce que les chômeurs, privés de revenus décents, ne peuvent se soigner décemment. Il faut donc distinguer une surmortalité qui arrive rapidement (dans les 6 premiers mois) et qui est largement induite par le stress engendré par le chômage, d’une surmortalité de plus long terme induite par le décrochage social des chômeurs par rapport au système de santé. Mais, il faut aussi dire que l’état de santé des chômeurs est un “véritable ‘trou noir’ de la connaissance scientifique et médicale”, comme le déplore le psychiatre Michel Debout. En fait, ceci ne fait que conforter des analyses qui datent de plusieurs années.

     

    Le rempart de l’ignorance.

     

    Cette ignorance dans laquelle se complaisent les dirigeants français au sujet de a santé publique, car une sur-mortalité des 10000 à 20000 personnes par an EST un problème de santé publique, vient de loin. Il n’y a toujours pas en France d’évaluation des conséquences de l’échec des politiques économiques menées tant par la gauche que la droite parlementaire depuis le tournant eurolibéral de 1984 réside dans la montée des coûts économiques du stress au travail. Ce dernier, il faut le rappeler, se définit par une situation de « travail surchargé », telle qu’elle est définie par le modèle de Karasek. Ce modèle définit le « stress » comme résultant d’une situation ou d’un environnement de travail où une forte pression psychologique sur l’individu (par exemple accroître sans cesse l’intensité de son travail) s’associe à une faible latitude décisionnelle. C’est cette combinaison qui engendre une tension psychologique au travail (job strain) anormale, conduisant à l’émergence de maladies plus ou moins graves, mais toutes douloureuses et incapacitantes pour les individus[3].

     

    Le stress au travail, comme le montrent les études empiriques, est en général directement induit par les politiques de flexibilisation et d’ouverture à la concurrence internationale ainsi que par leurs traductions dans des politiques nationales, comme la calamiteuse « Loi Macron » qui va renforcer largement ces pathologies. Elles conduisent à pousser les employeurs à demander toujours plus à des salariés qui sont, dans le même moment mis dans des situations grandissantes d’incertitude quant à leur emploi. Ses répercussions touchent toutes les catégories de personnel. De nombreux travaux scientifiques ont montré que le stress au travail est à l’origine de pathologies telles que troubles musculo-squelettiques (TMS), maladies cardio-vasculaires (MCV), dépressions…

     

    D’autres pathologies doivent être prises en compte, telles les colopathies intestinales, les migraines chroniques et persistantes, les troubles de la vue et du comportement. L’étude épidémiologique des maladies dites psychosomatiques reste dans un état balbutiant et le corps médical est peu formé à leur identification[4]. Cependant, même dans ces conditions, les données empiriques montrent leur progression alarmante depuis le milieu des années 1980.

     

    Enfin, il faut ajouter qu’une proportion importante des accidents du travail provient de troubles antérieurs mais qui sont eux-mêmes issus du stress au travail (vertiges, perte d’acuité visuelle, etc.). On peut considérer que plus de 50 % de ces accidents sont « stress-induits ». Une partie importante de leurs coûts devrait donc, en réalité, être imputée au facteur stress. Les médecins qui se sont intéressés aux maladies psychosomatiques d’origine professionnelle le savent depuis les années 1960[5].

     

    Un coût humain et économique exorbitant

     

    Les estimations les plus crédibles indiquent que ce phénomène pourrait avoir un impact considérable qu’on le mesure sur son coût humain (les morts et les personnes en grande souffrance) ou qu’on le mesure par son coût économique pour les systèmes de sécurité sociale.

     

    L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail a publié en 1999 une évaluation du coût, pour la société, de tous les problèmes de santé liés au travail. Les estimations qui ont été faites dans un certain nombre d’États membres de l’Union européenne varient de 2,6 % à 3,8 % de leur PIB, soit de 185 à 269 milliards d’euros par an pour l’ensemble des quinze États membres de l’époque[6]. Ces sommes annuelles sont à mettre en regard des sommes que l’on a dépensées pour gérer la crise des dettes souveraines dans la zone Euro. A cela, il faut aussi ajouter que le stress serait à l’origine de 50 à 60 % de l’ensemble des journées de travail perdues. Une étude menée en Suisse en 2001, l’un des rares pays à avoir lancé une étude épidémiologique complète du phénomène, situe le coût du stress d’origine professionnelle dans une fourchette comprise entre 2,9 et 9,5 milliards d’euros[7]. Le chiffre très élevé de l’estimation haute de la fourchette s’explique par la méthodologie retenue dans cette étude. Elle intègre l’ensemble des coûts tangibles et intangibles liés au stress. Ainsi, il est demandé à l’individu d’attribuer une valeur, exprimée en unités monétaires, aux souffrances et pertes de bien-être que le stress lui occasionne. On peut considérer le procédé comme excessif[8]. Mais il faut préciser à ce moment que l’estimation « haute » de la fourchette n’inclut ni la production perdue lors des absences des travailleurs (l’équivalent d’un « coût d’opportunité » du stress au travail), ni les effets du stress sur la fréquence des accidents au travail et les coûts que ces derniers induisent. À ce titre, l’estimation « basse » de la fourchette apparaît largement sous-évaluée. Il en va de même des études de l’agence européenne European Foundation for the Improvement of Living and Working Conditions, qui, elle aussi, ne tient compte ni du coût des pertes de production liées aux absences, ni de celui des accidents induits par le stress. Les médecins du travail et médecins généralistes ont du mal à repérer efficacement les troubles fonctionnels induits par le stress. Les études cliniques réalisées en France comme dans plusieurs pays européens montrent cependant que, dans des conditions de bonne formation au dépistage de l’origine de ces pathologies, leur fréquence monte rapidement et peut représenter de 25 % à 35 % des cas traités par les médecins concernés. Dans ces conditions, les estimations chiffrant à 2,5 %-3 % du PIB le coût du stress au travail doivent être prises comme des valeurs raisonnables, en particulier en raison de la non-intégration en leur sein du « coût d’opportunité ». Il est possible qu’en réalité elles soient sous-évaluées. Transposée à l’échelle de la France, l’évaluation suisse donnerait entre 50  et 75 milliards d’euros par an. Il faut alors comparer ce chiffre au déficit de la sécurité sociale…

     

    Les conséquences sociales de la stagnation économique.

     

    La situation de l’économie française telle que nous la connaissons depuis le début des années 2000 montre tous les signes d’une inquiétante dégradation. Ceci résulte d’une concentration et d’une accumulation d’effets négatifs : ils sont issus de l’ensemble du cadre institutionnel qui s’est mis progressivement en place depuis le milieu des années 1980 et de son interaction avec l’environnement économique extérieur. Ces effets négatifs se manifestent aujourd’hui par plusieurs symptômes, dont les plus visibles sont :

     

    • Une croissance faible, inférieure à celle de nombreux autres pays, et marquée par un processus de désindustrialisation.
    • Un déficit extérieur croissant, indiquant une perte de compétitivité de l’appareil productif.
    • Un déficit budgétaire et des comptes sociaux montrant que les besoins à financer ne sont plus couverts par les modes actuels de prélèvements et entraînant un endettement dont le coût devient préoccupant.
    • Une allocation des dépenses publiques inefficace, qui sacrifie la recherche, l’enseignement et l’ensemble des infrastructures à fortes externalités productives.
    • Une détérioration du tissu social et une montée des coûts de la flexibilité qui – calculés à partir des effets du stress au travail tel qu’il est défini au niveau européen – pourraient représenter entre 2,5 % et 3 % du PIB, non compris les coûts d’opportunité (la production qui aurait pu être réalisée pendant les arrêts maladie et l’absentéisme induits par le stress au travail).

     

    Ces symptômes confirment que la stratégie globale adoptée dans les années 1980 touche aujourd’hui à ses limites. Cette stratégie a été en réalité renforcée et accentuée par l’institution de l’Euro, et par les stratégies d’Euro-Austérité qui en découlent. L’épuisement du modèle économique mis en place sous la présidence de François Mitterrand, en 1983, semble patent et profond. Les conséquences de son renforcement avec l’Euro ont été désastreuses. Il ne s’agit pas, on le voit, d’un simple désajustement local. On ne pourra trouver de solution cohérente que par une remise en cause des institutions financières (et de l’Euro), ainsi que celles qui gèrent le degré d’ouverture de notre économie.

     

    De cela, il convient de se souvenir avant de voter, que ce soit demain dimanche ou dans d’autres occasions.

     

     

     

    [1] http://www.lexpress.fr/emploi/le-chomage-tuerait-entre-10-000-et-20-000-personnes-par-an_1664330.html

     

    [2] http://goofynomics.blogspot.fr/2013/12/leau-mouille-et-le-chomage-tue.html

     

    [3]. Dans une bibliographie aujourd’hui en pleine expansion, voir S. Bejean, H. Sultan-Taieb et C. Trontin, « Conditions de travail et coût du stress : une évaluation économique », Revue française des affaires sociales, n° 2, 2004 ; P. Legeron, Le Stress au travail, op. cit. ; Coll., « Expositions aux contraintes et nuisances dans le travail. SUMER 1994 », Les Dossiers de la DARES, n° 5-6, Paris, La Documentation française, 1998 ; I. Niedhammer, M. Goldberg et al., « Psychosocial factors at work and subsequent depressive symptoms in the Gazel cohort », art. cité.

     

    [4]. Voir M. Sapir, La Formation psychologique du médecin, Paris, Payot, 1972 ; M. Sapir (éd.), Formation à la relation soignant-soigné, Grenoble, La Pensée sauvage, 1989.

     

    [5]. L. Chertok et M. Sapir (éd.) La Fatigue, Toulouse, Privat, 1967 ; P. Aboulker, L. Chertok et M. Sapir, Psychologie des accidents, Paris, Expansion scientifique française, 1961.

     

    [6]. P. Lunde-Jensen et I. Levy, « A model for assessing the costs of stressors at national level : socio-economic costs of work stress in two EU member states », European Foundation for the Improvement of Living and Working Conditions, Bruxelles, 1996.

     

    [7]. D. Ramaciotti et J. Perriard, « Les coûts du stress en Suisse », Genève, Groupe de psychologie appliquée (GPA) de l’université de Neuchâtel et ERGOrama, 2001.

     

    [8]. Il faut cependant remarquer que cette approche est parfaitement cohérente avec la doctrine néolibérale et ses fondements néoclassiques. La valeur correspond à l’utilité subjective perçue par les individus. Si l’on récuse cette approche dans l’évaluation des coûts du « stress au travail », alors, pour être cohérent, il faut la récuser quant à l’identification des prix de marché comme des prix « vrais »…

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  • L’OCDE au chevet du développement par Jacques Sapir

    Par

    Vrais problèmes et solutions en faux-semblants

     

     

    La question du financement du développement est une des questions au cœur même de l’économie internationale. Il n’est donc pas surprenant que l’OCDE y ait consacré une conférence les 31 mars et 1er avril 2015 à Paris. Intitulé le « Forum Mondial sur le Développement », cette conférence s’attache à un grand nombre de problèmes qui sont pour la plupart d’une importance considérable. On peut en juger sur la liste publiée sur le site de l’OCDE :

     

    • Comment les pays en développement interprètent-ils la vision globale – telle qu’elle est présentée par l’ONU, l’OCDE et d’autres – sur le terrain ?
    • Comment les objectifs peuvent-ils être chiffrés de façon réaliste et leur financement suivi ?
    • Quelles contraintes et conditions nationales gouvernent la politique de financement du développement et sa pratique ?
    • Que révèle l’état d’avancement des travaux sur les réalités du financement local par rapport aux discussions générales portant sur le financement du développement ?
    • Quels sont les points de vue et les rôles des acteurs non-étatiques (tels que le secteur privé, les fondations, les investisseurs institutionnels) dans la mise en œuvre des ODD ?

     

    Mais, en réalité, ces questions ne font que reformuler des problèmes qui sont connus depuis maintenant près d’un siècle. Et, s’il est normal que la connaissance de base de ces problèmes ait été acquise il y a longtemps, on peut s’interroger sur la volonté de reformuler sans cesse non pas tant les réponses – qui peuvent naturellement varier – mais l’intitulé de la question. L’OCDE pense-t-il qu’une nouvelle formulation de la question rendra plus facile la solution ? C’est une attitude pour le moins curieuse, et qui mérite bien entendu explication. On doit s’interroger sur ce processus qui conduit une grande organisation internationale à ajuster son discours dans une tentative d’euphémisation des problèmes qui sont, et nul ne le conteste, extrêmement importants et urgents.

     

     

    1. La question de l’investissement.

     

    Le problème majeur que rencontrent les pays en développement peut être décrit comme une limitation de l’offre, pour diverses raisons, par rapport à une demande potentielle qui est importante. Mais, et c’est justement le problème, cette demande est bien potentielle et non pas réelle du fait d’un manque de moyens financiers. Il y a un désajustement important entre la demande potentielle et la demande solvable. Il en résulte que l’offre va se limiter à cette demande solvable. Alors que l’on croit que l’offre est techniquement limitée, et qu’il faut donc apporter des solutions techniques à son développement (innovations qui sont largement la propriété des entreprises des pays développés), en réalité c’est une limitation monétaire qui freine le développement. En fait, c’est l’espérance de profit qui limite l’investissement (ici compris comme investissement en capital fixe et en capital circulant), qui lui-même va engendrer la production. Cela pose la question de l’épargne que peut engendrer la population. En fait, le décalage entre demande potentielle et demande solvable a son équivalent dans un décalage entre épargne potentielle et épargne réelle. Dans les pays en développement l’épargne est insuffisante, mais elle l’est parce que les revenus sont insuffisants. On peut tourner cette limite de trois manières :

     

    1. En donnant à la population des revenus suffisant pour accroître l’espérance de profit, et donc accroître l’investissement.
    2. En accroissant la productivité du travail pour faire baisser le prix relatif des biens de capital, ce qui permet d’en acheter plus pour une même somme d’épargne.
    3. En transférant des ressources aux producteurs qui rendront l’investissement moins coûteux ce qui fait que pour une espérance de profit donnée, la taille de l’investissement sera plus grande.

     

    La troisième méthode conduit très souvent à une impasse. Mais, ce transfert de ressources pose alors de nouveaux problèmes. Si l’on prélève des ressources sur la population pour les transférer vers les producteurs, ce qui revient a accroître artificiellement le niveau de l’épargne dans le pays considéré, on va diminuer d’autant plus le niveau de la consommation, et l’espérance de profit va baisser, du moins si la production est bien destinée à la population. C’est ce qui s’est passé dans les années 1930 en URSS où la collectivisation peut s’analyser comme un mécanisme destiné à capturer des ressources sur une majorité de la population[1] avec des effets sociaux et économiques importants (chute de la consommation et même famine en 1932-1934), et n’a donné naissance qu’à une production essentiellement consommé par l’Etat[2]. La croissance est alors largement déformée et ne peut être soutenue dès que la pression de l’Etat diminue.

     

    La hausse de la productivité apparaît comme plus prometteuse. Mais, elle implique – au moins au départ – des investissements importants. Les pays libéralisent leur compte de capital pour laisser entrer les investissements étrangers qui viennent s’ajouter à l’épargne nationale. Mais, ce faisant, ils courent le risque de créer des situation où l’épargne va être attirés par des placements purement financiers. De plus, les mouvements des capitaux de court terme sont profondément déstabilisateurs pour une économie en développement[3]. Fondamentalement, cela pose la question de l’ouverture financière. Cette dernière n’a pas aidé les pays en voie de développement. On ne peut lire dans les statistiques aucune corrélation entre le développement de ce processus et la croissance[4]. Le cycle dit « boom and bust » que nombre de ces pays ont connu a en réalité freiné la croissance[5]. Les entrées massives de capitaux spéculatifs dans ces pays ont par ailleurs déformé bien souvent la structure de la consommation et conduit à des investissements de peu d’intérêt pour le développement économique. Il est en revanche parfaitement exact que le mécanisme des Investissements Directs Etrangers (les IDE), quand il a été accompagné d’une politique nationale de développement des infrastructures, a eu un effet positif sur la croissance et le développement de ces pays. Mais les IDE représentent moins de 5 % de la circulation globale des capitaux[6] et, en réalité, il n’y avait nul besoin de procéder à une ouverture complète pour les attirer. La globalisation financière a donc bien été un frein au développement des pays dits « en voie de développement » qui a contribué diminuer considérablement le taux d’investissement dans les pays développé[7]. En transformant le monde en un gigantesque casino, on n’a fait qu’enrichir une petite minorité au détriment du plus grand nombre.

     

    Il reste donc la première solution : favoriser une hausse du revenu de la population. Cela passe, en partie, par des investissements publics en infrastructures. La conférence de l’OCDE a mis en lumière la pénurie de ces investissements en Afrique notamment, mais pas seulement. Ces investissements doivent être financés. Cela implique des impôts. Logiquement, le taux d’imposition devrait être important dans les pays en développement. Mais, on ne peut surcharger d’impôts une population dont les revenus sont faibles. Certes, on peut taxer plus les entreprises. Mais, cela réduit leurs taux de profits (après impôts) et donc la disponibilité à investir des actionnaires ou des propriétaires. Une solution logique est d’en venir à des entreprises étatisées, mais alors, on risque d’être conduit vers la troisième solution si cette étatisation est générale dans l’industrie. Si les entreprises restent privées, et si de plus on a ouvert l’économie à la globalisation financière, on risque d’être confronté à ce qu’un magnifique euphémisme de l’OCDE appelle le base erosion and profit shifting ou (BEPS), soit la tendance de ces entreprises à échapper à la pression fiscale et à réaliser leurs profits à l’étranger, en général dans des paradis fiscaux[8].

     

     2. Les solutions sont-elles adaptées ?

     

    En fait, la conférence qui s’est tenue à Paris le 31 mars et le 1er avril, conférence qui fait suite à d’autres importantes conférences, met à la fois l’accent sur les Objectifs du Développement Durable (ou Sustainable Development Goals – SDGs) mais aussi sur l’interpénétration entre le secteur public et le secteur privé dans le cadre des Partenariats Public-Privé (PPP) et sur le Global Partnership for Effective Development Co-operation ou GPEDC, qui invite des fondations privées à prendre des responsabilités de plus en plus importantes sur les politique de développement. La deuxième session, qui s’est tenue le mercredi 1er avril dans l’après-midi avait d’ailleurs pour titre Solutions éventuelles : Nouveaux acteurs, nouveaux instruments.

     

    On voit se dessiner ainsi une logique qui cherche à retirer à l’Etat un certain nombre de ces responsabilités en matière de développement. On peut comprendre cette logique. Financièrement, les Etats, qui ont été soumis à la globalisation financière et à une ouverture toujours plus grande au moins jusqu’en 2008, se trouvent dans des situations fiscales très difficiles. Ils peuvent être soumis, que ce soit de leur propre volonté et de celle d’organisations régionales comme la zone Euro, à des politiques d’austérité qui limitent encore plus les investissements en infrastructure. Cela d’ailleurs peut concerner des pays développés. On sait que le retard pris dans le domaine des infrastructures par l’Allemagne, pour ne citer que ce pays, est aujourd’hui impressionnant. L’idée d’un partenariat avec le secteur privé semble constituer une solution logique et prometteuse.

     

    Mais il faut insister sur le « semble ». En effet, les investisseurs privés vont attendre des taux de profit, mais aussi des durée de retour sur capital, qui ne sont tout simplement pas compatibles avec la logique des investissements en infrastructures. Il en résulte que soit les PPP sont peu développés (et dans l’Union européenne la moitié d’entre eux ont été réalisés en Grande-Bretagne), soit impliquent des transferts directs de ressources de l’Etat vers le secteur privé afin de rendre rentables ces investissements, soit enfin le secteur privé n’accepte que la gestion des infrastructures qui ont été largement payés par l’Etat. Le récent scandale de la privatisation des autoroutes en France n’est que l’un des exemples des dérives auxquelles on tend dans le cadre des PPP.

     

    Enfin, le recours à des fondations caritatives, ou à but non-lucratif, peut apparaître comme une solution, en particulier si les secteurs où il faut investir, comme la santé ou l’enseignement, ne permettent pas de dégager des profits importants. Mais alors, on aboutit à abandonner à des groupes idéologiques des pans entiers de l’appareil d’Etat. Si l’on considère par exemple la lutte contre le SIDA, on constate qu’en Tanzanie, près de 98% de cette lutte est financée par des fonds non-lucratifs privés[9], ce qui représente plus de 80% du budget de la santé en Tanzanie[10]. On peut alors se poser ouvertement la question d’un possible conflit de priorités entre ces fonds et les gouvernements[11], les fonds cherchant à montrer à leurs « donneurs » que l’argent a bien été utilisé dans la lutte contre le SIDA alors qu’une approche plus scientifique montre qu’il serait important de traiter aussi d’autres maladies infectieuses qui accompagnent, voire qui encouragent, l’épidémie du SIDA[12]. D’une manière générale, l’existence de ces conflits d’intérêts, et de la possible prise de contrôle par des groupes privés sur les politiques publiques, a été montrée dans plusieurs études[13].

     

    D’une manière plus générale, il faut ici s’interroger sur la pertinence de solutions qui sont proposées, voire encouragées, par l’OCDE et qui font fi trop rapidement de problèmes politiques importants, quand elles n’aboutissent pas à rendre pire la situation qu’elles prétendaient résoudre. En fait, la réduction à un outillage présenté comme purement technique dans ce qui est du domaine des politiques publiques soulève un problème constaté depuis plus de 10 ans[14]. La question de l’investissement est certainement une question centrale dans le développement, et cet investissement est à la fois matériel et immatériel. Mais, l’exemple du développement des pays asiatiques nous indique l’importance à la fois de la légitimité de l’acteur public, et d’un consensus fort autour de cet acteur public[15]. En un sens le « nationalisme » peut être considéré comme une idéologie favorable au développement.

     

     3. Penser le développement hors des préjugés.

     

    Il faut, alors, revenir sur le non-dit qui structure cette conférence. Si l’on peut en dire qu’une politique qui associe l’ouverture à de bonnes mesures macroéconomiques est en général meilleure qu’une politique associant le protectionnisme à des mauvaises mesures macroéconomiques, ceci ne tient nullement au protectionnisme. Ceci, en réalité, tient bien plus à la qualité des dites mesures macroéconomiques qu’à celle de l’ouverture[16]. De fait, les pays qui ont associé des politiques protectionnistes à des bonnes politiques macroéconomiques connaissent des taux de croissance qui sont largement supérieurs à ceux des pays plus ouverts, ce qui invalide le résultat précédent sur l’ouverture[17].

    LA SUITE ET LES NOTES ICI

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  • Lyon : Collomb, le PS matraque les travailleurs de la métropole

     par le PRCF : www.initiative-communiste.fr

     

    Avec Gérard Collomb, à Lyon le PS matraque les travailleurs de la métropole, en grève et manifestant contre la dégradation du service public et de leurs conditions de travail. Il y a un an de cela c’est le PS Valini aujourd’hui au gouvernement qui faisait charger les travailleurs du conseil général 38 dont des pompiers, blessant gravement un pompier. A l’automne, dans le Tarn, la répression ordonnée par le PS à Sivens faisait un mort. Idéologie patronale, politique patronale, les méthodes et les actes des éléphants du PS sont bien les mêmes que ceux du patronat. Devant la résistance populaire contre l’euro-austérité, en bon serviteurs de la classe capital, la droite complexée qu’est le PS, perd ses complexes. Et comme la droite dure, utilise la force ! 

     

    www.initiative-communiste.fr publie ci-après les communiqués syndicaux, transmis par les camarades du PRCF 69. Soutien aux travailleurs en luttes !

     

    Pour les élus, des sous… Pour les agents, des coups !
    COMMUNIQUÉ DE PRESSE INTERSYNDICAL

     

    Ce jour, 23 mars 2015, les agents de la métropole, massivement mobilisés (agents de terrain, agents de bureau, encadrants et chefs de service…), accompagnés de toutes les organisations syndicales de la métropole ont manifesté dans un cortège les amenant devant l’hôtel de métropole.

     

    Les raisons de cette mobilisation :

     

     – Conditions de travail déplorables
     – Dégradation du service public
     – Rémunérations inéquitables
     – Temps de travail… etc…

     

    Après un court entretien pendant lequel Gérard Collomb continue à vendre sa métropole pour rayonner nationalement et internationalement, il met un terme à la discussion.

     

    Aucune avancée, aucune proposition de négociation ! Rien de rien ! Pour seule réponse, coups de matraques, évacuation violente, détérioration du bien public par les forces de l’ordre pour évacuer les grévistes au plus vite. Bilan : deux manifestants placés en garde à vue, de nombreux manifestants violentés volontairement par les forces de l’ordre, un représentant du personnel gravement blessé et évacué par les pompiers.

     

    Pour la première fois, des grévistes qui occupaient pacifiquement le hall de la métropole ont été « chargés » par la police sur ordre de Gérard Collomb. Des élus politiques choqués, qui n’acceptent pas la violence, ont pris la décision de quitter le conseil métropolitain.

     

    Après les manifestants, la délégation syndicale a été, à son tour, expulsée par les forces de l’ordre. En 40 ans, les organisations syndicales n’avaient jamais vu çà !

     

    Par ce comportement, Gérard Collomb acte ainsi son refus de tout dialogue social. Aujourd’hui, il perd son sang froid. Que veut-il prouver ? Serait-il à ce point en mal de reconnaissance nationale ?

     

    Communiqué de la fédération CGT des services publics

     

    La Fédération CGT des Services publics condamne avec la plus grande fermeté les violences policières dont ont fait l’objet les agents grévistes de la métropole lyonnaise lundi 23 mars.

     

    Alors qu’ils manifestaient pacifiquement pour leurs revendications et la qualité du service public territorial, les grévistes ont été violemment chargés par la police. Certains ont été matraqués, plusieurs blessés sont à déplorer, dont un blessé grave, militant CGT. Des manifestants ont été placés en garde à vue.

     

    Gérard Collomb est le premier responsable de cette situation : en tant qu’employeur, parce qu’il refuse depuis plusieurs mois une véritable négociation demandée par les personnels et leur intersyndicale sur les conditions de mise en place de la métropole ; en tant qu’élu par sa demande d’intervention musclée des forces de l’ordre.

     

    Première organisation syndicale de la Fonction publique territoriale, la Fédération CGT des Services publics exige du gouvernement et de son représentant préfectoral :

     

    – une enquête sur les violences policières
    – une intervention immédiate auprès de Gérard Collomb pour que celui-ci respecte les lois de la République et ouvre enfin le dialogue prévu par les textes.

     

    Avec les personnels en lutte, la Fédération CGT des Services publics réaffirme que la métropole lyonnaise doit demeurer un espace de démocratie politique et sociale en dépit des désirs autocratiques du président Collomb. La Fédération encourage les agents à poursuivre leur mobilisation et les assure de son soutien.

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  • La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération du 19 mars 2015


     Amis de Cuba vous suivez avec attention et intérêt, l’évolution ses rapports avec les Etats Unis. Comme disent les cubains cela avance POCO A POCO… Mais Raul Castro avait prédit que le processus serait long. Actuellement, les négociations continuent, et la dernière rencontre qui a eu lieu à La Havane s’est déroulée dans un climat « professionnel ». Il faut dire que la déclaration d’OBAMA, contre le Venezuela n’arrange pas les choses. Déclaration qui a suscité la protestation de la totalité des gouvernements sud-américains ! et la réaffirmation du soutien de Cuba au Venezuela.

    De son coté l’Union Européenne poursuit son travail de rapprochement avec la visite officielle, cette semaine, du chef de la diplomatie.

    > Plusieurs préoccupations des responsables cubains, à tous les niveaux, attirent notre attention.

    > D’abord s’activent partout dans le pays la préparation d’événements d’importance :

    > Le congrès de la Jeunesse communiste, qui constituera une part non négligeable de la relève pour la génération de la révolution. Ensuite les élections municipales, partielles, mobilisent l’ensemble de la population de l’Ile.

    > Et dans le même temps, le congrès de l’ANAP, (Association des petits propriétaires agricoles) un des secteurs prioritaires dans la mise en œuvre de la politique agricole nouvelle.

    > A l’extérieur Cuba maintient et développe ses liens avec de nombreux pays dans les quatre continents. Le Premier Vice-Président du Conseil, Miguel DIAZ CANEL effectue un véritable tour du monde. Après l’Amérique Latine, le Japon, l’Afrique il est actuellement, reçu comme un chef d’Etat en Indes… Et à La Havane, se succèdent, chaque semaine des dirigeants de divers pays. Après cela, qui osera affirmer que Cuba est isolé !

    > Bonne lecture,

    > Bien cordialement,

    > Roger Grévoul
    Président Fondateur
    Responsable politique du Site Internet et de la Lettre Hebdomadaire.

    Banque mondiale : Cuba est le pays au monde qui investit le plus dans l’éducation

    par Salim Lamrani le 26 mars 2015

    > Selon l’institution internationale, aucun pays, y compris les plus riches, ne dédie une part aussi élevée de son budget national à l’éducation que Cuba. Les résultats sont exceptionnels.

    > Un article de Salim Lamrani

    100 questions sur l’histoire de Cuba : un livre qui circule dans la rue.

    par Traduit par Llucia ADROVER le 25 mars 2015

    Les ressources humaines : un capital inestimable !

    par Ismael Clark Arxer le 24 mars 2015

    > Par Ismael Clark Arxer CUBARTE

    > La ressource humaine est sans aucun doute le bien le plus précieux quand on pense au développement socioéconomique d’un pays. Fomenter ce potentiel demande de la volonté, de la persévérance et des ressources. Le perdre serait une calamité ; ne pas l’exploiter, une bévue.

    Défaite d’Obama : la totalité des gouvernements sud-américains lui demande de retirer son décret contre le Venezuela

    par RG le 23 mars 2015

    > Nouveau pas dans l’unité et la souveraineté latino-américaine
    Tous les Etats membres de l’Union des Nations Sud-Américaines (Unasur), à savoir l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, l’Équateur, la Guyane, le Paraguay, le Pérou, le Surinam, l’Uruguay et le Venezuela se sont réunis en session extraordinaire à Quito ce samedi 14 mars 2015 pour manifester leur rejet unanime du décret pris par Washington contre le Venezuela le 9 mars 2015 parce qu’”il constitue une menace d’ingérence et de (...)

    Cuba- Etats Unis : Le caillou dans la chaussure

    par Traduit par Christine Druel le 23 mars 2015

    > Le docteur Jorge Hernandez Martinez, directeur du centre pour les études continentales et sur les Etats Unis (CEHSEU), de l’université de la Havane, est une des voix les plus à même d’émettre un avis sur les relations entre Cuba et les Etats Unis.

    > En entrouvrant des portes sur le passé et l’avenir, en exclusivité pour Cubasí, le professeur chercheur clarifie les doutes et explique.

    Il y a 50 ans, la mort de MALCOM X : souvenirs de sa rencontre historique avec Fidel CASTRO à New York

    par RG le 22 mars 2015

    > « Tant que l’Oncle Sam est contre toi, tu sais que es tu un bon gars », ce fut un des commentaires que fit Malcolm X à Fidel Castro le 19 septembre 1960, quand ils se rencontrèrent à l’Hôtel Theresa de Harlem, pour cette seule et unique occasion.
    Fidel était venu à New York pour participer à l’Assemblée générale des Nations Unies. La Révolution cubaine était au pouvoir depuis un peu plus d’un an et demi, mais l’opposition du gouvernement nord-américain au processus naissant était déjà manifeste. Un climat (...)

    La (prochaine ?) levée de l’embargo : « 55 ans de diplomatie du cigare »

    par Michel Porcheron le 21 mars 2015

    > On connait (plus ou moins) la diplomatie du dollar, du pingpong, de la canonnière, celle du bâton et de la carotte…, on connait moins la diplomatie du cigare.
    Vous n’avez jamais acheté, lu « L’Amateur de cigare », revue de prestige créée pourtant il y a plus de vingt ans. Première raison, vous n’êtes pas amateur de cigares, même quand ce sont des havanes. Pourtant le numéro 105 de mars/avril 2015 (7,50 euros) devrait faire partie de vos achats si la question de l’embargo US contre Cuba vous intéresse. Car le havane est toujours ce seul produit de luxe cubain qui, depuis plusieurs années, est prêt à fournir le marché énorme des Etats-Unis, dès l’annonce officielle de la levée de l’embargo. Demain, après demain ? Pour bientôt.

    > Dans ce n° de L’Amateur, un Dossier de huit pages (de Laurent Mimouni) fait le tour de la question, avec au centre un entretien avec William M. LeoGrande et un texte « 55 ans de diplomatie du cigare (…) Deux historiens américains racontent cette formidable histoire ». Rien de fumeux. Fumant !

    Un sac de voyage, un appareil photo, une tenue de plage et visiter Cuba et pratiquer un peu de sport.

    par Manuel Pascal le 20 mars 2015

    > Beaucoup de touristes visitent Cuba côté terre sans savoir que l’on peut découvrir cette ile magnifique autrement.

    Premier vol de La Nouvelle-Orléans à La Havane depuis 1958

    par Traduit par Danielle Bergeron le 20 mars 2015

    > Samedi 14 mars 2015, un groupe de près de 80 chefs d’entreprises, responsables civils et avocats décollera de l’aéroport International Louis Armstrong pour le premier vol sans escale de la Nouvelle-Orléans à Cuba depuis 1958.

    > Ils iront participer à la Conférence « Cuba aujourd’hui » qui se tiendra à La Havane du 14 au 21 mars, dans le but d’explorer de possibles nouvelles opportunités à Cuba.

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  • Grèce : ce que révèle le refus de Bruxelles de traiter l'urgence humanitaire

     

    Comment l’UE traite la Grèce

     

    Selon la télévision britannique, la Commission aurait exigé d'Athènes de stopper l'adoption du projet de loi sur la crise humanitaire. Une exigence très parlante des buts européens dans les négociations.

    Si l'on veut réellement comprendre la nature des discussions entre la Grèce et ses créanciers (puisque c'est bien ainsi que se présentent désormais les « partenaires » européens du pays), l'information révélée mardi 17 mars au soir par la chaîne de télévision britannique Channel 4 est fort éclairante.

    Selon Paul Mason, son journaliste, la directrice des affaires économiques et financières à la Commission européenne, autrement dit, un fonctionnaire de Berlaymont, le siège de l'exécutif européen, a exigé du gouvernement grec qu'il stoppe purement et simplement le processus législatif visant à faire adopter un projet de loi sur « l'urgence humanitaire. » Les fonctionnaires européens auraient également mis leur veto sur le projet de loi concernant la restructuration des arriérés fiscaux.

    Le piège tendu par l'Eurogroupe

    Cette exigence est un révélateur. D'abord, du piège dans lequel les Européens ont tenté d'attirer la Grèce. En effet, cette question de l'urgence humanitaire a toujours été mise en avant par Athènes dans sa liste de réformes prioritaires à mettre en place, que ce soit celle du 23 février ou celle du 6 mars. Mieux, la liste du 23 février avait été considérée par l'Eurogroupe comme une base de discussion valable. Autrement dit, la question de la lutte contre la pauvreté était acceptée par les Européens eux-mêmes comme une question d'importance et comme une « réforme » à mener. En réalité, il semble qu'il ne s'agissait que de faire entrer les Grecs dans un processus de « négociations » où, grâce à l'urgence des besoins de financement du pays, on espérait bien faire renoncer le gouvernement Tsipras à l'essentiel de son programme, notamment à la lutte contre la pauvreté. C'est la stratégie décrite comme celle du « nœud coulant » par le Premier ministre grec lui-même. Bruxelles estime que la Grèce n'a plus les moyens de négocier, compte tenu de sa situation financière. Elle pose donc ses conditions. Et dans ces conditions, le rejet de la loi humanitaire est central : cette loi revient en effet à reconnaître les conséquences sociales désastreuses de la politique menée depuis 2010.

    A qui peut-on se fier ?

    Mais alors, c'est tout l'argumentaire asséné depuis des semaines par Bruxelles et Berlin qui semble affaibli. A chaque interview, Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, ne cesse de prétendre que le « gouvernement grec a détruit toute confiance », en se gardant bien d'entrer dans les détails, puisque précisément, le gouvernement grec est le seul dans les négociations à avoir fait de substantielles concessions. Mais cette fois, le voile est déchiré et l'on peut s'interroger sur quel type de « confiance » les Grecs peuvent avoir dans des instances européennes qui, le 23 février, acceptent de discuter de l'urgence humanitaire dans le pays, et qui, le 17 mars, refuse toute avancée concrète sur ce terrain. Sans parler des mots doucereux de Jean-Claude Juncker lundi dernier admettant qu'il faut combattre la pauvreté des Grèce... Les Hellènes seraient en droit de renverser la nouvelle injure que le tabloïd allemand  Bild Zeitung leur a fait ce mercredi 18 mars au matin en parlant de « Grecs menteurs » (Lügen Griechen) à propos d'un sujet sans doute plus important que la pauvreté dans le pays, le fameux doigt d'honneur de Yanis Varoufakis.

    La nature du projet de loi

    Mais plus encore, cette exigence d'un fonctionnaire européen montre la réalité des buts de la négociation à Bruxelles. Les mesures proposées par le gouvernement grec n'étaient guère révolutionnaires. Il s'agissait d'apporter une assistance d'urgence à ceux qui en avaient le plus besoin. Rappelons que 23,1 % de la population hellénique vit aujourd'hui sous le seuil de pauvreté. Le projet de loi prévoyait d'accorder une allocation logement de 70 à 220 euros à 30.000 personnes, allocations qui pourraient servir à recouvrir une partie des dettes au Trésor public. Il envisageait une aide alimentaire pour 300.000 personnes et le rétablissement, jusqu'à la fin de l'année, de l'électricité pour les ménages qui se l'étaient vus couper faute de moyen pour payer les factures. Rien de plus. Le coût de cette action était estimé à 200 millions d'euros. Autrement dit, une somme négligeable sur le plan budgétaire (d'autant que le produit des privatisations devaient en partie venir assurer le financement de la loi) : rappelons que, depuis le début du mois de mars, Athènes a remboursé pas moins de 1,2 milliard d'euros au FMI. Mieux même, cette loi faisait l'objet d'un consensus en Grèce, en commission, le projet avait obtenu le soutien d'une large partie de l'opposition.

    Empêcher Syriza d'appliquer son programme

    Pourquoi alors refuser cette loi ? D'abord parce qu'il s'agissait de la première pierre du programme de Syriza. Une telle loi signifie que le nouveau gouvernement peut appliquer une partie de ses promesses et que ces dernières n'étaient pas des « folies démagogiques » comme l'assènent les dirigeants européens et de nombreux médias. Cette loi aurait alors renforcé la position politique de Syriza. En la refusant, la Commission se dévoile : elle avoue indirectement que son but est d'affaiblir le gouvernement. La stratégie européenne n'est donc pas seulement une stratégie basée sur une soi-disant « rationalité économique » et encore moins sur une pseudo-« moralité » liée au remboursement de la dette, c'est une stratégie politique de démolition du nouvel exécutif grec. Ce que l'on vise, c'est bien le rêve éveillé qu'avait fait en février un responsable de Berlaymont qui exigeait de « nouvelles élections » en Grèce.

    Protectorat de la dette

    De fait, en décidant de bloquer un projet peu coûteux, mais nécessaire sur le plan social, la Commission a ouvertement prouvé que la Grèce était pour elle un « protectorat de la dette », comme avait pu l'être dans les années 1930-40 Terre-Neuve lorsque ce territoire (qui, alors ne faisait pas partie du Canada), avait été géré par une commission de créanciers. Dans la mesure où une telle loi ne représentait pas, en effet, un danger pour les intérêts des créanciers (qui, rappelons-le, ont été pour le moment payés rubis sur l'ongle par le nouveau gouvernement), la Commission n'avait pas à exiger son annulation.

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